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Attention amis lecteurs, le groupe qui nous occupe aujourd’hui est un monument qui pèse plus de 14 albums, vingt ans de carrière, 4 compilations de ballades, deux disques live, un best of pour plus d’1 million et demi d’albums vendus. Et oui les djeunes amateurs de fast-music à l’intérêt volatile qui papillonne du groupe du moment en épiphénomène métallique, passez votre chemin, le disque d’aujourd’hui n’a pas vocation à disparaître au plus vite dans le flot implacable de la postérité, il rejoint une longue lignée de prédécesseurs, c’est le nouveau jalon, le pallier supplémentaire d’un des parcours les plus estimables du Heavy, d'un cador, un grand monsieur du Heavy Métal mélodique, l’insubmersible Axel Rudi Pell dont nous fêtons cette année la quatorzième publication.

Avec la puissance d’une Pell-eteuse dotée d’un brise glace anti-morosité le guitariste allemand poursuit sa route après un excellent The Crest paru en 2010 et son récent recueil de douceurs, Ballads IV paru il y a à peine quelques mois. Aussi droit qu’une Pell à tarte; le musicien présente aujourd’hui une nouvelle offrande heavy mélodique avec des riffs massues et toujours cette capacité à rendre les morceaux épiques (The Guillotine suite, The World Of confusion...) Plus qu’un talent, une véritable force anime les compositions de ce Circle Of The Oath qui marie puissance et gloire (dans le trouble d’un regard :p), désir et passion (autour de Chateauvallon) pour un album truffé de morceaux poignants (Ghosts in the black, Fortune of War) et habités. La voix de Johnny Gioli est merveilleuse, elle rappelle les plus grands Doogie White ou Jeff Scott Soto et se marie superbement à ce métal heavy, mélodique mais surtout classieux, le virtuose a une solide expérience de la mélodie qui gratouille la zone érogène et ludique de nos tissus cérébraux et il le prouve une nouvelle fois avec cet opus.

Des développements, des riffs percutants à la Pell, The Circle of the oath navigue dans les eaux familières (Run with the wind) mais un album d’Axel Rudi Pell ne serait pas sans ses figures imposées, ses exercices de style qu’il maîtrise merveilleusement. Plus qu’une habitude, une tradition, la ballade qui ferai pleurer des ratons laveurs empaillés par des nains de jardins (Bridge to nowhere) prolonge avec brio ce savoir faire émouvant, il me ferait presque rouler une Pell à une adhérente d’un parti majoritaire de même que The world of confusion, la suite de Masquarade Ball de l’album éponyme de 2000 hérisserait les poils pectoraux abondants de Chris. Cependant, l’autre ballade, Lived our lives before est bien plus faible. Vous l’aurez compris malicieux amis lecteurs à la sagacité aussi pénétrante qu’un petit pois dans de la purée, cette chronique glisse doucement vers les points négatifs de l’album.

En effet, si les ingrédients traditionnels ne dérouteront pas l’auditeur, force est de constater que le virtuose a déjà fait mieux, voir beaucoup mieux dans sa grande carrière. Roboratif sur la fin, le disque peut à l’usage laisser s’installer une forme de lassitude, une usure prématurée tant l’intensité ne se maintient pas sur la totalité des titres ou à l’intérieur même de certains développements. Circle of the oath reprend l’intensité, la puissance d’Axel Rudi Pell mais l’inspiration est plus inégale qu’à l’accoutumée et risque de ne rallier que trois Pell-és et un tondu.

Une nouvelle fois à l’honneur Axel Rudi Pell poursuit sa route sans sourciller, à l’instar des monuments Rage, Saxon, il réitère à l’infini les mêmes ingrédients, décline les mêmes structures mais comme les plus grands, c’est aussi ce qu‘on attend de lui. Reste un léger sentiment de retrait que je n’avais pas eu sur ses précédents opus. Par définition, un album de Pell ne peut être mauvais mais celui-ci est en deçà de nos attentes.

0 Comments 22 mars 2012
Whysy

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