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Qu’est-ce que l’hécatombe pour un groupe de musique ? C’est lorsque la moitié du line-up original se fait la malle et lorsqu’il ose sortir le titre “We Rock”, un titre sauvagement pop-gangsta-rap-isé, et que ledit groupe se vante de jouer dans la cour du death mélodique. Et je crois que c’est pour ça Norther est une fidèle représentation de la descente aux enfers et l’incarnation de la médiocrité musicale. Après le départ de Petri Lindroos (guitare/chant), le groupe a recruté Aleksi Sihvonen et Daniel Freyberg pour le remplacer. Le cercle est ainsi regénéré ! Bon c’est mon interprétation personnelle du titre de cet opus. Si N pouvait prétendre à l’oscar de la plus belle supercherie de death mélodique parodiée, il faudrait quand même que le combo se reprenne en main pour ne pas être la risée de la scène extrême. Vous imaginez faire partie d’une formation qui provoquerait l’hilarité rien qu’en prononçant le nom de celle-ci ? Il faudrait faire preuve de beaucoup de self-control et d’humour pour ne pas avoir envie de figurer à la page des faits divers du quotidien local. Il est clair que la postérité de Norther en a pris un sacré coup dans les tibias ces dernières années, et Circle Regenerated est la chance de s’acheter une nouvelle âme en prétextant que tout était de la faute du chanteur sortant !  Visuellement, l’esprit du groupe semble rester intact, les couleurs froides et surtout le bleu sont largement utilisées sauf que le ton se durcit avec une tête de mort. Est-ce une prise de conscience que le glas a failli résonner suite à un suicide artistique ou est-ce juste pour affirmer leur côté méchant du death métal assourdissant cette galette de part en part ? L’entrée en matière avec “Through It All” paraîtra sèche et sans fioriture. La musique du groupe laissera ainsi aucune sources d’interférence. Ainsi, le groupe s’applique à sortir un gros morceau violent aseptisé et au rendu allégé par des touches de claviers. En effet, les titres ne s’égarent pas dans un déluge de breaks ou des effets de style et risquer de corrompre la ligne tracée. Car oui, le sillon est profondément ancré dans le milieu du death mélodique et il ne sera pas possible de sortir un temps soit peu du chemin prédéfini.  Sur le papier, Circle Regenerated avance des arguments et pourtant la qualité n’est pas toujours au rendez-vous. L’ambiance (car le ton donné par l’album est homogène) se dilue petit à petit et finit par se perdre en chemin. Avec “We Do Not Care”, on pourra vraisemblablement affirmer que les Finlandais se sont égarés dans les méandres de la facilité pop. Si le début de la tracklist déborde en énergie et entrain avec notamment des morceaux brillants par leur refrains “Truth” (quoique un peu trop lisse) ou “Break Myself Away” (bien syncopé), on s’aperçoit que la deuxième partie d’album s’écroule rapidement. “The Last Time” est carrément ennuyeuse, “Closing In” traîne les pieds à en perdre l’équilibre. Les (sur-)ajouts de nappes de claviers cherchent à arrondir les angles mais le résultat n’est pas tout-à-fait convaincant.  Ce qui est fou c’est le choix des vocaux. Une perte d’identité vocale s’instaure estompant l’empreinte de Norther. Quatre gus sont assignés au chant (Aleksi Sihvonen, Kristian Ranta, Daniel Freyberg et Jukka Koskinen), c’est carrément le bordel ! Bon j’exagère puisque la seule constante est le chant d’Aleksi sur les parties harsh, néanmoins, entre deux morceaux on se demande si la personne au micro n’a pas radicalement changé. Peut-être la surenchère de lignes de chants a participé à l’éclosion de cette mesure disparate, ou est-ce simplement lié au fait que le frontman attitré n’ai pas encore pris ses marques au sein d’un groupe inconstant. Mais le jugement est vite rendu, les lignes de chants sont malheureusement très mal intégrées à l’ensemble de la structure mélodique (“The Hate I Bear”).  En fin de compte, si on dissèque la musique crée sur Circle Regenerated, on découvre deux univers : D’un côté les réminiscences d’un death métal imbibé de lourdeur imposée par les sons graves, les riffs accérés à la guitare, la rapidité d’exécution et le chant raillé d’Aleksi (“Believe”, “Falling”). Et de l’autre, une anormale légèreté qui émane de la première couche. Et là je parlerais du chant clair quasi-juste accompagnées par des mélodies aérées au claviers. C’est surtout cette dimension, qui fait tourner cet opus au ridicule. Car si le jeu guitaristique des instrumentistes est remarquable, le rythme mécanique et les chants mal placés sur des airs qui appartiennent à tout sauf à du death mélodique (“Some Day”). Il semblerait que Norther soit définitivement en perdition, et il sera certainement très dur pour les musiciens de se sevrer de la dose léthale de pop qui a été déjà insufflée dans les lignes musicales. Les stigmates sont bien trop ostensibles et la lésion s’agrandit une fois encore avec cet opus en demi-teinte.   - ȦɭɐxƑuɭɭĦĐ -

0 Comments 10 avril 2011
Whysy

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