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Sorti chez Cyclone Empire,  et deuxième album des français de Sideblast, Cocoon fait suite à Flight of a Moth. Logique me direz-vous. A priori, Sideblast a donc de la suite dans les idées et c’est déjà pas si mal. Essayons donc de voir ce que ce cocon death/thrash moderne a dans le ventre.

Cocoon s’ouvre sur les chapeaux de roue avec le titre éponyme et tout de suite Sideblast nous attrape par le col et nous force à rentrer dans son monde hypermoderne. Pas de doute, Sideblast ne s’est pas trop trompé de décennie : violent et rapide, Cocoon est résolument ancré dans son époque. Fort d’une production puissante, le disque déborde d’énergie.

Cependant, la deuxième chanson “Barbarians” arrive et ouvre la voie des petites choses irritantes qui ponctuent l’album. La seconde voix criée est insupportable. Elle écorche non seulement nos oreilles mais aussi la musique avec laquelle elle est presque en complet décalage. Autant la première voix, rude et gutturale, souligne la lourdeur des mélodies et pèse de tout son poids sur l’ambiance, autant la seconde, trop criarde, arrive sans que l’on sache trop pourquoi et s’occupe à saper tout le poids de la musique. Petite précision utile toutefois, cette remarque sur le second chant est purement personnelle. J’insiste vraiment sur ce point. Ne m’en veuillez pas si vous adorez (je soupçonne que c’est ce qui va arriver pour beaucoup). C’est le genre de voix très moderne et perçante que l’on entend de plus en plus souvent ces derniers temps et avec lequel j’ai énormément de mal. Une chose est sûre ce n’est pas Sideblast qui va me réconcilier avec ce type de chant. Mais heureusement Cocoon ne se résume pas à ce seul point .

Globalement, le nouvel opus de Sideblast est un disque homogène, parfois jusqu’à l’écoeurement cependant, et bien composé. Des riffs lourds et souvent efficaces parsèment les titres et créent une atmosphère pesante qui sied bien au groupe. L’auditeur est face à un disque complet et contrôlé de bout en bout. La batterie est cependant un peu répétitive et le son qui s’en dégage est parfois un peu lancinant (“Signs”). Ce n’est pas un défaut rédhibitoire, mais si on commence à trop se focaliser sur la batterie parce que ce détail vient de nous sauter aux oreilles, il peut nous gâcher l’écoute. Mais d’un autre côté, les français envoient du lourd. D’entrée de jeu, on sait à qui on a affaire et pour peu qu’on aime le death bien bourrin il y a peu de chances d’être déçu. Âmes sensibles s’abstenir donc.

De la même façon que Sideblast ne se résume pas à son chant; la musique des Niçois ne se contente pas de bourriner dans le vide pour le plaisir. De jolis riffs vivent ainsi ponctuer les chansons (“Cocoon”,”Demigod”). Dans ces moments plus subtils, la musique s’élève, sort de sa monotonie, et toute chose étant bonne à prendre, nous aussi par la même occasion. On découvre une autre facette de Cocoon. On salue alors tout le talent des musiciens capables de composer ces petits îlots inspirés et transcendants. La chanson “The Fall”, qui dénote un peu au milieu du reste, est un parfait exemple de ces moments réussis, où Sideblast donne le meilleur de lui-même. “Dirge” se défend aussi particulièrement bien dans ce domaine. De la même manière, le dernier titre de l’album “My Perverse Disguise”, tout en rapidité (mais ceci est une constante sur toute la durée de Cocoon qui fonce à 100 à l’heure du début à la fin), démontre d’une technicité et d’un talent certain. Tout au long de Cocoon, Sideblast impose sa technique sur des morceaux qu’on aurait un peu plus variés toutefois.

Allez un autre petit reproche pour la route (rien de méchant, je vous assure). Sideblast use d’effets en tous genres pour agrémenter ses chansons. Enfin, abuse serait plus juste tant ces effets sont nombreux et un peu pénibles. Il est toujours intéressant quand un groupe essaie d’utiliser des procédés pour se créer un univers. Sideblast n’est pas le premier à le faire et ne sera sûrement pas le dernier. Ce n’est pas là d’où vient le problème. Le souci est que cette technique est trop souvent utilisée. Par moments, elle est complètement obsolète et elle pénalise les titres. “Insomnia” aurait bien mieux sans fioritures par exemple...

Cocoon est un album correct et bien rythmé qui saura ravir les fans de metal extrême. Les titres sont efficaces, même s’ils ont un peu tendance à tous se ressembler. Le chant crié est, à mon sens, le plus gros point faible de cet album et il m’empêche vraiment de monter la note. Cependant, il y a suffisamment de quoi se mettre sous la dent par ailleurs pour ne pas se sentir lésé et crier à la frustration. Impossible de savoir quel genre d’insecte sortira de ce Cocoon mais à en juger par ce qu’on peut entendre, il y a fort à parier qu’il aura envie d’en découdre !

Nola

0 Comments 11 mars 2011
Whysy

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