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Comment évaluer cet album ? Dois – je uniquement le comparer au dernier en date ou dois – je, dans un souci de continuité, prendre en compte l’entière discographie des italiens ? De retour en 2005 Graveworm a subi une transformation musicale traumatisante et même si l’album « [n]Utopia » avait dans l’ensemble bien survécu à la critique, ce sont les fans qui furent les plus sévères ! Le groupe délaissait un black métal symphonique aux couleurs mystiques pour un métal extrême moderne en total rupture avec le glorieux passé de la formation. Il apparaît clair, dès la première écoute, que « Collateral Defect » est une avancée dans l’expérimentation et s’annonce à des années lumières des standards anciens auxquels Graveworm avait pu nous habituer.  C’est toujours douloureux d’assister à la déchéance d’un groupe. Je pense sincèrement que ce disque marque la fin d’une ère. Graveworm abandonne définitivement sa recherche d’ambiance, ses accords salvateurs et son clavier aux influences multiples. D’un métal onirique le groupe s’est essayé à quelque chose de plus simple, de plus direct de bien moins travaillé et, au final, de totalement raté. Je serais presque tenté de qualifier ce nouveau disque d’inintéressant ! Pourquoi ?  Il y a tellement de raisons que je peine à structurer ma pensée ! Je pourrais parler de la pauvreté des riffs : les mélodies semblent avoir disparu, laissant à de fades accords rythmiques une place trop importante. Sincèrement, ce disque ressemble à une vaste supercherie ! Où sont passés les riffs ? Il n’y en a plus aucun. J’ai beau chercher, je n’en trouve pas. Seul subsiste un clavier tellement sous exploité qu’il en devient risible tant ses sonorités électroniques semblent déplacées ici. Des chansons aussi vides que le caleçon de Duck où seule la batterie semble émerger d’un mixage et d’une production mal penséé et trop synthétique. Les refrains sont aux abonnés absents, tout comme la technique instrumentale et les mots « recherche » & « musique » semblent être des concepts abstraits…  Quel est le point fort de ce disque ? Stefan Fiori est un vocaliste de talent, à la voix puissante et schizophrénique. Les chansons consistent en de nombreux duos entre ses deux voix – death & black – mais cela semble s’arrêter là. L’unique surprise du disque est l’arrivée d’une voix claire pour « Fragile Side » mais cela reste bien maigre, vous en conviendrez. Les deux instrumentaux « Reflections » & « Memories » sont à la fois trop longs et inutiles. Même la reprise de Bonny Tyler « I Need A Hero » n’aide pas à décrocher un sourire. Un disque sans intérêt !  Je n’ai sincèrement aucune envie de m’étendre sur ce disque. « Collateral Defect » m’attriste car connaissant le glorieux passé de la formation italienne nous étions en droit d’attendre mieux qu’un disque creux et insignifiant. Je finirais donc sur ces quelques mots, en fait une biographie accélérée du groupe :  Bonjour je m’appelle Graveworm !  En 1999 je sortais un album culte qui marqua de son empreinte mystique toute une génération. Avide de changement j’ai fait évoluer ma musique vers des sphères moins magiques pour accoucher en 2005 d’un album sympathique, dynamique et franchement plaisant. Mais en 2007 me demandez – vous ? Hé bien j’ai fait un gros caca… …TeRyX…

0 Comments 27 mai 2007
Whysy

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