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Nous sommes vendredi soir, je sors de mon cours d'algèbre linéaire et j'ai enfin saisi toutes les subtilités de la théorie des espaces vectoriels. Dehors il neige, il fait approximativement -6°C et je regrette ce pari stupide du début de l'année... Tout à fait, prenant mon courage à deux mains j'ai décidé de passer l'hiver sans veste, avec juste mon pull noir... vous avez dis stupide? Comptabilisant en ce début de février seulement 4 jours de rhume je pense bien m'en sortir. Maintenant la nuit tombe, les flocons virevoltent, le week end approche, et lundi prochain sort le nouvel album d'In Flames. Come Clarity est la 8e offrande des suédois et s'apprête à réunir les fans pour une ultime célébration.  La carrière d'In Flames est un roman a elle toute seule, emplie de hauts et de bas. Réunissant toujours autant de monde en concert dans des climats festifs, les fans furent néanmoins (pour une partie) très déçus de la nouvelle direction prise par les suédois en 2002. Le groupe m'avait tout d'abord agacé avec un "Reroute To Remain" lisse comptabilisant les 14 pires compositions du combo. Il m'avait ensuite ennuyé avec un "Soundtrack To Your Escape" lent et violent faisant éclipse sur les mélodies, accordant une place trop importante à l'électronique. Ingrédient qui n'apporta rien à la musique du combo, si ce n'est une impression de fouillis dans les refrains. Le groupe m'avait habitué à la déception depuis quelques années, et c'est sans réel espoir que j'entrepris l'écoute de Come Clarity. Mais force est de constater que cet album est parvenu à me convaincre au plus haut point, In Flames est parvenu à un synthèse très intéressante et diablement bien dosée entre les mélodies récurrentes de l'époque Clayman et les grosses rythmiques, les sonorités et l'alternance de chant qui m'avait tant déplu.  Les premières écoutes se révèlent tout de même assez déroutantes. Nous avons affaire à un album très homogène et il faudra de nombreuses écoutes attentives pour différencier chaque composition. Des compositions plus complexes qu'elles n'y paraissent au premier abord. In Flames a laissé vogué son inspiration et puise dans toute sa discographie pour nous offrir son album, à ce jour, le plus riche et le plus diversifié. Toutes les influences se retrouvent au coeur d'un même morceau. Prenons "Leeches" en exemple, un titre violent possédant une sonorité très moderne dans les couplets avant de revenir à un refrain typique et un entêtant solos de guitare. Car Come Clarity est clairement un album de guitare, et même s'il n'égale pas les premières compositions du groupe en terme de virtuosité, Jester Strömblad et Björn Gelotte font mouche sur de nombreux riffs. Plus de mélodies, plus de refrains, plus d'harmonies, plus de dynamisme. Telle semble être la ligne directrice de ce nouvel album.  Elles semblent loin les structures approximatives de l'album précédent, ici tout est travaillé comme il faut. Les riffs s'enchaînent avec plaisir, chaque seconde est vouée au headbang. Qu'ils soient rythmiques ou mélodiques, complexes ou simples, beaucoup accrochent l'oreille. Mais il n'y a pas que ça, car l'album possède d'autres points forts. Tout d'abord, un single puissant et dévastateur. Je pense à "Take This Life" qui même s'il n'est pas le meilleur titre de l'album, possède un refrain solide et une construction intéressante. Au niveau des grosses nouveautés, on retrouve l'indispensable "Dead End", un duo divin avec la star pop locale Lisa Miskovski. Une première pour In Flames depuis l'album de ses débuts. La seconde très grosse surprise provient du titletrack "Come Clarity" qui est en fait une ballade dans la lignée de "Evil In a Closet". Un très, très bon titre qui nous montre un In Flames très mature, à l'aise dans les registres les plus violents, jusque dans les registres les plus calmes. C'est alors que l'on admire le travail vocal d'Anders Frieden, tout en retenu, il peint un paysage triste et lugubre.  Ses progrès en chant clair sont vraiment admirables et il en use avec plus d'efficacité. Elle est moins présente au long d'un album qui se montre par la même occasion assez agressif car il n'y a aucun temps mort. Evidemment des titres plus limités sont présents mais ils sont très peu nombreux. Je pense à "Scream" très violent et "Reflect The Storm" pourtant intéressant mais malheureusement gâché par un refrain trop brouillon. L'alternance entre chansons rapides et chansons plus lentes apporte une bonne dynamique à l'album qui ne manque pas d'arguments. Même si la qualité du growl de son leader est souvent contestée, il est évident qu'il ne faiblit à aucun moment et que sa maîtrise d'un chant death de qualité s'améliore d'album en album. Anders Frieden est maintenant à l'aise dans tous les registres et se fait plaisir. Ajouté de ci de là quelques filtres vocaux et vous obtenez une bonne diversité vocale.  La deuxième partie de l'album est toute aussi intéressante, voire plus. En effet, c'est là que sont concentrées la majorité des meilleurs pistes, celles qui sont le plus influencées par le début de carrière de groupe, le tout mis au goût du jour. C'est donc entre lead guitares mélodiques, riffs précis et rythmiques death sans concession qu'il faudra se frayer un chemin. Les assauts sont nombreux et les pistes se révèlent plus savoureuses les unes que les autres. Les fans de longue date comme moi seront surpris par la qualité des mélodies, et même si toutes ne sont pas d'une inspiration divine, elles se révèlent assez entraînantes pour passer outre certains petits défauts. "Pacing Death's Trail" , "Crawl Through Knives" , "Vanishing Light" et la meilleure pour la fin : "Our Infinite Struggle". L'album s'achève sur un long instrumental ambiant, une fin d'album concrète et humble qui ne laisse aucun sentiment d'inachevé, juste un sourire béat car In Flames vient d'éviter le suicide artistique.  En 2006 In Flames nous offre son coeur avec un album puissant et varié mariant à merveille tous les instants d'une discographie, quoique l'on dise, admirable. Le pari était osé, mais il est clair que Come Clarity saura réunir nouveaux et anciens fans sous un même album, autour de mêmes brûlots death mélodique. Un disque complet et mature, où émotion et puissance s'accordent d'une bien belle manière. La note peut paraître sévère, mais sachez qu'il s'agit là d'un énorme 4/6 , vous pouvez d'ailleurs y ajouter un demi point, moi j'attends que le groupe confirme avec un 9e album que l'on espère à la hauteur. Un grand disque.  ...TeRyX...

0 Comments 03 février 2006
Whysy

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