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Septic Flesh avait sorti en 2003 Sumerian Daemons, un album de grande qualité frôlant la perfection dans l'univers du death metal atmosphérique. Par la suite après avoir accouché de cette dernière œuvre, on apprenait avec regret le split du groupe Athénien. Après cinq années de séparation, les grecs réunis se sont mis à plancher sur un nouvel album qui se devait de faire mieux que le précédent ayant placé la barre très haute. Communion arrive donc dans les bacs avec un changement de label et un remaniement du line up. Communion, un titre évocateur jouant sur l'ambivalence, le sens littéral du terme a été choisi par le groupe pour affirmer sa reformation et le sens religieux nous fait comprendre que SepticFlesh (et oui en un mot !) nous livre ses vœux pour nous inviter au recueillement afin de rencontrer le divin pour apprendre à être meilleur. Cet événement passe par plusieurs étapes obligatoires.

En effet dans cet opus, les thèmes abordés par le combo sont l'adoration divine et la suprématie théocratique mêlées aux sujets plus morbides de la mort et de la souffrance. Ces thèmes récurrents prennent place au travers de l'album grâce à des titres nommés de manière très ostentatoires. Ils permettent de se situer dans un contexte très ciblé avec une énergie et une ambiance bien personnelle. Les lieux et les sujets gravitent autour de la problématique commune mais ne se ressemblent pas. Les environnements sont donc mis en scène par les musiciens passés maîtres dans l'art de la théatralisation. Les contrebasses et les cuivres posent une couche mélodique de base permettant de recréer une atmosphère inquiétante (bourdon sur « Lovecraft's Death »). Les chuchotements et les chœurs ressemblant plus à des lamentations accentuent le côté sombre des titres (« We the Gods »,  « Communion »). Les guitaristes Sotiris et Christos sortent des riffs pas si originaux que ça, mais d'une efficacité ô combien surprenante (« Sangreal ») tout en conservant une exécution impeccable digne de l'expérience acquise tout au long de ces années. Le batteur Fotis rythme les titres à l'émotion voulue, les breaks sont donc au rendez-vous, les accélérations très fréquentes.

Les prestations musicales sont aussi très bien exploitées et à la hauteur des ambitions de SepticFlesh. Quant à l'envergure des sujets abordés, le groupe fait preuve d'ingéniosité : « Anubis » traitant le sujet de l'accompagnement du défunt vers l'au-delà, les arrangements mélodiques sont retentissants et les chants larmoyants et plaintifs. « Communion » titre éponyme prend son essence sur les chœurs (une sorte de collégialité accompagne l'auditeur) et le refrain est scandé comme pour dicter les lignes de conduite à suivre. Et enfin sur « Persepolis » titre le plus long de l'album, l'orchestration est plus marquée pour rendre hommage à cet épisode funeste, Alexandre le Grand pourra donc mettre une fin à cette citée  symbole de la puissance Achéménide sous les acclamations d'instruments à cordes et d'applaudissements des cuivres. Communion n'est pas seulement une démonstration de l'agilité des musiciens mais aussi une recherche dans la structure musicale.

Le chant est exécuté par Spiros, un vocaliste au ton grave et rugueux. L'effet est immédiat et l'univers glauque maintenu à ce niveau. Le frontman se livre à divers exercices de style notamment sur « Babel's Gate » qui malgré sa durée est une surenchère musicale mais aussi vocale. Le titre commence assez calmement et s'en suit une gradation progressive et au fur et à mesure que le rythme s'accélère, le chant devient de plus en plus criant. Spiros est aidé dans sa tâche par Sotiris. Son chant est plus clair et apparaît sur des refrains, véritables passages clés de Communion (« Anubis »,  « Sunlight Moonlight »,  « Sangreal »). Cette dualité donne du relief à l'album et participe à la cohérence globale de l'album.

Tous ces éléments font de Communion un digne successeur de l'opus précédent mais des points noircissant le tableau sont à noter. Principalement au niveau de la production qui s'est concentrée essentiellement sur les instruments laissant à la traîne les lignes vocales. Il n'est pas rare de se rendre compte que les guitares ou la batterie couvrent les voix. Et deuxième point négatif c'est la durée ! Seulement 38 minutes ! Je trouve ça vraiment dommage car le concept est carrément maîtrisé et les efforts remarquables. Un titre ou deux auraient été appréciables afin de porter Communion à un rang ultime. Malheureusement ces défauts non négligeables expliquent ma note en définitive.

Malgré tout je suis content de découvrir les Athéniens au niveau (composition et exécution) dans lequel ils nous avaient laissés. Si on fait abstraction de la longueur, Communion est un véritable joyaux qui saura reconquérir le public de SepticFlesh j'en suis persuadé.

HD

0 Comments 15 mars 2008
Whysy

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