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Après l'écriture de deux EP : Casting The Shadows en 2006 et The Supreme Oppressor début 2008, la formation anglaise née à la fin du siècle précédent (en 2000) aura mis huit ans pour écrire son véritable premier album. Conclusion Of An Age arborant une cover magnifique pose le sujet de l'environnement, le groupe traite ici des conséquences que l'humanité va devoir affronter alors que celle-ci est littéralement en train de tout détruire. Ce thème commence à être au centre des préoccupations car plus tôt dans l'année, Minushuman avait ressenti le besoin de parler de ce même problème écologique. Cette fois-ci Sylosis ne se contente pas d'un Thrash mélodique comme son homologue français mais les Anglais incorporent aussi une composante : le death mélodique. Ce mélange apporte toute la violence nécessaire mais aussi laisse libre cours aux mélodies pour plus d'emprise musicale.

En abordant un sujet d'une telle ampleur, il n'est pas aisé de trouver le chemin musical le plus adapté pour exprimer tout ce que l'on peut ressentir. C'est pourquoi les Anglo-saxons parcourent leur album en complexifiant leur musique. Le death octroie une bonne dose de riffs bestiaux et belliqueux entre deux phrases mélodiques et une batterie survoltée (« After Lifeless Years »). À cela l'ajout du thrash poignant et entrainant remonte la base musicale d'un niveau, ainsi une autre facette de la musique est démontrée par des riffs incendiaires, endiablés et surmontés d'un cri extrêmement bien intégré aux mélodies. Les soli sont exécutés avec vélocité infiniment millimétrée et sont effectués avec une maitrise qui ne peut qu'envahir l'auditeur comme c'est le cas sur « Teras ». Sur cette infrangible structure des ornements sont enchâssés afin d'enrichir la production, l'incorporation de sons d'ambiances comme de pluie et de vagues sur la fin du titre éponyme « Conclusion Of An Ages » viennent arrondir les blast-beats et le jeu des instrumentistes.

La production signée Nuclear Blast est explosive à souhait, les lignes instrumentales sont mises en avant (couvrant un peu le chant par moment hélas) mais ce qui est sûr c'est que la machine est lancée tel un rouleau compresseur et ne s'arrêtera qu'une fois que la dernière note de la dernière piste sera atteinte. Sylosis se montre constant dans cette œuvre explosive, la conduite du fil conducteur ne faillit jamais renforçant par la même occasion la cohésion de l'album. Des morceaux comme « Withered » hyper appuyés par une rythmique sur laquelle s'allient les guitares et la batterie (provoquant inévitablement des hochements de têtes) contrastent avec des morceaux plus travaillés comme « last Remaining Light » ou « Oath Of Silence » (repris du premier EP!). Bien sûr on ne change pas de style, les morceaux blastent à tout va, mais l'introduction de nappes de claviers ainsi que l'arrivée de pianos et de guitares sèches mettent ces titres en évidence et les font ressortir du tracklist.

Pour les quelques irréductibles qui ne seraient pas encore conquis « Swallow The World » apporte son lot de breaks et son chant planant. Le chanteur serait-il atteint de schizophrénie ou de dédoublement de la personnalité ? Comme on le dit, seuls les fous accomplissent de grandes choses, Jamie officie dans une dualité : du chant crié et raillé sur les premiers plans, il passe à celui plus profond et clair donnant une dimension impériale aux refrains notamment (« Transcendance »). Le chant assure les variations de tempéraments au sein de la compilation et emporte les guitares et les percussions sur un simple ordre.

Les lignes vocales sont interprétées avec justesse et les lignes mélodiques sont orchestrées d'une main de maître, mais les effets techniques n'arrivent pas à créer le charme mélodique que l'on pourrait légitimement attendre. Les musiciens, habités par une ferveur indémontable, embrasent la scène et font un étalage d'effet en tout genre, mais les titres perdent en caractère. En effet, les titres demeurent assez homogènes dans l'ensemble, Conclusion Of An Age s'en sort avec les honneurs grâce aux riffs doués d'originalité. Cependant, on aurait préféré une plus grande autonomie musicale « interpistes » car les bonnes idées semblent foisonner au sein de la formation. Ce qui est dommage c'est le ralliement quasi systématique des leads ou des envolées sur le fond thrashisant. Bien que groovy, les textures musicales restent très similaires d'une piste à une autre et le paquet musical bien ficelé perd en accrochage. Le développement musical semble linéaire alors que ce n'est pas vraiment le cas si on prend chaque morceau séparément mais c'est malheureusement le sentiment qui perdure jusqu'à la fin de l'écoute.


- ĦĐ -

0 Comments 07 octobre 2008
Whysy

Whysy

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