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Avec une cadence bisannuelle qui impose le respect voici atterrir dans les bacs de votre disquaire préféré la nouvelle offrande de Circle II Circle (C2C pour les intimes) au nom de Consequence of Power. Un rythme de publication d’enfer car la formation guidée par Zachary "Zak" Stevens a pondu depuis sa naissance en 2001 bien 5 albums studio ainsi que 4 EP. Au premier abord et même après moultes écoutes deux données fondamentales frappent l’auditeur. Premièrement la production n’est pas terrible et c’est dommage. Le son apparaît comme compressé, comme si la phase de mixage avait été bâclée. C’est à toi donc mon bon auditeur de jouer le DJ et de régler ton égaliseur. Rien de grave mais il faut trouver le bon équilibre et alors on peut profiter pleinement de l’album. En même temps si on est plutôt du style à écouter les cd sur l’ordinateur avec ses enceintes probablement le son aura l’air correct dès le départ.

Deuxièmement avec Consequence of Power le combo coupe le cordon ombilical qui le retenait à Savatage (affirmation à nuancer un peu quand même). Souvenez-vous, Zachary Stevens a été le chanteur de Savatage de 1993 (Edge of Thorns) au 1998 (The wake of Magellan) et il a quitté le navire pour se consacrer soi-disant à sa famille. On ne doute pas de sa parole mais curieusement depuis ce « break » il a créé rapidement Circle II Circle et multiplié ses apparitions (Trans-Siberian Orchestra, Machines of Grace, Empires of Eden, Wicked Witch). Si au tout début de sa carrière Circle II Circle s’affichait comme un clone (le terme est un peu fort quand même) de Savatage à tel point que sur le premier album Watching in silence Chris Caffery et Jon Oliva faisaient leur apparition, au fil des années C2C a su évoluer et mûrir.

Dès le début on a à faire à du lourd, du power dans la plus pure tradition US : rythmique soutenue, guitares acérées, basse puissante et batterie inspirée. Justement inspirée car les fûts sont maltraités par le nouveau batteur Johnny Osborn (X-Thirtien, Doctor Butcher) qui a plus d’un tour dans sa manche. Ça rassemble beaucoup à Steel Prophet ou Nevermore, par moment on dirait du feu Pantera. Le titre Consequence of Power fait tout de suite oublier l’opener qui apparaît fade en comparaison. Titre rapide, mélodieux, la voie de Zak fait ravage et on se retrouve à headbanger comme un fou. Le refrain fait mouche et reste gravé dans le crâne pendant un bon moment : on en redemande. Out Of Nowhere et Remember ce sont deux titres au tempo plus lent, relativement plus lourd et un cran en dessus de ce qu’on vient d’écouter ; là aussi la voix de Stevens fait des merveilles. Il faut oublier le faux pas de Mirage (titre peu inspiré et insipide) pour apprécier ensuite Circle II Circle évoluer sur des territoires plus power, plus costauds presque Nevermoresques : Episodes Of Mania et Redemption sont très carrés et font leur boulot de rouleau compresseur. On arrive à la fin avec les trois derniers titres qui rappellent Savatage car le piano fait son apparition, d’abord timide Take Back Yesterday (ses notes de piano à la New year’s day de U2) ensuite plus marquée : Blood Of An Angel. Blood Of An Angel (titre au nom évocateur qu’un Rhapsody ne renierait pas) nous ramène aux fastes de Streets, Dead Winter Dead ou The wake of Magellan. C’est beau, poétique, fin, réussi, sublime et les adjectifs deviennent dérisoires face à des compositions pareilles.

Pour résumer, on peut affirmer que la prestation de Circle II Circle est honorable et celle du chanteur est carrément au dessus des lignes. Après quelques passages à vide il y a néanmoins un certain nombre de titre (Consequence Of Power, Episodes Of Mania, Redemption, Take Back Yesterday) qui sortent du lot et vous prennent par les tripes. Malgré quelques défauts dus surtout à la production, Consequence Of Power est un album honorable qui met en valeur le talent d’un groupe qui continue paisiblement son bout de chemin métallique.


Wanderer

0 Comments 16 février 2011
Whysy

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