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Le Metalcore : un des derniers sous-genre du métal (je devrais plutôt dire hybride) à avoir fait son apparition sur cette longue liste de rejetons. Comme beaucoup de ses frères et sœurs, le Metalcore subit un schisme Amérique/Europe. Les détracteurs du Metalcore Américain lui reprochent un manque d'innovation, et ne jurent que par son homologue Allemand. Bien que n'étant pas de leur avis (et je ne me lancerai pas dans une tirade sur le sujet), je crois avoir trouvé l'exception à la règle, la perle du Metalcore Américain, le groupe qui sort des conventions et crève le cocon, devenant à ma connaissance (notez bien que je puisse me tromper), le premier groupe de Metalcore progressif Américain.

Bien que le précédant album du groupe, Mirrors lui avait conféré une assez bonne visibilité sans toutefois être vraiment remarquable, ce nouvel et tout récent effort, intitulé Controller, confirme bien le côté progressif. L'album possède l'âme du Metalcore : les vocaux tantôt extrêmes, tantôt chantés plus doux, les riffs lourds accompagnés de guitares mélodiques, les breakdowns classiques issus du Hardcore, les double-kick assez techniques. Enchevêtrés dans cette base musicale classique au genre, des éléments inattendus guettent: La structure des pièces est parfois irrégulière, parsemée de changements de rythmes. Les riffs classiques cèdent souvent leur place à des passages très mélodiques, voire même acoustiques, et le timbre de voix passe du grunt bien lourd aux doux murmures. Un des points forts de cet album provient du fait que même les vocals les plus extrêmes sont bien enregistrés et faciles à comprendre, pas besoin de lire les paroles dans le livret. Chaque texte incorpore des passages clés faciles à reconnaître et qui servent de repères durant les premières écoutes. Parce que repaires, il faut : Le principal défaut d’un album du genre ne peut être que son inaccessibilité. Le Metalcore est déjà difficilement accessible pour ceux qui ne sont pas friands des groupes de Métal Extrêmes, la structure progressive rajoute un challenge. Par contre, si vous êtes comme moi fan de prog et que l’extrême ne vous importune pas, vous devriez aimer.

Le meilleur moyen de décrire un album si hétérogène est de vous pondre un petit track par track vite fait :

On débute par Nothing, une bonne pièce pour débuter et s'habituer au timbre de voix très guttural pour du hardcore. Le bridge et ses clean vocals nous guide vers le refrain , mais qu'est-ce qui fait figure de refrain exactement? Suivra plus tard d'habiles enfilades de breakdowns et de riffs qui détruisent la structure habituelle couplet-refrain-couplet-refrain-solo-refrain. Pas la plus marquante mais une bonne introduction.

Suit Weight of the World, une pièce assez rapide qui débute de manière assez radicale et qui joue à la montagne russe avant d'entamer à la demi de la pièce une section parsemée de guitares mélodiques servant d'intro au gigantesque passage : Strapped to my back, I'll carry the weight of the world.

Labyrinthian troisième pièce et aussi une des meilleures : Un nouveau registre de guitares introduit le refrain très prenant Give me the strenght to move this mountain, to block this line of sight. Cette pièce véhicule beaucoup d'émotions et change souvent de tempo, passe des riffs grattés aux guitares mélodiques. Le tout se termine par un incroyable breakdown : Cette pièce est un bon exemple de la dualité entre la violence de la musique et les émotions qu'elle véhicule par moment.

Suit direct une autre bombe : Parallels : Le début est assez lourd et pas vraiment mélodique, mais embarque après une trentaine de secondes une succession de passages très mélodiques, de riffs plus lourds et de pauses acoustiques avec chant clair. Embarque le passage très prenant qui ne peut que vous accrocher automatiquement : Cause there is so much to say, and there's so little time! . Et bang, on retombe dans les riffs plus hard du début, et on repart les mélodies : I see myself in the cracks of your foundations. La fin se transforme progressivement en jolie mélodie jouée par 2 guitares acoustiques qui se renvoient la balle. Jouissif, et en plus ça se transforme en intro pour la suivante.

Sur une mélodie semblable mais électrique cette fois, débute Coma, certes moins marquante mais encore une fois très progressive dans ses arrangements et dans la succession de rythmes différents. On retrouve aussi quelques passages aux phrases clés murmurées. La fin de la pièce est une grande mélodie de guitares assez tranquilles qui contraste bien avec la violence de la musique, sans toutefois sembler superflue.

A certain death suit, et on retourne aux pièces plus Metalcore classique. Enfin, c'est l'impression que l'on a, et qui se retrouve vite brisée par le refrain chanté d'une manière douce. La pièce assez courte s'efface ensuite par un ralentissement progressif du rythme, une mort certaine...

Le début deSet in motion est dominée par la double pédale façon métal. On a ensuite droit à un des signalongs les plus marquants de l'album : Let's make history, let's make history STOPOn ajoute ensuite un peu d'écho aux guitares qui procurent un son plus "Ambiant" avant de revenir aux doubles pédales. On termine par un autre passage très lourd … Burn. It. Down. Burn it to the fucking ground!

Ebb and flow commence par un passage aux chants doux. On revient aux screams par moment mais dans l’ensemble, cette pièce, au son plus emocore, fait office de ballade de l’album, en quelque sorte.

Reset est en somme assez conventionnelle mais on entend pour la première fois le second chanteur faire sa part des screams, lui qui s’était contenté des passages plus doux jusqu’ici. Bien que ce ne soit pas la pièce la plus marquante, la structure reste bien hétérogène et les changements de rythmes assez fréquents. On a encore droit à une longue outro douce et tranquille, guitares acoustiques, gentils petits coups de cymbales, et…un son de xylophone? Je crois bien que oui!

La même mélodie tranquille prolonge son ambiance sur les quelques premières secondes d’ Homecoming …avant d’être cassée en morceau par un riff et un gros beuglement bien gras et soudain. Un peu plus loin, un roulement de caisse claire annonce une section ou une dualité screams/chants s’installe, juste avant que la violence retombe d’un seul coup, et on revient à la mélodie tranquille accompagnée de xylophones et de quelques « solos » de guitare, chose assez rare sur cette galette. On revient à une portion plus lourde, soudainement. Cette chanson est vraiment drôlement construite!

Bon, je l’avoue, c’était tout sauf succinct comme pièce par pièce. N’empêche qu’étant un des meilleurs albums de Metalcore qu’il m’ait été donné d’entendre, j’ai pas vraiment pu m’empêcher…en plus j’ai fait ça durant les heures de bureau, j’ai donc été payé pour le temps que j’ai pris…de quoi largement rembourser le prix du cd!

Je crois que c’est tout! Bonne écoute!

Felixbm



0 Comments 19 janvier 2009
Whysy

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