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Il y a quelques mois Enter My Silence a écumé la quasi - totalité des salles finlandaises lors d'une tournée intimiste avec des coéquipiers de renom: Insomnium et Noumena. Le trio représente en quelque sorte la bonne santé du death mélodique local. En effet, ce sont deux groupes à fort potentiel découverts respectivement en 2003 et 2005 qui ont permis à la Finlande de concurrencer le reste de l'Europe sur le terrain de l'extrême mélodique raffiné. Enter My Silence est en quelque sorte le vilain petit canard de la bande, auteur d'une musique plus directe et moins construite, il a le mérite de proposer quelque chose d'abordable.

Il faut remonter à l'an 1995 pour voir la naissance du combo originaire de Jyväskylä. Il faudra attendre 6 ans pour enfin apprécier une première offrande: Remotecontrolled Scythe. Les critiques ne seront pas unanimes et la courte carrière du groupe est passée proche de sa fin. Les années qui suivirent firent sujettes à de nombreux changements de line up: notamment le départ d'un bassiste (remplacé par celui d'Insomnium), ainsi que la perte de son chanteur en 2004: Mikko Kotamäki parti vociférer chez les dépressifs de Swallow The Sun. Une année emplie de troubles et de nombreux doutes, jusqu'au jour où la raison prit le pas sur la tristesse. Il a fallu réagir, on note alors le recrutement d'un nouveau bassiste et d'un nouveau chanteur. Le groupe prend alors doucement le chemin des studios, débute l'écriture des différentes chansons: ainsi commença le battage médiatique autour de l'hypothétique retour de Enter My Silence. Il aura fallu attendre 5 longues années pour goûter à ce Coordinate: D1SA5T3R au titre très 1337 (leet) [ On me souffle 1664 dans le fond, ça va pas la tête? ]... C'3st à s3 d3m4nd3r c3 qu'ils av4i3nt dans le cr4n3 !

J'en vois qui s'impatientent, déjà le 3e paragraphe et encore aucune explication sur le disque? Surtout que vous êtes nargués par un magnifique 2.5/6 depuis quelques longues minutes de lecture. Moi aussi je vous aime. Je ne vous cacherai pas que le nouvel album d'Enter My Silence est une déception, et ce à presque tous les niveaux !

Niveau 1: Production

Recruté depuis peu chez un nouveau label JMT - Music, Enter My Silence fait un peu figure de messie. Un groupe d'extrême mélodique [Rappelez-vous: Malheur à celui qui ne possède pas son groupe d'extrême mélodique!], avec 5 ans d'expérience et une forte amitié avec 2 des nouveaux espoir de la scène finlandaise: il va s'en dire que le label a mis les petits plats dans les grands afin de fournir à son nouveau bourrin une bonne production au niveau des standards actuels, mais à mille lieues des très grosses sorties Nuclear Blast ou Century Media par exemple. D'un côté c'est compréhensible car l'album a été enregistré et mixé entre octobre 2004 et février 2005 pour sortir seulement un an plus tard, fin février 2006. En clair la production possède bien un an de retard, mais on ne remarque pas de différences majeures grâce aux doigts magiques de Minerva Pappi au Finnvox. Les instruments sont parfaitement dosés, les guitares savent se montrer suffisamment mélodiques et puissantes. Aucun instrument n'est laissé dans le flou artistique d'autant plus que le son, sans être massif, reste puissant et fleure bon le métal.

Niveau 2: Compositions

Nous arrivons tout doucement au point qui fâche: le songwriting général des différentes chansons. Il aura fallu attendre 5 ans pour cet album découpé en 9 chansons (d'une durée moyenne de 4 minutes) pour une durée totale de... 35 minutes ! Cela parait tout bonnement intolérable d'autant plus que sur toutes ces chansons, très peu font preuve d'un rigoureux travail de recherche. Je conçois qu'il y a des métalleux adeptes de métal direct,  accrocheur et furibond aux premières écoutes: moi-même j'adore entrer dans une musique d'une seule écoute, malheureusement ces albums s'ils ne sont pas intelligemment construits et agencés mènent à l'ennui et à l'indifférence, à tel point que l'on ne remarque ni les changements de pistes, ni même la fin de l'album. C'est un peu le cas ici, car à cause de chansons trop courtes et similaires, Enter My Silence ne parvient à faire naître ni ambiances, ni rien. Le groupe ne prend pas le temps de développer sa musique, ses structures alors que plusieurs chansons, si elles avaient bénéficié d'une attention plus propre, auraient pu devenir des tubes en puissance. Je pense à "Spin" (très entraînante et aux couplets plutôt originaux) ainsi que "Unspoken Words" à la mélodie intéressante mais trop vite emballée et pesée. D'autres chansons font carrément dans le pompage en ne proposant rien de véritablement nouveau, mais un petit patchwork de riffs à la In Flames en plus plat et moins puissant. Heureusement que les refrains se montrent dans l'ensemble entraînants, ils permettent de sauver bon nombres de chansons, notamment "9mms To Deliverance" et le title track...

Niveau 3: Musiciens

La technique scandinave, on commence à y être habitué. Tous les musiciens de Enter My Silence sont évidemment confirmés et n'hésitent pas à procéder à la débauche de leur savoir-faire. Avec un songwriting pas terrible, autant faire preuve d'une maîtrise instrumentale sans faille. C'est le cas ici, et les nombreux solis sont là pour nous clouer le bec. De même les riffs rapides sont un plaisir aux oreilles malgré leur aspect périmé et faussement édulcoré. La batterie est plutôt véloce, et même si le songwriting ne permet pas d'épater la galerie par d'incessants changements de rythmes, de nombreux instants de bravoure voire même quelques plans plus progressifs, elle reste dynamique et à l'image des chansons.
Le seul musicien à être un peu à l'écart des autres est le chanteur. Non pas qu'il se soit mal intégré, on le sent à l'aise et fait preuve d'une énergie positive somme toute agréable. Ce qui est dommage serait plutôt le manque de puissance et de variété de la voix. De plus Mika Lisitzin possède un timbre assez fade, un stéréotype du chanteur death impersonnel qui se contente d'une voix profonde et inexpressive. D'autant plus que certaines lignes vocales semblent éculées, une légère brise de nouveauté aurait été comme un bol d'air frais dans un milieu saturé par le conformisme.

Boss de Fin de Niveau: Mario vs Bowser (Accessoirement la conclusion)

...Le silence avant la tempête... notre petit plombier italien attend le moment pour frapper... [ Cet album n'est vraiment pas terrible ] ... Bowser s'est laissé dépasser par les événements, il cherche désespérément Mario... [ Bonne technique ne signifie pas forcement bon album ] ... Mario est caché derrière un rocher, il rigole le vicieux... Il s'apprête à bondir... [ 5 années pour 35 minutes de musique limitée et déjà entendue, cela ne m'intéresse guère! ]... Il s'approche doucement, Bowser sent une présence suspecte, il se retourne... Mario l'attrape, le fait tourner autour de lui et le jette dans la lave en fusion... [ Donc comme je disais, ce n'est pas un mauvais album en soi, mais il ne fait pas le poids face à la rude concurrence, il en faudra plus pour m'impressionner ]... Bowser a eu super chaud aux fesses n'empêche, il s'enfuit en pleurant... Pendant ce temps Super Mario danse la Rumba avec Toad... N'empêche, il l'a bien niqué le gros Bowser tout faible... HAIL MARIO !

...TeRyX...

0 Comments 04 mai 2006
Whysy

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