Une envolée mélancolique et torturée retentit, quatre violoncelles nous délivrent un album sombre et magnifique à la fois, c’est bien sûr Cult d’Apocalyptica. On peut dire que c’est l’album de la consécration pour ce groupe qui a su démontrer avec brio qu’un instrument classique pouvait être aussi puissant et émotionnel qu’une formation métal habituelle.  Tout commence très fort avec la –Cult-issime chanson Path, mêlant mélodie claire et riffs saccadés. Un morceau qui porte bien son nom, car on peut dire que c’est une sorte de pièce d’introduction, nous montrant le chemin vers l’essence même de l’album. Ce morceau aura d’ailleurs l’honneur d’une version chantée par Sandra Nasic. Autre chanson culte du groupe et pas des moindres : Hope. Un vrai petit bijou intelligemment calibré qui nous offre une atmosphère paradoxale entre désespoir et espérance. Les riffs saccadés très sombres contrastent magnifiquement avec la mélodie claire qui essaye de s’élever vers un ailleurs. Ce morceau sera également doté d’une version chantée grâce à la participation de Matthias Sayer. Les morceaux se suivent et nous délivrent des ambiances propres à chacun, souvent accompagnés de percussion lourde et vague comme sur Struggle, Pray ! ou Kaamos. Cet album est aussi marqué par des morceaux complètement conceptuels, sortis tout droit des esprits déjantés de nos quatre violoncellistes. En témoigne Hyperventilation, avec son intro très lourde, son atmosphère comparable à une descente aux enfers, et ses petites cymbales retentissantes. Hall of the mountain kings ne déroge pas à ce délire, et c’est avec brio que le groupe a repris un air classique des plus connus -à savoir In The Hall Of The Mountain King d'Edward Grieg - le tout dans une frénésie jouissive. Toujours dans cette ambiance décalée, on pourrait être perdu face à un morceau comme Coma, où quasiment aucune mélodie principale ne ressort, et seule une atmosphère pesante et dépressive nous parvient. Ce n’est certes pas le meilleur morceau du groupe, mais cela est intéressant de voir jusqu’où le groupe s’aventure dans le subconscient humain à travers leurs bouts de bois à 5 cordes et leurs archets.  Autre aspect récurrent de cet opus, ce sont bien sûr ces morceaux à tempo lents, qui expriment à merveille toute la mélancolie puisée à l’essence même du violoncelle. Il s’agit de Romance, In memoriam, et Beyond time qui nous délivrent de sublimes mélodies. On pourrait ressentir une once de récurrence au niveau des mélodies et des ambiances, mais cela n’enlève en rien leurs qualités et leur efficacité ! On peut dire que la ballade Until it sleeps se démarque un peu des autres par son ambiance un peu plus empruntée au classique. Mais que ne serait pas un album d’Apocalyptica sans une reprise du groupe Metallica ?! C’est chose faite, avec la reprise de Until it sleeps et Fight Fire With Fire, tout simplement magistrales.  Le seul aspect de cet album qui pourrait rebuter le néophyte serait peut-être le manque de percussion qui agrémente de façon plus énergique les morceaux. Mais cela reste plus une affaire de goût !  Cult est un album tout bonnement magistral du début à la fin, si tant est que l’on apprécie les ambiances un peu torturées et sombres bien sûr. Un album incontournable pour les fans du groupe, et à écouter au moins une fois dans sa vie si l’on n'est pas admirateur du style !  -SiraxtA-