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C'est devenu une habitude de recevoir, quasiment chaque année, avec une régularité toute métronomique, un nouvel album de Pain. Après un Psalms Of Extinction en 2007, un très bon cru au demeurant, les suédois pointent à nouveau le bout de leur nez fin 2008 avec un nouveau bébé dans leurs valises, Cynic Paradise. En évoquant un retour aux sources, le bourreau de travail qu'est Peter Tagtgren a, une fois de plus, souhaité brouiller les cartes avant de sortir ce nouvel opus. Au passage, il a pensé à inviter une guest de choix, puisque la nouvelle frontwoman de Nightwish, Anette Olzon (solidarité suédoise oblige !!), vient prêter sa voix sur deux titres (Follow Me et Feed Us). Pas mal de nouveautés sur le papier donc, reste à voir ce qu'il en est dans les faits.

Une fois n'est pas coutume, je vais commencer cette chronique par les choses qui fâchent. En premier lieu, un petit coup de gueule concernant les trois derniers titres de Cynic Paradise, qui sont en fait des reprises de titres existants, remixés pour l'occasion et pour une finalité qui paraît assez obscure. Sachant que ces reprises n'innovent en rien, et apportent tout au plus un brin de diversité, on peut se demander pourquoi charger un album qui fait déjà 12 titres d'un supplément dispensable. Obligation contractuelle du label, désir de remplissage ?? La question est posée en tout cas... Cette parenthèse étant refermée, et même si l'impression générale de cet album est bonne après quelques écoutes, on s'aperçoit en creusant un peu que Cynic Paradise a plus de mal à convaincre que par le passé. La faute à un équilibre précaire entre très bons titres (I'm Going In ou Generation X) et chansons assez moyennes (No One Knows ou l'improbable Have A Drink On Me). L'homogénéité de l'album en pâtit clairement, d'autant que Pain nous avait habitués à des choses plus carrées.

Bien entendu, on ne peut pas résumer Cynic Paradise à cela. Clairement, on ne peut que constater l'accessibilité quasi immédiate de la musique, chose qui était loin d'être le cas sur Psalms Of Extinction, où l'on devait à l'inverse creuser pour en extraire l'essence. Cette accessibilité est due à deux choses : l'absence d'une logique musicale claire permet de ne pas chercher perpétuellement les liens, les influences, et invite donc à une écoute beaucoup plus directe. Et puis surtout, une chose que l'on répète à chaque fois, la force presque innée des scandinaves à nous sortir des riffs / refrains ravageurs, sur base de grosses guitares couplées à des claviers technoïdes bien pensés. La présence du chant féminin amène lui aussi une certaine fraîcheur assez plaisante, dans une musique plutôt lourde à la base. Même si la recherche musicale n'est pas aussi poussée que chez Opeth ou Dream Theater, ça fait mouche à chaque fois, c'est simple et efficace. Si certains disent, à juste titre d'ailleurs, que Pain se repose parfois trop sur ce simple talent, on ne pourra jamais leur reprocher d'utiliser cet énorme avantage que peu de groupes, au final, possèdent vraiment.

Si on peut reconnaître une qualité maîtresse à Pain, c'est bien la régularité. Si les suédois ne proposent jamais d'évolution totale dans leurs albums, ils introduisent néanmoins à chaque nouvel opus de petits ajustements qui permettent de ne pas s'enterrer dans une certaine routine musicale. Dans cette optique, Cynic Paradise fait le boulot comme on dit, mais ne va pas beaucoup plus loin que cela, et apparaît comme assez inégal. Le groupe s'assoit en fait sur une capacité reconnue depuis longtemps à enchaîner des refrains d'une efficacité remarquable, ce qui passera au goût de certains pour de la facilité, notamment auprès des fans. Pour les néophytes, cet opus est donc intéressant sur le fond pour découvrir la musique d'un groupe singulier et qui a su se créer un univers et une identité marquée, mais je leur conseillerais tout de même de s'intéresser aux albums précédents, plus complets et percutants. Si Cynic Paradise n'a rien d'alarmant au final, on attendra cependant plus des suédois dans le futur.

0 Comments 05 janvier 2009
Whysy

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