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Le groupe allemand de Destruction continue son odyssée dans les méandres du thrash métal. Cette escapade entreprise au travers des âges a permis à la formation de se hisser au rang de référence en terme musical. En économie, on connaissait les big four (cf. Lien), et bien il en va de même avec le thrash germanique où nous retrouvons Sodom, Tankard, Kreator et Destruction. S'imposant comme maîtres en la matière, il n'est pas facile de détrôner un des ces vétérans et à juste titre puisque leur incommensurable carrière qui les précède est susceptible de créer des complexes. Avec D.E.V.O.L.U.T.I.O.N. (il faut en avoir de la patience pour écrire ce titre) les teutons se jettent une nouvelle fois dans les cavalcades du thrash métal. Avant de commencer à ausculter cette production, j'attire votre attention sur les titres, ainsi vous comprendrez le titre de l'album... ( tip : Devolution = Décentralisation).

Bon maintenant que vous avez saisi la subtilité subliminale sur les titres, passons au vif du sujet et ce qu'on peut d'ores et déjà affirmer c'est que les thrasheux sont toujours aussi talentueux. Il faut aimer le groupe c'est certain, mais si toutefois vous avez été convaincu par le passé, cet opus abondera une nouvelle fois dans ce sens. On retrouve Schmier au micro et à la basse, sa voix est reconnaissable parmi toute une pléiade. Son chant aigu et tiré donne de la contenance et habille les titres d'une empreinte particulière tout en les estampillant de la bonne vieille marque de fabrique désormais bien connue. Le trio compte aussi sur les capacités de Mike à la guitare et Marc à la batterie, ils ne sont que trois mais je peux vous dire que ça déménage. Le guitariste émérite s'empresse de sortir des riffs encore bien originaux comme c'est le cas sur « Violation Of Morality ». Marc donne la touche percussion poignante et porte le chanteur sur les refrains notamment sur « Last Desperate Scream ». Tout ça fleure bon le thrash solide et véloce d'autant plus que les Allemands montrent toujours autant de vigueur dans leurs compositions.

Sans aller dans l'excès, car le groupe offre un thrash basique tout de même, on est surpris en découvrant les pistes et on se met à apprécier les morceaux, preuve de l'efficacité et de la capacité envoutante des metalheads. Les refrains fédérateurs accélèrent cet état et certains passages comme sur « Odyssey Of Frustration » montrent que le groupe passe une vitesse plus « destructrice ». Ce même titre montre la face explosive du thrash, la pluie de notes, la projection des pulsations... Trop tard le headbang est arrivé alors qu'on ne l'attendait pas. L'incursion des Teutons est complète grâce à des titres pushy et bien cadencés tels que « Elevator To Hell ». Alors que les habitués se rassurent et que les détracteurs acceptent le fait que le combo sait encore montrer les dents quand cela est nécessaire (« Vicious Circle – The Seven Deadly Sins »).

Cependant, ce qui peut jouer en la défaveur de la formation ce sont les inégalités qui résident au sein de l'album. Certains contrastes ostentatoires viennent entacher l'entrain et la puissance dont fait preuve Destruction. « Inner Indulgence » fait partie de ces titres trainant en longueur forçant ainsi le côté erratique dont on n'avait nullement besoin jusqu'à présent. Par ailleurs, on relèvera des passages mous du manche et un manque récurrent de soli, alors que sous leur impulsion on aurait pu éviter un essoufflement musical. Mais est-ce toujours lié à la base instrumentale plus raw que l'on trouve ces imperfections ? Est-ce que cela fait de D.E.V.O.L.U.T.I.O.N. un album moyen ?

A mon avis, je ne dirais pas que cette nouvelle parution soit moins bonne que les précédentes, il arrive certes que les papis tirent la langue et encore ce n'est pas vraiment dommageable. D.E.V.O.L.U.T.I.O.N. est un album édifiant dans sa continuité artistique, sans pour autant faire de gros éclats. De plus la production se bonifie grâce au soin apporté sur la netteté des pistes et le son d'une clarté laissant tout le loisir de l'écoute. « Urge (the Greed of Gain) » concourt à la renommée de Destruction qui n'est plus à faire et « No One Shall Survive » finit l'album sur un ton ultra pêchu ce qui donne envie de tout casser chez soi. Est-ce que les Allemands détruiront vos tympans ? À vous de juger.


- ĦĐ -

0 Comments 22 octobre 2008
Whysy

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