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Le voici enfin, le tant attendu Dark Passion Play ! Un album qui, à l’évidence, va faire couler beaucoup d’encre et déchaîner les passions. Et pour cause, il s’agit là, pour Nightwish, du premier sans leur emblématique chanteuse Tarja. Annoncé comme étant le disque le plus cher de l’histoire de la Finlande, enregistré aux mythiques studios Abbey Road avec les services du London Session Orchestra, ce nouvel album va t-il assurer la pérennité du groupe ou marquer le début de sa chute ? Inutile de faire durer le suspens plus longtemps, car ce Dark Passion Play est incontestablement une réussite. Une réussite, certes, mais qui risque tout de même d’en déstabiliser quelques uns...   The Poet and the PendulumL’album démarre en fanfare par un titre épique et symphonique à souhait ! Musicalement, The Poet and the Pendulum aurait très bien pu figurer sur Once, tant sa structure et les orchestrations abondantes qui le parsèment rappellent furieusement Ghost Love Score ou Planet Hell. Construit comme une véritable Bande Originale de film, ce morceau absolument dantesque regorge de passages symphoniques magistraux (section de cuivres, instruments à cordes, etc.). Son refrain, particulièrement accrocheur, voit son impact décuplé par un orchestre monumental. Seul petit bémol, les trois dernières minutes du titre rompent complètement avec l’ambiance développée auparavant et, du coup, ne semblent pas totalement indispensables à l’ensemble.  Bye Bye BeautifulAux vues du titre, on pourrait légitimement s’attendre à une ballade, une de celles dont le groupe a le secret... Mais détrompez-vous ! Ce titre, majoritairement interprété par Marco, est l’un des plus puissants jamais écrit par Nightwish. A l’instar d’un Wish I Had An Angel, la rythmique se montre particulièrement lourde et les riffs confèrent un esprit Thrash à l’ensemble. Quant aux textes, plutôt mordants, ils s’adressent directement et sans retenues à cette chère Tarja (qui appréciera sans aucun doute...).  AmaranthAssez logiquement, il s’agit là du deuxième single choisi par le groupe. Ce titre assez court, relativement « commercial » dans l’âme, offre un refrain sympathique et facilement mémorisable. Un morceau assez direct, avec des orchestrations bien senties, qui, s’il n’est pas le meilleur du lot, reste tout de même efficace. A n’en pas douter, ce titre devrait prendre une toute autre dimension en live.  Cadence of Her Last BreathAttention surprise... Pour ma part, j’ai eu du mal à reconnaître Nightwish de prime abord, tant on jurerait ce morceau extrait des derniers Within Temptation ou Evanescence ! Les riffs sont étonnamment lourds et semblent accordés très bas, la rythmique est massive et rapide, et les orchestrations rajoutent un aspect épique bienvenu. Le chant d’Anette s’avère remarquablement convaincant, et il se voit soutenu par Marco sur les refrains pour donner un impact encore plus puissant. Un très bon morceau au final, mais qui surprend quelque peu au début...  Master Passion GreedA l’instar de Bye Bye Beautiful, ce titre, chanté exclusivement par Marco, est un condensé de puissance et d’agressivité contrôlée ! Les riffs de guitare (notamment en intro et dans les breaks) lorgnent vers le Thrash et figurent parmi les plus massifs jamais écrits par le groupe. Les ponts et refrains sont, quant à eux, très symphoniques et certains sons de claviers ne sont pas sans rappeler les premières réalisations du groupe. Concernant les textes, c’est au tour de Marcelo (époux et manager de Tarja) de faire les frais de la rancœur de Tuomas... Un titre absolument impressionnant !  EvaVoici la traditionnelle ballade de l’album, que nombre d’entre vous ont certainement déjà entendue ici et là... Loin d’être la meilleure de toute la discographie du groupe, elle reste somme toute assez sympathique et s’avère plutôt agréable à défaut d’être indispensable. Le solo de guitare d’Emppu devrait rappeler des souvenirs aux fans de la première heure, tant il semble calquer sur ceux de Sleeping Sun et autre Walking in the Air...  SaharaAprès le petit moment de répit offert avec Eva, on retrouve avec Sahara les guitares massives et les orchestrations grandiloquentes caractéristiques de l’album. Ce morceau ayant été inspiré par le conte des Milles et Une Nuits, on perçoit donc logiquement, ici et là, quelques sonorités orientales assez subtiles et bien senties. A l’instar du reste de l’album, le chant d’Anette s’avère remarquablement varié et bien maîtrisé, aidé ponctuellement par des chœurs puissants et imposants.  Whoever Brings the NightUne fois n’est pas coutume, ce titre a été composé par Emppu et se veut être la bande-son d’un film d’horreur (tout un programme !). Le guitariste de la bande se taille donc la part du lion sur ce morceau dont les riffs couplés aux ambiances quelques peu étranges, aux nombreux chœurs et à la voix filtrée d’Anette confèrent une atmosphère assez inquiétante... S’il ne s’agit pas d’un des meilleurs titres du groupe, il n’en est pas moins efficace et parvient à faire son petit effet.  For the Heart I Once HadVoici un morceau qui risque fort de dérouter quelques fans ! Ce titre s’apparente, en effet, plus à du Rock qu’à du Metal... L’intro assez typée Gothic-Rock et le chant d’Anette, très pop dans l’esprit (mais dont les performances vocales demeurent excellentes !) font de ce titre un intermède original au sein de l’album. Mais rassurez-vous, car sur la fin du morceau reviennent en force les orchestrations majestueuses et les guitares bien Heavy.  The IslanderOn continue au rayon des nouveautés avec ce titre qui présente une nouvelle facette du groupe. Ici, point de grosses guitares, de rythmique en béton armé, ou d’orchestre symphonique pompeux... Il s’agit en fait d’un morceau exclusivement acoustique, composé et chanté par un Marco au timbre étonnamment calme et posé, où s’entremêlent guitare acoustique, flûte et violon. L’ambiance « folk celtique » qui se dégage de ce morceau montre une orientation musicale nouvelle pour le groupe qui lui sied à merveille !  Last of the WildsReprenant l’ambiance celtique développée sur The Islander, Last of the Wilds est un titre exclusivement instrumental... mais avec, de nouveau, des guitares électriques massives et une rythmique entraînante ! Ici, chaque protagoniste se met tour à tour en valeur au gré des nombreux soli et autres duels instrumentaux. Cet intermède très « catchy » se révèle, au final, être une agréable surprise.  7 Days to the WolvesLa rage étant visiblement l’un des ingrédients principaux de ce Dark Passion Play, c’est fort logiquement que l’on retrouve avec 7 Days to the Wolves la puissance et l’emphase d’un Master Pasion Greed ou d’un Bye Bye Beautiful. Soutenu par des chœurs massifs, ce morceau, terriblement Heavy et symphonique à souhait, possède en plus un refrain particulièrement efficace chanté par Marco. Il s’agit là, très certainement, d’un futur hit du groupe, notamment sur scène où il devrait acquérir un statut d’incontournable.  Meadows of HeavenQuoi de mieux, pour finir un album en beauté, qu’une « Power Ballad » ? Et quelle « Power Ballad » ! Plus puissante qu’Eva, mais aussi bien plus réussie, Meadows Of Heaven, se révèle être une véritable perle de mélodie et de mélancolie. Débutant très sobrement aux sons des instruments à cordes, le morceau monte progressivement en puissance, aux grés des apparitions de la batterie, de l’orchestre, et des chœurs grandioses. Le chant magnifique d’Anette se montre envoûtant et se voit rejoint par un gospel pour un final dont la beauté vous file des frissons. Superbe !   Vous l’aurez compris, avec ses riffs surpuissants, ses orchestrations pompeuses, ses rythmiques pachydermiques et ce sens inné de la mélodie, Dark Passion Play se positionne en digne successeur de Once. Malgré sa longueur (près de 75mn tout de même) et la présence de morceaux un peu plus dispensables que d’autres (Eva,…), ce nouvel opus renferme quelques petites merveilles amenées à devenir de futurs classiques du groupe (The Poet And The Pendulum, 7 Days to the Wolves, …), ainsi que certaines nouveautés bienvenues (The Islander, Last of The Wilds). Un disque que l’on pourrait donc résumer ainsi : le changement dans la continuité !  Si musicalement, ce nouvel opus ne décevra pas les fans (du moins ceux qui ont aimé Once) c’est le choix du groupe concernant sa nouvelle voix qui risque le plus de diviser l’opinion. Il y aura ceux qui accepteront Anette et ceux qui regretteront éternellement Tarja. Mais il faut bien comprendre que l’ambiance qui régnait au sein du groupe rendait son éviction inévitable, sous peine de voir le groupe se consumer de l’intérieur. D’autre part, la magie qu’elle apportait avait d’ores et déjà disparu depuis Century Child. Pour vous en convaincre, comparez les deux lives du groupe : si End of an Era est techniquement bien supérieur à From Wishes to Eternity, la magie, elle, avait disparu au profit d’une atmosphère bien plus... conventionnelle ! Tarja n’ayant jamais été impliquée dans la composition des morceaux, l’identité musicale du groupe reste heureusement intacte. Mais voilà, elle possédait cette voix (LA voix) et disposait d’une aura hors-norme qui l’a rendue indispensable dans le cœur de tous les fans. Alors oui, la séparation a fait du mal, mais il s’agit là d’un mal pour un bien…  Concernant Anette, ses prestations sur cet album sont tout simplement remarquables. Elle apparaît techniquement irréprochable et son timbre cristallin véhicule parfaitement les émotions voulues par Tuomas sur chaque morceaux. Alors bien sûr, sa voix n’a rien à voir avec celle de Tarja, mais vouloir comparer un chant lyrique à un chant Pop/Rock relève de la gageure et s’avère complètement idiot ! D’autre part, les titres figurant sur ce nouvel album étaient déjà entièrement composés avant son intégration et n’ont donc pas été écrits pour sa voix. Mais il ne fait aucun doute qu’elle trouvera mieux sa place sur le prochain album. Il suffit simplement de lui laisser du temps pour faire ses preuves, notamment en live où la tâche semble beaucoup plus ardue. Mais à l’évidence, son passé musical et sa personnalité apporteront indéniablement un plus à la musique de Nightwish. Affaire à suivre, donc…

0 Comments 20 septembre 2007
Whysy

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