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We can live forever
If we never surrender
Hold on, hold on


Avant de parler du troisième album de Stream of Passion, il serait intéressant de faire un petit retour en arrière sur leur carrière. Formé par Arjen Lucassen, Stream of Passion est le fruit de la volonté d'Arjen de monter un projet autour de la jeune chanteuse mexicaine, Marcela Bovio, avec laquelle il a écrit et enregistré, par Internet, le premier album du groupe :  Embrace the Storm.  Seulement il ne s’agissait pour lui que d’un projet annexe, qu’il a quitté en 2007. Le groupe, qui a rapidement acquis une renommée internationale, s’est malgré tout consolidé, et a sorti un nouvel album en 2009, the Flame Within, qui souffrait probablement d’une volonté trop forte de s’éloigner de l’ancien fondateur.

Avec la sortie de Darker Days et une petite révolution sur leur logo, les hollandais jouent probablement leur avenir, et fort heureusement pour eux, ils ont assuré leurs arrières. Enfin ils ont réussi à se créer un univers propre, au delà du spectre d’Arjen, qui les bridait sur the Flame Within. Cet univers va chercher de l’inspiration dans des rythmes latino, et dans des paroles engagées pour la liberté, l’optimisme, malgré quelques passages plus nostalgiques. Si la musique semble moins progressive au premier abord, plutôt plus symphonique, pas vraiment gothique (bien qu’assez sombre). Pourtant, après plusieurs écoutes, on réalise que la touche progressive est toujours bien présente. Les parties de guitare sont bien ficelées, jonglant entre des passages clairement heavy (comme l’intro de Collide) et des passages plus légers (comme le solo de Broken). Leur principale caractéristique est de toute façon la discrétion. Elles contribuent plutôt à soutenir les mélodies fabriquées par d’autres instruments, principalement le clavier et la voix de Marcela. Le dosage est pourtant bien trouvé, puisqu’on ressent malgré tout très bien l’aspect metal de l’opus. Quelques soli parsèment même l’album, dans Broken donc, mais aussi dans The Scarlet Mark, où il ne fait pas que suivre la mélodie, mais s’aventure dans un peu d’improvisation.

Pourtant, malgré la qualité des mélodies, ce qui donne à Darker Days son ambiance si particulière, c’est bien la volonté d’apporter de nouveaux thèmes, et de nouvelles inspirations. C’est par exemple le cas de Lost, qui donne le ton de l’album. Le rythme du couplet est clairement inspiré du tango, particulièrement grâce au piano et au bandonéon

[Minute Culture Gé] (je sais qu’elle vous avait manqué)

[quote]Le bandonéon est un instrument de musique à vent et à clavier de la famille des instruments à clapet libres (autrement dit, c’est une sorte d’accordéon)
[/quote]

[/Minute Culture Gé]

On retrouve ces inspirations sur un grand nombre de pistes de l’album : ce même bandonéon  sur Spark (qui reste malgré tout un cran en dessous, puisqu’il s’agit d’une ballade sirupeuse à souhait) ; on trouve aussi des rythmes d’habitudes caractéristiques des musiques latines (et encore ce fameux bandonéon) dans Our Cause, et aussi des lignes de chant proches du flamenco dans Darker Days. On regrettera seulement que cet esprit n’ait pas contaminé plus de titres.

Malgré ce changement de cap, les éléments qui ont fait auparavant le succès du groupe sont, heureusement, toujours présents : le violon d’abord, qui participe aussi en arrière plan, et en finesse au montage des mélodies (il occupe un rôle plus important dans Lost et Our Cause). Les paroles apportent toujours un peu de mélancolie, et on retrouve une ballade pleine d’émotion au piano-voix, en espagnol : Nadie lo Ve.
L’espagnol justement se taille toujours une part conséquente dans les textes développés par les hollandais (et écrits par la jeune mexicaine), apportant, comme d’habitude, un peu d’originalité et de douceur, et contribue cette fois à l’atmosphère voulue par le groupe.
Enfin, il serait dommage de ne pas parler de Marcela Bovio. Ses lignes de chant, compliquées, voire torturées, montrent l’étendue de ses capacités vocales. La mexicaine livre une prestation de haute volée, avec un chant parfois cristallin (sur le refrain de This Moment), parfois trafiqué (sur l’introduction de The Mirror), parfois plus sombre (sur the World is Ours). Marcela est peut-être la chanteuse qui intègre le plus de vocalises à ses lignes. On pourrait croire que ça cache une faiblesse vocale, ou un manque d’inspiration pour les paroles, mais non. C’est également l’une des marques de fabrique du groupe.
Finalement les chœurs gardent une place de premier plan dans la musique de Stream of Passion. Tous assurés par Marcela, ils contrastent agréablement les lignes de chant principales, ou au contraire les soutiennent pour donner plus de puissance.

C’est vrai que sur quelques pistes, la sauce ne prend pas, ou un peu moins : Closer par exemple ne décolle jamais vraiment ou Spark, dont on a parlé un peu plus haut. Mais le reste de l’album est efficace, alternant les hymnes (Darker Days, the World is Ours, Collide, the Scarlet Mark) et les morceaux plus créateurs d’ambiance (Lost, Reborn, Our Cause, Broken). C’est vrai aussi qu’après tout, la recette est grosso modo toujours la même : une jolie chanteuse, une musique plutôt accessible, pleine de claviers, d’orchestrations et de chœurs ... mais ici, elle est un peu plus relevée d’éléments exotiques, et de très bons ingrédients de base, alors pourquoi ne pas en profiter ?

0 Comments 24 juin 2011
Whysy

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