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Après avoir tutoyé les sommets avec leur album précédent, Spock's Beard est attendu au tournant. Maintenant installé dans la cour des grands, plus question de faire dans le demi-mesure, et Day For Night met les petits plats dans les grands. Festival technique et florilèges de mélodies, l'album se veut moins épique, et lorgne avec talent vers des styles plus ou moins évidents, tels la pop ou le jazz.  Que les afficionados de prog se rassurent, il y a quand même de grands moments bien musclés: j'en veux pour preuve Crack The Big Sky, (seule) longue pièce de dix minutes, dont l'intro jazzy est une pure merveille. Le reste de l'album est une collection de morceaux réjouissants, une mosaïque d'influences diverses. De très belles ballades (Distance To The Sun, Can't Get It Wrong, Lay It Down), du hard bluesy et virtuose (Mommy Comes Back, My Shoes) et de la pop entrainante à l'américaine (Skin, The Healing Colors Of Sound). Pour une fois, fait assez important pour qu'il soit signalé, Neal fait un peu moins du Neal, et ses détracteurs s'en verront réjouis à l'écoute de Day For Night. La place des autres membres du groupe s'est accrue, aussi bien au chant et instruments qu'à la composition.  C'est à ce moment-là que je vais me voir dans l'obligation de faire preuve d'un peu moins de subjectivité que je l'aimerais: c'est un de mes albums préférés du groupe, car c'est avec celui-ci que je l'ai découvert. Vous connaissez la chanson, quand on a entendu un album plus que d'autres il est parfois difficile de le replacer dans le contexte de la discographie d'ensemble. Pourtant, il est impossible de ne pas signaler qu'il semble que quelque chose cloche dans Spock's Beard, avec Day For Night. Moins prog, plus heavy et pop, c'est comme s'ils se cherchaient encore, alors qu'il s'agit de leur quatrième album. Bien sûr les morceaux sont excellents (The Gypsy, fantastique), mais le son est moins léché, plus cru. Ce n'est pas un problème en soi, et on peut même leur donner le crédit de ne pas s'être endormis sur leur lauriers en nous proposant un The Kindness Of Strangers 2.  Au regard de l'histoire du groupe, difficile de leur reprocher d'avoir voulu évoluer un peu, d'avoir voulu durcir le ton. Plus direct et nerveux, Day For Night aurait pu imprimer une vraie direction nouvelle au son Spock's Beard, et en cela il sera contredit sèchement par l'album suivant, V, plus prog que jamais. Au final, il faudra attendre le départ de Neal Morse pour retrouver cet esprit. En toute logique, on peut donc dire que ceux qui aiment Spock's Beard mais sans Neal Morse prendront un plaisir certain à écouter Day For Night, leur album le moins « Nealesque ».

0 Comments 03 juillet 2011
Whysy

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