J’avoue encore avoir du mal à trouver le véritable intérêt de ce disque ! Peut-être est – ce sa relative violence ? Il est vrai que pour un groupe sous l’étiquette « death mélodique », ces Suédois bastonnent sévère. Mais… c’est tout ? Les premières écoutes de ce second disque se révèlent assez pénibles tant l’album joue la carte de la sécurité en ne proposant qu’un patchwork peu alléchant d’une scène en perdition. Déjà en 2006 alors que This Ending proposait son 1er album, la désillusion fût assez terrible. Vanté comme le « plus brutal du death mélodique », l’album fût une belle déception. Malgré un potentiel conséquent – mais sous utilisé – le groupe fut rapidement oublié. Qu’en est – il quelques années plus tard ? Comme souvent This Ending revient avec à peu près la même recette, c'est-à-dire un death mélodique agressif à l’inspiration en dent de scie et à l’intérêt discutable.

« Dead Harvest » parvient même à dresser, en une seule chanson, le stéréotype parfait de sa propre musique. « Parasites » démontre en 4 minutes à quel point This Ending peut se montrer ennuyeux – par des couplets totalement moisis – et opportuniste par son refrain racoleur sur fond de riffs sympathiques, mais impersonnels et passe-partout. J’en viens à me poser une question ! Finalement les musiciens de This Ending sont très courageux. De nos jours pour sortir un album de death mélodique, connaissant l’état global de cette scène, sans une once de personnalité, et presque sans riffs valables, il faut être sacrement courageux … ou complètement demeurés. J’exagère peut-être, car « Dead Harvest » contient quelques pistes valables. Tout d’abord le titre éponyme, efficace, qui essaie d’attirer l’attention par un clavier presque symphonique très en retrait et une énergie communicative. Les riffs sont enfin convaincants et le refrain assure son rôle. « Deathtrade » va tenter de créer une ambiance assez obscure par un riff assez inspiré et entêtant. Le refrain en devient aisément mémorisable. Mais la meilleure surprise de l’album attend patiemment en toute fin d’album. « The Asylum » repose sur une mélodie mélancolique et propose un refrain bien mis en valeur.

Pour le reste, les chansons restent tout juste dans la moyenne de ce qui se fait actuellement, sans réussir à se démarquer de quelque manière que ce soit. « Traces Of Sin » , « Machinery » , « Instigator Of Dead Flesh » , « Tools Of Demise » ou « Delussionists » reposent sur des riffs enrhumés et bateaux pour la plupart. De plus, le songwriting se révèle très limité en ne laissant que très peu de place à l’inspiration. On comprendra que This Ending préfère recycler une formule éculée, plutôt que de s’acharner à créer son propre univers, c’est bien moins fatiguant. A l’époque du premier album j’ai reproché aux guitaristes une certaine froideur et une timidité prononcée. Cette observation est toujours d’actualité, en témoignent les quelques soli anecdotiques au feeling absent. Même le batteur, pourtant connu et reconnu pour son travail chez les vikings d’Amon Amarth ne parvient pas à insuffler la même fougue à son jeu. Linéaire et prévisible, il use et abuse de la double pédale autant que des blast beats, et autres gravity blast sans penser à diversifier son jeu. Les chansons vont droit au but mais leur manque de relief et de saveur n’entraîne qu’un ennui allant grandissant. D’ailleurs, les Suédois vont jusqu’à recycler leurs propres idées notamment « Army Of The Dying Sun » dont certains riffs et rythmiques renvoient à l’ « Armaggeddon » du précédent disque.

Vous aurez compris que This Ending est un groupe de plus dans la moyenne de ce qui se fait actuellement. Ils préfèrent cacher une inspiration en berne par une efficacité et une certaine agressivité musicale. Honnêtement, l’effet fonctionne parce que malgré des chansons parfois assez limites, on tape du pied et on bouge la tête. Maintenant la plus-value de ce disque revient au triptyque « Dead Harvest » / « Deathtrade » / « The Asylum ». Et même si certains riffs sympathiques ou autres sont présents, ils sont noyés dans un flot généralement assez médiocre. Un album décevant donc, mais qui mérite toutefois la moyenne.

…TeRyX…