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En musique comme dans l'art en général, il y a les pionniers et les colons, les éclaireurs et les suiveurs, les aventuriers et les sédentaires ! Bref ceux qui prennent des risques, qui inventent, qui innovent, qui repoussent sans cesse les limites de la connaissance et de l'horizon... et ceux qui se contentent de reprendre les acquis pré-existants et de les agrémenter très légèrement à leur sauce. Le petit monde du Metal ne fait pas exception à la règle !

Razorback, le groupe qui nous concerne dans cette chronique appartient plutôt à cette deuxième catégorie. Une catégorie qui prolifère outre-Rhin et qui a le don de séduire les labels peu regardants. Formé en 2000 la formation teutonne excelle dans la remise aux goûts du jour des vieux standards 80's, à tel point que l'on se demande parfois si l'on n'est pas en train d'écouter une vieille cassette d'Accept : Avec un chant aigu et criard, une production ultra datée, un rythme binaire limité et des riffs de guitare à découper en rondelle un mur en béton.

Une étude approfondie du curriculum Vitae de nos quatre lascars nous en dit d'ailleurs long sur leurs antécédents «suiveurs». Les deux guitaristes et principaux compositeurs du groupe : Rolf et Chris sont des anciens membres de Majesty... groupe déjà réputé pour l'originalité de ses compositions ! Le chanteur possède un timbre très très typé années 80, et le batteur n'est autre que le très charismatique Mike Terrana, le cogneur couturé de cicatrices de Rage (un détail de sa carrière prendrait à lui seul la longueur de la chronique). Bref il y avait peu de chances qu'un tel groupe se lance dans un projet ambitieux et novateur, on pouvait légitimement s'attendre à un espèce de Tribute au grand Heavy de la grande période et de ce point de vue, on n'a pas été déçu.

La musique du «porc» n'a de ce fait rien de très exaltant, le rythme est vraiment linéaire et ne met absolument pas Mike Terrana en valeur, les ambiances sont pauvres voire quasiment absentes, les couplets prévisibles. Il n'y a donc vraiment pas grand chose à se mettre sous la dent. L'album est plaisant certes, mais même en tentant de faire abstraction des multiples influences (pour ne pas parler de copier/coller), la lassitude se fait vite ressentir et la platitude des compos éclate dans toute sa splendeur...

Le plus gênant dans tout ça, c'est que «Deadringer» parvient à faire illusion quelques écoutes, en donnant même l'impression que l'on a à faire à quelque chose d'excellent. Les premiers titres possèdent une pêche bienvenue, et même un petit côté Hard Rock intéressant : «Deadringer», «Last Man Standing» ou «Line Of Fire», voire même la plus classique «Take Me To The Other Side». Mais la surprise s'estompe au fur et à mesure que l'on avance dans l'album, et la fin passe vraiment difficilement. «Miracle Baby» est chiante à mourir, on frise la caricature sur «Rock'N'Roll Live In Hellsinki» et des titres comme «Hero» ou «Burden» ne parviennent qu'à endormir l'assistance.

Artistiquement parlant il n'y a pas grand chose à attendre de ce «Deadringer», mis à part une bonne homogénéité qui lui assurera sans doute un succès relatif outre-Rhin. Mais au delà des frontières allemandes il y a fort à parier que Razorback va avoir du mal à s'imposer, chez un public beaucoup moins réceptif au Heavy Metal traditionnel. Bref malgré un casting alléchant et quelques compos intéressantes, je ne saurais que trop vous conseiller de passer votre chemin !

SMAUG...

0 Comments 16 avril 2007
Whysy

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