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Sick Of It All, illustre formation de métal violent originaire de New York s'apprête à vivre une année importante. En effet, le groupe vient de fêter ses 20 années de bons et loyaux services envers cette musique qu'il aime tant. Faisant figure de véritable papy du circuit, nos 4 gaillards sont signés chez l'un des plus gros label qui soit et clament haut et fort être la définition même du hardcore. Le groupe ne compte plus les albums et c'est sans surprise que les fans attendent un Death To Tyrants sans grandes originalités. Un album aux titres provocateurs et aux textes tous plus virulents les uns que les autres prenant pour cible la politique américaine et autres crises mondiales graves. Le groupe tente de partager avec vous leur vision, leurs idées, leur philosophie, le tout musique !

Sick Of It All a acquis une grande expérience de la scène, et une grande expérience des studios. C'est sans surprise qu'ils se sont payé un producteur de renom, à savoir Tue Madsen (The Haunted, Heaven Shall Burn) qui assure à l'album un son en béton armé et une bonne dose de professionnalisme. Il est clair que le son est d'une ampleur dantesque et confère à chaque composition une puissance folle et une agressivité toute mérité. Malgré ces aspects extérieurs paufinés à l'extrême et minutieusement agencés, l'album est très loin d'être incontournable.

Un album de hardcore c'est un peu comme un supermarché familial. On nous propose divers articles et c'est à nous de choisir. On parcourt les quelques pistes, on s'impreigne des chansons, toutes en format éco (3 minutes maximum) et selon les affinités, on sélectionne ou non le produit. C'est un processus totalement arbitraire et subjectif qui dépendra des envies de chacun. Pour ma part, mon choix se porte sur ces chansons: Take The Night Off, Uprising Nation, Die Alone, Make A Mark... Le reste je le laisse en rayon. Un album de la sorte contient en effet son lot de bombes atomiques, vivaces, agressives, violentes et fichtrement bien écrites éparpillées de ci de là, au beau milieu d'un grossier remplissage.

Les musiciens n'impressionnent guère et leur jeu est très basique. Le but étant de frapper au maximum l'esprit en un minimum de temps, la subtilité est proscrite. Ainsi au niveau des guitares, n'attendez pas d'harmonies ou des solos fluides et maitrisés, les riffs sont uniquement rythmiques et forgés dans la fureur. Toute vouées au headbang, certaines compositions se transforment en incontournables. La batterie est hyper basique, la basse est quasiment inexistante, et le chanteur s'égosille. Le chant est très écorché et crié, un timbre typique des chanteurs hardcore qui ajoute à l'agressivité ambiante. Je salue tout de même le travail de compositions (des titres réussis) qui parviennent avec peu de technique à créer des chansons travaillées et bien construites. La plupart possèdent des refrains simples repris en coeur par le crew et impreignent l'esprit sans sourciller. Pour faire passer un message virulent de manière certaine, on a pas encore trouvé mieux. Malheureusement ce genre de disque montre très rapidement ses limites. En effet, comme tout bon produit commercial, la date de péremption est connue, ici elle n'excède pas 2 semaines après achat.

Malheureusement, à trop vouloir faire simple et direct, le hardcore a tendance à tomber dans son propre piège. Celui de lasser, à force de trop jouer sur l'agressivité et sur la vitesse au long de formats trop courts, Sick Of It All ne peut pas prendre la peine de développer certains riffs ou certaines idées qui auraient mérité meilleur traitement. L'album contient 15 chansons et ne dure que 33 minutes, ce qui est insuffisant aujourd'hui. Evidemment cette petite demi-heure de musique est intense et bien produite, mais est - ce suffisant? Surtout si l'album ennuie, passé les 2 semaines d'écoutes. Peut - être y reviendrez - vous d'ici 6 à 12 mois, mais la magie n'a plus de chance d'opérer. Et puis pour 4 titres jouissifs, être obligé d'en écouter deux fois plus tout juste moyen, à force, c'est usant !

...TeRyX...

0 Comments 07 avril 2006
Whysy

Whysy

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