Quelle déferlante ! Des vents de peste soufflent depuis l’Amérique, traversent les océans et s’apprêtent à envahir l’Europe. Malaise, douleur et souffrance ne sont qu’un avant goût. Les faibles seront décimés, seuls les forts survivront. Je vois bien le jeune combo américain, à peine signé chez Century Media, rêver d’un triomphe. L’Europe ils ne vont en faire qu’une bouchée. Avec ce nouvel album, Winds Of Plague déploie un potentiel très intéressant à tous les niveaux, aussi bien d’un point de vue musical, instrumental que sonore. En effet, le groupe ne lésine pas sur les moyens et offre une musique au-delà des clichés et des étiquettes par son mélange habile de différentes influences et sonorités parfois surprenantes, mais souvent savoureuses.

« Decimate The Weak » annonce la couleur par son titre : c’est du très très lourd. Il s’agit là d’un produit extrême hautement explosif ! S’il n’est pas manipulé avec soin, la sanction est immédiate : mal de crâne et oreille en sang. Il n’est pas aisé de catégoriser une telle musique… Pour ma part j’opte pour l’appellation – hautement réductrice – de « deathcore symphonique ». En effet, Winds Of Plague est parvenu à un subtil mélange entre un son death (parfois assez violent) et une identité hardcore parfois très prononcée. Evidemment ce n’est pas tout car cet album fait preuve de bien d’autres influences allant du métal symphonique – pour son habillage de claviers épiques très présents – au crust métal pour certains breaks d’une lourdeur surprenante.

Vous l’aurez compris, Winds Of Plague cultive la diversité et n’exclut jamais le mélange des sonorités. Certaines chansons comme l’ouverture « Anthems Of Apocalypse » (5:46) s’avèrent alors d’une densité musicale folle, voguant d’un style à l’autre avec aisance, sans pour autant paraître trop décousues. La manière d’aligner ces riffs rythmiques parfois classiques, parfois hallucinants, ces leads mélodiques bien inspirés, de nombreux soli, des breaks dévastateurs, des passages épiques où le clavier symphonique est roi… Cette première chanson est une véritable métaphore de la musique du combo à elle seule [cette phrase nécessite un effort de votre part]. Vraiment bluffant. Pour le reste, nos américains proposent un métal oscillant entre un death parfois mélodique, parfois agressif, des réminiscences blacks, du hardcore bien senti… « The Impaler » fait l’effet d’une bombe par son rythme effréné ; la chanson « Decimate The Weak » est groovy à souhait, tandis que « Origins And Endings » , « Legions » et « One Body Too Many » développent d’intéressantes ambiances. D’autres comme l’excellente « Reloaded » font exploser la face hardcore du groupe par leur aspect immédiat, aux riffs simples et aux rythmiques typiques de cette scène. D’autres chansons parviennent à surprendre par leurs breaks symphoniques sortis de nulle part « Anthems Of Apocalypse, Legions » , « The Impaler » tandis que l’excellente « Angels Of Debauchery » nous achève par un passage aux frontières du rock/jazz lors d’un solo aussi inattendu que réjouissant.

Voilà un disque très intéressant pour découvrir un style musical encore méconnu. Winds Of Plague va même plus loin que le simple deathcore, ou même death mélodique : il est parvenu à créer sa propre personnalité par une musique aux influences multiples, aux breaks surabondants, aux claviers épiques très présents mais jamais envahissants. Ils créent des ambiances et des sons encore jamais entendus dans ce style de musique [le deathcore]. Le groupe se distingue également par son monstrueux chanteur. Ce type excelle dans chacun des domaines abordés : death ultra guttural (influence grind/brutal death), chant crié, saturé, hurlé… Je suis vraiment impressionné. Techniquement le groupe rend hommage au deathcore par un batteur hallucinant de polyvalence, des guitaristes qui s’en donnent à cœur joie entre les nombreux riffs (headbangs garantis), leads mélodiques, soli en tout genre.

Par son aspect très agressif et sa courte durée (à peine 36 minutes), « Decimate The Weak » peut paraître redondant et homogène aux premières écoutes. Cette impression disparaît avec le temps pour ne laisser qu’un sentiment de puissance sonore dévastatrice, de claviers épiques, de chansons à reprendre à tue-tête jusqu’à cracher du sang. « Decimate The Weak » c’est une véritable surprise, un album intéressant, et surtout, un espoir pour les jeunes groupes qui tentent d’innover. J’adhère, j’adore et j’achète !

TONIGHT THE WORLD IS OURS ... WHAT THE FUCK IS THAT MOTHERFUCKER? THIS IS WINDS OF PLAGUE ON THAT 2008 SHIT ...[right]- Reloaded[/right]

...TeRyX...