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Je ne m’en cache pas le Speed Italien n’a jamais été ma tasse de thé ! Et encore c’est un doux euphémisme, car je ne compte plus les réactions allergiques violentes dont j’ai souffert au contact répété de certains albums dont je tairai le nom (pour des raisons évidentes de santé publique). Et pourtant, sans doute par excès de confiance, j’ai décidé de tenter à nouveau l’expérience, avec un jeune groupe plein de bonne volonté, et peut être de talent : Oracle Sun!

Mais avant d’aborder plus en détail le sujet de cette chronique, je reviendrais brièvement sur les causes de mon allergie aussi subite que douloureuse pour le Speed Transalpin. Depuis Anders Rain (Labyrinth) et Luca Turilli (Rhapsody), le gros du Metal Italien a pris la vilaine habitude de se reposer sur les acquis de ses deux leaders et de ne pas ou très peu chercher l’innovation. Ainsi la plupart des miauleurs à cheveux longs ont calqués leur timbre sur celui des grands anciens, alors que les guitaristes faisaient de même avec les riffs illustres du glorieux passé (les claviéristes quant à eux se contentant de reprendre les mélodies des classiques de Disney). Le résultat après une dizaine d’années : une scène peinant à évoluer et à s’exporter, engoncé dans ses clichés et désespérément convalescente!

L’espoir viendrait-il ce cette formation hétéroclite formée d’une batterie de vétérans de la scène italienne? Ainsi Val Shieldon le chanteur a déjà fait ses armes chez Sigma, le guitariste et le bassiste sont des transfuges de Shinning Fury, alors que le claviériste Fabrizio Marnik déboule lui tout droit de Seven Gates. Avec autant de pointures, cet assemblage de talents qu’est Oracle Sun se devait de proposer quelque chose de différent!

La grande force de cette nouvelle formation est sans conteste son chanteur, qui contrairement à ces compatriotes, évolue dans un registre assez inhabituel! Loin des vibratos excessifs, son registre aigu est assez unique! A la fois puissant, mélodique et apaisant, il rend à lui seul l’écoute du disque agréable de bout en bout! Le reste du groupe à la bonne idée de suivre son exemple, préférant aller directement à l’essentiel (aucun morceau de plus de six minutes) et éviter les multiples arabesques qui alourdissent bien souvent les compos. Oracle Sun et ses deux gratteux construisent ainsi un Speed Metal particulièrement jouissif et bien foutu, en parvenant (et l’exploit est a souligner) a maintenir un excellent niveau sur toute la galette, avec des soli d’une simplicité admirable et des mélodies subtiles et efficaces! La basse d’Alessandro Cola n’est pas non plus en reste, assurant avec classe la partie rythmique, malgré une batterie totalement absente (cette double pédale qu’on a déjà mille fois entendue). Quant au claviériste il gagne la palme de l’abnégation et de la retenue, en évitant tout solo inutile, et en se cantonnant avec sagesse et parcimonie au soutien des mélodies, tâche dont il s’acquitte avec brio.

Le résultat d’ensemble est ainsi homogène et régulier, ce «Deep Inside» fait partie de cette catégorie de plus en plus rare d’albums de speed qui se montrent en tout point satisfaisant! Préférant puiser leurs influences chez Stratovarius, Yngwie Malmsteen et Angra, plutôt que chez Rhapsody, et s’émancipant judicieusement des clichés héroïco-ridicules, les italiens d’Oracle Sun parviennent a faire souffler un vent de renouveau bien rafraîchissant dans la canicule métallique actuelle.

S’il on devait retirer des titres de ce disque court mais plutôt compact, ce serait d’abord l’excellente «Light Of Life», généreusement pourvue en belles mélodies et en lignes de chants bien placées qui s’impose comme le hit du disque. Dans son ombre se retrouvent un certain nombre de speederies, disposant toutes de qualités intrinsèques différentes, avec «Lost In silence» et son riff implacable, «Stand Alone» et son grand refrain, «Everlasting» et ses multiples variations de rythmes et ses breaks. L’instrumentale «Riding The Sun» s’inspire ouvertement de Malmsteen mais n’en reste pas moins plaisante, quant à «Stone Angel» qui clôture l’album, elle m’apparaît comme un vibrant hommage a l’Angra du début, et est à mon sens le meilleur titre du disque… Magique!

En revanche des titres comme «New Sunrise» et «Changes» ne m'ont pas vraiment convaincu, la faute sûrement à trop de classicisme. Mais ça ne ternira pas l’impression laissée par Oracle Sun, qui réalise ici un album de fort belle facture, pas vraiment novateur, mais jouissif en cette période tristounette. Reste à savoir comment le groupe choisira d’évoluer, de mon côté j’entrevoie enfin l’ombre d’une réconciliation avec le Metal Italien. A la bonne heure!

SMAUG...

0 Comments 06 avril 2006
Whysy

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