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Encore une formation finlandaise à l’honneur et si ce pays est un fort indicateur de succès dans le domaine, il ne faut pas non plus vendre son âme au diable les yeux fermés. Mors Subita fera immédiatement penser à Mors Principium Est dans l’appellation et les origines. Pourtant nous sommes à des années lumière au niveau de la conception musicale. Mors Subita axe principalement sa musique sur l’impact immédiat. En outre, la musique déployée sur Degeneration est un condensé de violence avec quelques accroches mélodiques et de ce fait on se frotte à un album moins travaillé et plus rentre dedans qu’un de ceux de MPE.

Mors Subita porte bien son nom car les musiciens dévoilent un jeu efficace dès les premières minutes qui va s’accentuer au fil des minutes. Les arrangements de Degeneration laissent peu de place aux fioritures, et si on notera le riff assez entrainant de « World Separated », ou le moment de calme imposé par l’instrumentale « Release », nous saurons dire que ces éléments sont les exceptions proposées par les Finlandais. En effet, les chansons sont généralement impulsées par une violente batterie qui tambourine à tout va et le jeu des guitaristes cherche avant tout de créer une découpe incisive dans l’environnement sonore (« Turmoil »). Cependant, on pourra quand même s’abreuver de mélodies un peu plus délicates ou mielleuses en arrière plan lorsque le chanteur ne la couvre pas (« Divine Is A Fraud »).

Le micro tenu d’une main de fer par Eemeli Bodde tient une place extrêmement importante aux seins des chansons. Le style growl angoissé et omniprésent enveloppe chaque titre dans son intégralité (hormis exception de l’instrumentale). Le chant tient donc la baraque et la maintient même collée à la structure, en cristallisant les effets plus vaporeux induits par les instruments à cordes. Le cri vociféré permet de blinder les passages et leur incrémente une dose de testostérone tout droit sorti des gonades de notre frontman (« Reform »). C’est sympa cinq minutes mais l’effet pervers ne tarde pas à pointer le bout de son nez…

Ce peu de variations aura la grosse tare de dévoiler un album homogène qui s’étouffe tout seul dans une marée de violence. Ainsi, l’impression première qui prédomine au fur et à mesure c’est de se dire que tout se ressemble malgré les efforts des leads de guitares ou des soli peu trop présents. Le cas de « World Separated » illustre très bien ce constat. Le riff mélodique qui est abordé dès le début s’arrête net et est subitement avorté pour laisser place à des rythmiques classiques et donc peu originales. La question est pourquoi un revirement à ce moment là ? Pourquoi aller à l’encontre de ce qui semblait se diriger dans la bonne direction ?

Mors Subita nage en eaux trouble entre la puante médiocrité et l’infinie ingéniosité. On ne saura vraiment pas placer le curseur d’autant plus que les musiciens dévoilent une technicité impeccable mais manquant cruellement de feeling. Pourtant les moments d‘évasion sont propices à des bonnes idées mais hélas trop peu exploitées avant que le commandant Bodde rappelle son infanterie dans le bunker de fer qui constitue l’ossature musicale death/Thrash de Degeneration. Un peu trop de rigidité et de froideur seront finalement néfastes et le combo aurait peut-être mieux réussi à nous connecter avec des passages plus nébuleux avec un approfondissement dans la recherche et les variations. N’oublions tout de même pas que le groupe est à son deuxième coup d’essai et que tout espoir est encore possible. Il faudra juste attendre de la maturité et un regard plus introspectif afin de corriger les défauts.

0 Comments 05 août 2015
Whysy

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