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Avec la régularité d’un coucou suisse, Circle II Circle revient sur le devant de la scène avec son nouvel album, deux ans après un Burden of Truth en demi teinte. On avait laissé les américains avec ce concept album dont ils ont finalement eu du mal à se dépêtrer, manquant assez nettement d’idées et de finesse pour mener à bien un projet qui s’annonçait pourtant ambitieux. Avec Delusions of Grandeur, le combo d’outre Atlantique semble revenir à des choses plus simples, malgré ce nom d’album un peu pompeux et une cover à l’esthétique plus que discutable.

Première remarque, le chant : Zak Stevens a décidé de durcir son vocal (à tel point qu’on a du mal à reconnaître son timbre à la première écoute) en usant d’un registre plus grave et plus linéaire, mais où l’on retrouve l’aspect rugueux qui a fait sa réputation. Un peu moins accessible que sur les albums précédents, et manquant parfois de fluidité, le chant n’en reste pas moins le moteur (et bénéficie à ce titre d’un mixage très précis) principal de Delusions of Grandeur.

Car abordons de suite le point qui fâche, à savoir le fond musical. On retrouve le même problème que sur Burden of Truth, à savoir une bonne exécution mais un manque de punch et d’imagination. Même après plusieurs écoutes attentives, on a du mal à dégager une démarche cohérente de Delusions of Grandeur, on a cette impression assez désagréable que les différents morceaux se suivent sans vraiment se rejoindre et se lier.

La forte présence des ballades mid tempo accentue cette impression : sans remettre en cause leur très bonne qualité musicale, on a le sentiment que le groupe fait presque du remplissage avec ces chansons. J’exagère quelque peu le trait, mais les liaisons ont bien du mal à se faire d’elles mêmes. On sent malgré tout que le groupe a la volonté de bien faire, s’applique à soigner les transitions, les atmosphères, mais malgré ces efforts on a du mal à se laisser réellement emporter par la musique des américains.

Si le fond musical est déficient, on retrouve néanmoins une grande application sur la forme. La production est, comme à l’habitude, équilibrée et précise, les refrains percutants, les solos inspirés et pleins de feeling… enfin bref on a rien à reprocher de ce côté-là à Circle II Circle. On ne pourra pas enlever ça aux américains, on prend du plaisir à écouter leurs albums. Delusions of Grandeur est, à l’instar de ses prédécesseurs, sympathique, mais sans aller chercher réellement plus loin que cela.

Tout ceci pour dire que Delusions of Grandeur manque d’imagination. Alors oui c’est sûr, pris individuellement, on a en face de nous un album plus qu’honnête, bien produit, bien interprété et brillamment emmené par un Zak Stevens derrière le micro. Mais si l’on se penche sur les précédentes réalisations des américains, force est de constater que Circle II Circle nous fait le coup de la panne (d’inspiration) avec ce nouvel opus. Rageant quand on connaît le potentiel de ce groupe. Delusions of Grandeur est un album correct, mais qui manque cruellement de cohérence et d’impact, sans éclat particulier. Le titre de l’album était donc bien prémonitoire.

0 Comments 09 avril 2008
Whysy

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