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Mother And Pearl est un jeune groupe de la région lyonnaise, né du désir de composer une musique progressive empruntant aussi bien à l’univers métal qu’à d’autres univers musicaux comme le rock ou la funk.
Ambitieux projet dont le groupe nous révèle la primeur par le biais de cette démo autoproduite.

Ce qui fait la force de ce groupe c’est bien sa capacité à glisser d’un style à un autre. Ce qui dérange, c’est le manque de consistance de certaines parties, trop simples ou pas assez accrocheuses. Ce manque de consistance se fait plus flagrant en l’absence de clavier qui aurait permis d’ajouter une trame mélodique de plus et d’enrichir l’ensemble.
My Favorite Sin brille donc de cette petite pointe d’originalité lors des breaks funky à la guitare et au chant. Cette composition révèle les premières faiblesses du groupe qui résident en grande partie dans le chant qui colle peu à la musique du groupe lorsqu’il monte dans les aigus, donnant un aspect trop juvénile à la musique. Ce timbre ne colle pas tout à fait aux passages sombres qu’affectionne le groupe, comme sur Intolerance ou cette impression de composition à deux vitesses est assez flagrante.
L’accent français accroche un peu les oreilles, mais bon, nous sommes Français.

A New Failure nous réserve une bonne surprise avec sa chanteuse qui remplace agréablement le chant de Yoann. Elle nous fournit quelques très beaux passages lors des refrains, ce passage se révèle assez proche de l’ambiance du Waracle de Ayreon. La guitare nous réservera par ailleurs un solo très original, digne d’un guitar hero mais qui manquera d’un poil de feeling à mon goût. Cette composition est donc un bon point pour le groupe, neuf minutes qui passent facilement, jouant de l’alternance entre chant féminin et masculin.

Everything For… présente une difficulté du groupe à intégrer ses breaks musicaux. En effet, ici l’ambiance très sombre du morceau se marie assez mal avec les interventions en guitares clean qui nous prêtent quelques douces mélodies, fort agréables il est vrai, mais pas à leur place.

The Same Desire s’ouvre avec un refrain fort intéressant, entrainant et utilisant à profit les harmoniques. Ce qui suit, rebute mon oreille. Le chant monte dans les aigus et échange quelques répliques plaintives avec un chant guttural peu convaincant. Cela dit, la guitare nous offre quelques bons moments, à partir de 2min30 avec son riff imposant qui précède le solo. On notera une utilisation de quelques notes de piano pour ouvrir et fermer les morceaux, mais il s’agit là d’un pur artifice.

Nature Is An Artist est entachée par un chant trop présent, masquant un jeu puissant de la part des guitares. Le morceau semble prometteur, et j’apprécierais de le ré-entendre avec un autre chanteur. Le solo est cette fois-ci très réussi, construit sur un échange entre les deux guitaristes qui s’en donnent à cœur joie.

Cette démo nous montre un travail en cours de maturation. Le chant est encore très imparfait, la musique possède de bonnes idées, mais doit encore trouver sa voie, en combinant de manière efficace des influences parfois divergentes, et en intensifiant son propos qui sonne parfois trop creux. En terme de production, j’aurai apprécié une mise en avant de la basse et de la guitare, mais ne soyons pas trop exigeants en terme de production, il ne s’agit là que d’une démo.

Dreamer

0 Comments 27 novembre 2008
Whysy

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