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Après l’énorme succès d’Alive !, 1er (double !!) album live du groupe, Kiss repart en studio. Assistés du producteur Bob Ezrin (qui a déjà, notamment, travaillé avec Alice Cooper), le groupe doit relever un important challenge : prouver qu’il n’est pas uniquement un groupe de scène. La maison de disques accorde plus de moyens aux musiciens, qui décident de quitter le hard rock relativement basique de Dressed to Kill et d’expérimenter un peu.  Paul et Gene se mettent donc au travail et sont rapidement en mesure de proposer plusieurs démos à leur producteur. Celui-ci aidera ensuite à leur remaniement. Un seul morceau fut épargné : God of thunder, que Paul avait écrite. Néanmoins, ce dernier fut extrêmement déçu lorsqu’à l’écoute de celle-ci, il décida de confier son interprétation à Gene. Et avec le recul, on se dit que c’était très certainement le meilleur choix à faire.  Les 4 musiciens travaillent donc à un rythme d’enfer pour ne pas faire retomber l’intérêt que tout le pays commence à porter au groupe. En manque de matériel, Peter décide de proposer à Gene et Paul une chanson qu’il avait écrite dans son premier groupe, Chelsea, en 1968. La chanson en question, Beck, ne séduit guère les deux mentors, avec ses lignes de vocales très lentes et sa guitare acoustique légère. Le producteur se montre déjà plus réceptif, et accepte de l’inclure sur l’album, à condition que celle-ci soit remaniée… En lieu et place de la guitare, un piano et un violon, et Gene insiste pour changer le titre. Pour la petite histoire, cette chanson était dédiée à Becky, petite amie de Peter à l’époque. Mais ayant peur que la référence soit appliquée au guitariste Jeff Beck, et pour donner une consonance plus douce fut adopté le nom de Beth. C’est la première fois que Peter chante un morceau de son propre cru au sein de Kiss, l’homme-chat se contentant habituellement d’interpréter les morceaux écrits par ses compères.  Ainsi, point par point étudions le contenu de la galette en question : le design tout d’abord : la couverture est extrêmement réussie. Les quatre musiciens y sont dessinés dans leurs costumes de scène, arborant des tenues bien plus élaborées et personnalisées qu’ils n’avaient eu jusqu’alors. Et pour la musique : et bien, cet album est un recueil de bombe !! Innombrables sont les musiciens de tous les styles qui mentionnent l’impact que cette tuerie a pu avoir sur eux. Pour ne citer que des cas particulièrement importants : le guitariste de Gun’s and roses, les chanteurs de Megadeth et d’Edguy, ainsi que l’ex guitariste de Pantera déclaraient avoir commencé à jouer ou à chanter par goût pour Kiss et plus particulièrement cet album, le préféré de milliers de fans à travers le monde. Pourquoi tant d’éloges envers cet album et aucun autre me direz vous avec pertinence ?  Et bien parce que, déjà, l’album attaque avec Detroit rock city. Introduction peaufinée, riff énorme, breaks de batterie élaborés, mise en avant de la basse, son plus hard que jamais, solos très mélodiques où les lignes de guitares se superposent avec une très grande classe, voix superbe de Paul, ce morceau est LE tube de Kiss par excellence. A ce propos, la reprise qu’en a fait HammerFall est plus que correcte, et le film sorti à propos du groupe en 1999 porte justement le nom de cette chanson. Les paroles sont également très soignées… Cela parle, en gros d’une rock star, ayant un accident de voiture…Avec bruits de voitures au début et à la fin du titre. Enfin bon, rien que pour ce morceau, cet album est à avoir, un tube du hard rock ayant marqué la culture rock au sens large. Culte à tout point de vue.  Plus loin arrive God of thunder, avec ses cris d’enfants inquiétants et son riff pachydermique, qui contribue à justifier l’attachement que tant de groupes de Doom portent à Kiss, et l’aspect vraiment heavy, voire extrême, que pouvait avoir le groupe pour l’époque. Encore un excellent morceau avec ses lignes de chant sombres et parfois trafiquées. A préciser qu’en concert, l’interprétation de ce titre donne lieu à des effets magistraux.  Et avec le titre suivant, c’est le choc. Gene Simmons assure toujours le chant, mais dans un registre tellement différent à tout niveau que l’on a du mal à réaliser qu’il s’agit bien du même chanteur !! C’est pourtant lui qui signe ce magnifique morceau qu’est Great expectations . Mélangeant grosses guitares, subtils passages acoustiques et orchestrations (chorale d’enfant, utilisation d’instruments classiques), on reste bouche bée devant la magnificence de ce titre. Impensable d’imaginer nos 4 rockeurs aller si loin, et à cette époque !! Du génie. Repartons avec un titre à l’énergie plus rock affirmant la cohésion du groupe Flaming youth : Ace en a écrit les paroles, Paul l’essentiel de la musique, et pour le final de la chanson et le solo, ce sont des éléments d’une démo de Gene qui ont été utilisés !!! Encore un grand titre, mature et varié, mais hélas l’un des moins reconnus et mentionnés par les amateurs de cette galette.  Plus tard vient un autre sympathique moment, où Gene et Paul se partagent les rôles de chant et de composition. Shout it out loud, est un convivial hymne à la fête ! Même si les arrangements sur ce morceau sonnent un peu kitsch, son refrain et l’alternance des voix contribuent à rendre son écouté agréable. Et sachez que ce titre, classique du groupe, prend une toute autre dimension en live, bien plus pêchu et heavy. Excellent !!  Vient alors Beth, première et seule ballade, chantée par Peter, et qui fit le succès de cet album. A savoir que Detroit rock city avait été choisie pour être le single de cet album. Mais les radios tournaient le disque pour jouer Beth, qui avait été placée ainsi au milieu de la face B, parce que les musiciens ne la trouvaient pas « bonne ». Mais voilà se fut un énorme succès. Et tant mieux car c’est vraiment une très jolie ballade. En tout dernier apparaît Do you love me, chanson très différente, avec son introduction à la batterie et son refrain simple mais si efficace. Excellent !! A noter que ce titre, encore un classique, fut repris par Nirvana !!!  Un mot sur les deux morceaux non cités King of the night time world, morceau heavy rock classique de Paul toujours agréable, et Sweet pain de Gene, titre le moins intéressant de la galette, mais qui montre encore une fois la volonté d’innovation manifestée sur cet album, avec l’adjonction de chœurs féminins sur la fin du titre.   En bref, Destroyer, où la consécration d’un groupe au sommet de son art, à l’inspiration et à la maturité étonnante. Destroyer, un album qui comme son nom l’indique, a tout détruit sur son passage. Destroyer, l’album à découvrir en priorité pour qui choisit de s’intéresser à Kiss. Destroyer, largement favorisé aux autres opus pour le choix des titres en live, et album préféré des fans. Un pilier du Hard Rock, à l’impact ahurissant. A écouter !!!!  Gounouman

0 Comments 04 avril 2006
Whysy

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