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"OOOOOONE ! WAAAAAAY ! MIRROOOOOR ! BWAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHH !!!"
[right][Guillaume Bideau, 2012][/right]

C'est avec ces charmantes paroles que s'ouvre le nouvel album des frenchies de One-Way Mirror. Au moins, pas de mensonge sur la marchandise, One-Way Mirror est dans la place ! Et ce nom doit vous dire quelque chose. En effet, cette sorte de super groupe à la française avait fait un certain buzz au moment de sa création et de la sortie d'un premier album il y a quatre ans de cela. A l'époque la formation était la suivante : Guillaume Bideau (Mnemic, ex-Scarve) au chant, les frères Potvin (Lyzanxia) aux guitares, Loic Colin (Scarve) à la basse et Dirk Veurbeuren (Soilwork, (ex ?) Scarve, et mille autres groupes) à la batterie. Quatre ans plus tard la première ligne reste intacte mais la section rythmique a mis les voiles, remplacée par Clément Rouxel (T.A.N.K.) et Vincent Perdicaro (Genreal Lee). Par contre, au programme, toujours la même chose, à savoir du death melo moderne et vaguement indus, rappelant fortement "Soilwork" et le "In Flames" des derniers albums.

Et là vous vous dites "rohalala, yen a marre de la musique de djeunz !". Bon alors oui, dans un sens vous n'avez pas tort car One-Way Mirror s'inscrit clairement dans une démarche musicale efficace et "faite pour plaire" tout en gardant un son bien metal et assez lourd. On fait de la musique de méchant, on a des grosses voix qui font peur mais on met quand même plein de gentilles voix claires dans les refrains assez mielleuses histoire que la petite Sylvie qui vient de rentrer en 6e puisse aussi écouter l'album. Mais résumer ainsi "Destructive by Nature" serait très réducteur.

En effet, derrière cette démarche assumée de ratisser un peu large (après tout ça fait deux albums que c'est comme ça) il y a quand même un certain travail et un sens du riff et du refrain qui tuent. Le bonhommes ont un background suffisamment costaud pour savoir ce qu'ils font et accessoirement Mr. Bideau a maintes fois prouvé qu'ils savait se servir de sa voix à merveille. On aura ainsi le droit tout au long de l'album avec brio à du scream caverneux et des voix claires (un peu de voix robotique aussi). Et histoire de vous rassurer un peu plus, sachez qu'il ne s'agit pas ici de voix claires du genre metalcore et compagnie. Pas question ici de pleurer dans son micro et s'ouvrir une veine parce que notre frange est trop longue. Non, ça reste certes dans un registre certes plus sucré que "Soilwork" et consorts mais ça n'est pas là non plus pour faire genre qu'on est trop sensible et qu'on crie notre malheur en permanence. En substance, le type de voix pencherait plus vers du "Papa Roach" que du "Bullet for my Valentine".

Alors bien sûr, certains vont grincer des dents. Oui, c'est un peu racoleur. Oui, le morceau éponyme/opener est typiquement taillé pour fonctionner (surtout en live) et use et abuse de ces rythmiques "dance-rock" ralenties tellement faciles et efficaces qu'on se demande pourquoi tous les groupes ne le font pas, ça leur simplifierait vachement la tâche tout de même. Donc c'est à prendre ou à laisser mais il faut avouer que c'est un vrai plaisir coupable. Une fois sa fierté de trve metaleux mise au placard, cette entame d'album fait du bien ! Et même combat pour la suite, constituée de Face to Face et Will It Always Be The Same, ça tabasse, saupoudre sa musique de quelques sonorités électroniques et claque des harmonies vocales bien senties dans les refrains. Une recette déjà en place sur leur album éponyme, affinée et appliquée à la perfection ici.

Mais on finit du coup par retrouver un peu les mêmes errances que le premier album, à savoir une certaine tendance à tourner en rond et quelques morceaux venant faire du remplissage. Si ce dernier point est purement subjectif et n'appartiendra qu'à l'auditeur, on pourra tout de même trouver un morceau comme Wasted Years un peu trop "tête dans le guidon" et bêtement bourrin, ainsi qu'un Inner Symphony assez bancal et peu harmonieux. Et si quelques pistes tirent réellement leur épingle du jeu (Unexpected, Straight to the Wall qui rappellera "P.O.D." à certains ou encore l'excellent Yes But No), on regrettera que l'album souffre d'une trop grande homogénéité et omette quelque peu de donner une identité propre à chacun de ses morceaux. Un morceau comme Yes But No ne souffre par exemple pas de ce défaut, avec un refrain très fédérateur et un riff épileptique qui viennent se démarquer du reste de la galette.

Malgré une recette très efficace, One-Way Mirror ne touche donc l'excellence que du bout des doigts. Si une partie de l'album se veut percutante et réussie, on déplorera que le reste demeure un peu timide et un brin "automatique". Ceci dit, la copie est plus qu'honnête et arrive à déposer une patte et un son "One-Way Mirror" ce qui est déjà très bien. Un album recommandable si la musique moderne ne vous effraie pas trop.




0 Comments 24 avril 2012
Whysy

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