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On l’entend encore crier de là « PROWLER » notre bon vieux Dickinson lorsqu’il donnait ses premiers concerts avec la vierge de fer. Mais, aujourd’hui si je crie « Prowler » c’est davantage pour présenter un jeune groupe plutôt que de présenter un titre qu’on ne présente plus, idiot n’est-ce pas ? The Prowlers sont italiens et viennent nous proposer leur deuxième album Devil’s Bridge. Le sextet italien a tout d’abord commencé comme groupe Tribute to Maiden mais il aurait été triste d’en rester là, car même si leur nom fait directement référence à l’œuvre musicale maidenienne, les italiens se gardent bien de restituer une recette maintenant devenue légendaire même si son succès ne fasse pas l'unanimité il faut bien l'avouer.


On connaissait la scène speed mélodique italienne avec Rhapsody et consorts mais l’Italie commence peu à peu à prouver qu’elle ne s’enferme pas uniquement dans cet héritage. En effet, on voit arriver des groupes de gothiques comme Macbeth, mais aussi prog avec Dynamic Lights et maintenant The Prowlers. Et oui, nous avons bien affaire à un album couplant le heavy au prog car si Iron Maiden fait l’unanimité auprès des membres du groupes, Dream Theater semble également très prisé et particulièrement par le claviériste fervent admirateur de Kevin Moore et auditeur de prog (Rush, Marillion...).
Il est donc tout naturel de voir la majorité des compos tourner autour des 6 minutes. Et afin de clore comme il se doit cet album, on retrouve une trilogie d’environ 10 minutes inspirée de légendes bien européennes. En effet, Devil’s Bridge nous renvoie aux légendes européennes entourant la construction des ponts. Il est conté qu''un maitre d’œuvre aurait passé un pacte avec le diable afin d'accélérer l'érection de l'édifice, mais comme on le sait le diable a l'esprit commerçant et demande l’âme du premier vivant qui passera sur le pont. Une fois le pont terminé, personne ne voulut traverser mais un beau jour un habitant eut la bonne idée de faire traverser un chat (l’animal variera selon les pays). En cette heure, mes pensées vont au diable qui s'est bien fait berner

Je vous vois venir bande d’impatients vous devez vous dire « Pff… Dreamer qui nous ressort sa science, après les théories de l’évolution du XIXe il nous ressuscite le folklore européen ». Et bien oui il faut de tout pour faire un monde, mais j’y viens, j’y viens à cette analyse.
Musicalement, les influences ne sautent pas aux oreilles. Peut-être dans quelques breaks à la limite mais encore… Bien pervers sera celui qui traitera cet album de recyclé. Les compositions se révèlent dans l’ensemble bien bâties avec comme le terme progressif l’indique, des variations dans les rythmes et les ambiances tissées par des claviers aux sons progs. Toutefois, chose qui devrait attirer l’attention des moins progueux d’entre vous, il est possible de suivre le cours de cet album sans être trop dérouté, à moins que c’est à force d’en écouter que je m’habitue (vous aurez pu en juger par l’écoute Heavylaw). Le songwriting est efficace et ne sombre pas lors de ces périlleux exercices que représentent breaks et changements de rythmes. Ces derniers sont annoncés par une batterie inspirée, assenant des rythmes progs dénués de prétentions. Les compositions puisent dans ce jeu de batterie leur puissance qui s’accroit avec les envolées mélodiques du clavier. On n’aura donc pas loisir à végéter, on laissera cette activité au professionnel du genre. Les soli s’intègrent bien avec parfois des battles guitare claviers, le tout n’arrivant pas à accaparer notre attention qui reste concentrée sur les parties vocales et le rythme. Le chant est donc assez captivant, le chanteur possède une voix légèrement cassée tirant dans les aigus (on est en Italie quand même) quelques peu nasaux et varie dans des nuances agressives ou plus douces même si aucune véritable ballade ne figure sur l’album. Ce chant se greffe sur une trame mélodique dans l’ensemble plutôt sombre dans laquelle le chanteur se fond parfaitement malgré ce qu’on pourrait croire des chanteurs italiens, car bien qu’il possède une voix aiguë on reste loin de Farinelli (pour ceux qui comprennent pas c’est pas ici).
L'ensemble sonore est déservi par une production orchestrée de mains et d'oreilles de maitre puisque l'on retrouvera Tommy Hansen aux manettes.


Au final, cet album s’en tire plutôt bien avec des compos efficaces qui prennent toutes leur forces dans l’aspect progressif de la musique de The Prowlers exploité avec merveille. En parallèle, de cet aspect prog qui concerne les rythmiques et les structures, on retrouve un choix mélodique rappelant les sources heavy/power du groupe. Celui-ci ira jusqu’à entailler sa musique d’un côté plus symphonique pour figurer l’entrée de la trilogie, mais ça je vous laisse le découvrir de vous-mêmes.  


Dreamer

0 Comments 22 septembre 2006
Whysy

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