Vous recherchez quelque chose ?

Quelle semble lointaine la grande période de Graveworm. Il y’a tout juste dix ans ces italiens impressionnaient par leur maîtrise baroque et symphonique d’un black métal mystique à l’émotion ardente. Les temps ont bien changé et depuis plusieurs années maintenant les natifs de Brunico ne sont plus que les ombres d’eux même. Les critiques sont acerbes et leurs albums sont sans intérêt. Après un « Collateral Defect » que je préfère oublier, c’est au tour de « Diabolical Figures » de faire pâle figure, si je puis me permettre. On ne sait plus tout à fait où Graveworm désire nous emmener, et même si cette 7e offrande tente de ressusciter les gloires passées par une utilisation davantage réfléchie de nappes de claviers, des pianos et malgré un retour des mélodies, la sauce a bien du mal à prendre.  La base musicale est ici à peu près la même que pour l’album précédent. La batterie se résume à un assaut incessant de doubles grosses caisses à n’en plus finir pour donner à la musique cet aspect violent et agressif. Les guitares suivent une ligne directrice très simple à base de riffs peu convaincants. Il faut avouer que les guitares sont une nouvelle fois boudées et ne servent qu’à soutenir les rythmiques. Il n’y a guère de mélodies développées par les six cordes, et même si cela arrive, aucune ne parvient à marquer l’esprit. Ici les mélodies sont exclusivement l’œuvre du clavier de Sabine Mair qui marque ici son grand retour dans les compositions. Peut être le seul véritable intérêt du disque, et encore. L’instrument n’est pas toujours intégré de manière intelligente à la musique et semble soit en décalage, soit carrément hors de propos. Comme s’il avait été apposé là, après enregistrement pour combler un vide mélodique. Lorsque l’on a connu la symbiose entre les claviers, les instruments originaux et les guitares qui existait, par exemple, sur leur chef d’œuvre « As The Angels Reach The Beauty », le résultat actuel fait quand même peine à voir.  Bien évidemment il arrive que certaines lignes de clavier intensifie la musique et la rende même à certain moment « jouissive » mais c’est d’un point de vue « bourrinage » et en aucun cas, ou presque, d’un point de vue « émotionnel ». Ainsi l’ouverture « Vengeance Is Sworn » explose sur un rythme de mitraillette et se voit portée par un clavier simple mais efficace. Ainsi à défaut d’avoir des riffs véritablement valables, la chanson capitalise sur une batterie survitaminée et ce clavier. Il en va de même pour l’éponyme « Diabolical Figures » aux attributs cette fois ci davantage moderne, notamment son clavier (encore une fois). Si Graveworm pêche c’est aussi d’un point de vue production, car le son est aseptisé, mécanique et très froid. Un véritable frein quand l’on espère faire naître l’émotion. « Circus Of The Damned » se casse la gueule et ennuie magistralement tout au long de ses 5:58 ! Seul « Forlorn Hope » semble vraiment tirer son épingle du jeu. Certes nous somme très loin de la grande époque, mais les italiens tentent ici une approche plus sentimentale, moins rapide et violente de leur musique pour au final, une pièce pas franchement aboutie, mais plutôt agréable à écouter. Les autres chansons comme « Hell’s Creation » , « Ignorance Of God » , « Architects Of Hate » ou « New Disorder » partagent quant à elle le même degré de médiocrité.  Bien évidement les musiciens maîtrisent leurs instruments. Ils jouent vite et bien. Le véritable problème de ce disque, et du précédent, c’est son manque de profondeur. Les chansons ne sont pas fouillées et ne sont que trop peu travaillées. « Diabolical Figures » est un disque dont on fait le tour en 2, voire 3 écoutes pour ne plus y revenir tant il manque d’accroches et, encore une fois, de profondeur. Les chansons vont à l’essentiel c'est-à-dire bastonner sur fond de clavier mélodique. Les soli sont proscrits, les rythmes se ressemblent, les riffs restent aux abonnés absents. Heureusement l’album s’avère toutefois être moins mauvais que « Collateral Defect », ce qui n’est pas un exploit en soit. A coté de ça, Stephane Fiori est toujours impérial au chant et conserve cette dualité exemplaire entre un chant death guttural et black criard. Voilà qui semble quand même bien peu, surtout lorsque l’on a connu la superbe période baroque de Graveworm. Ce qui fait d’autant plus mal lorsque l’on écoute l’horrible reprise de The Police « Message In A Bottle » ! Et non, ce n’est pas une mauvaise blague. Quoiqu’il en soit, Graveworm continue à écrire les pages sombres de son histoire, en espérant qu’un jour enfin ils parviennent à recouvrer un niveau convenable.  …TeRyX…

0 Comments 16 septembre 2009
Whysy

Whysy

Read more posts by this author.

 
Comments powered by Disqus