Les menhirs… Vous avez certainement déjà vu ou entendu parler de ces imposants monolithes, ces blocs de pierres, se tenant fièrement, droits et lisses, puissants doigts tendus vers le ciel… Mystérieux édifices ayant défié les âges ! Personne ne peut révéler avec exactitude quelle était l’utilité ou la symbolique de ces longues pierres, que l’on a retrouvées à de nombreux endroits du monde, et notamment chez les vikings et les celtes… Disposés en cercles, il s’agissait de sanctuaires des druides, lieux de prière et de sacrifice où le sang était versé…Que nous conteraient aujourd’hui ces roches, si elles pouvaient parler ? Voilà sûrement la question que se sont posé les vaillants chevaliers teutoniques ayant adopté ce patronyme, et dont je vais à présent vous narrer la première bataille…


Comme les plus perspicaces d’entre vous l’auront deviné, Menhir est un groupe oeuvrant dans le style pagan/viking. Pour vous situer, je dirais que le combo est en quelque sorte à mi chemin entre Bathory et Falkenbach, mais possédant déjà une assez forte personnalité. Formé en 1995, c’est même l’un des plus fidèles représentants du genre ! Menhir proposa d’abord une démo de 4 titres, déjà prometteuse (les 4 morceaux en question sont présents sur ce premier opus), avant de sortir ce premier album.

Et c’est une potion des plus revigorantes que nous ont concocté là nos bardes allemands ! Imaginez des claviers en nappes, maniés à la perfection par les douces mains d’une fée, capables de soutenir la puissance des rythmiques ou de créer des leads d’une simplicité et d’une beauté touchante… Imaginez une production un peu bâtarde, ni réellement sale (chaque instrument s’entend assez distinctement) ni réellement claire, bref un son personnel et des plus adaptés ! Imaginez des rythmiques excellentes, un jeu de batterie créatif, des riffs et solos parfois maladroits mais tellement inspirés (« Barditus », le lead de « Menhir », l’excellent riff d’introduction de « Warriors of the north », les accélérations jouissives de la magistrale « Paganlord »…), un chant alternant équitablement clair et black, pas toujours parfaitement juste il est vrai, mais bardé d’échos et de mystère, collant parfaitement à la musique… Et j’allais oublier dans tout ça cette pincée de magie, ce charme purement païen, ces ambiances soignées… Tout ce qu’il faut pour faire de « Die Ewingen Steine » l’album de Pagan/viking Metal idéal !

Objectivement, c’est effectivement un début des plus prometteurs que nous offre la troupe. Les morceaux « Menhir », « Winter » (ah, cette montée chant/claviers sur le refrain !), « Warriors of the north », et « Paganlord » sont tous des indispensables, parmi les plus belles réussites du groupe ! Mais les autres titres, sans être faibles, s’avèrent plus conventionnels, et ne dévoilent pas le même potentiel hymnique. Car, il faut l’avouer, c’est toujours plus ou moins la même formule qui est développée tout le long de l’album… Un seul exemple, le son de clavier choisi est parfait (même s’il est un poil kitsch) et conduit bien cette atmosphère médiévale, mais ne varie pour ainsi dire jamais d’un morceau à l’autre… L’écueil de la répétition n’est donc pas tout à fait évité.


Mais que ces quelques défauts ne vous découragent pas de découvrir Menhir, vous, voyageurs et guerriers, bardes et druides, admirateurs de la culture celtique, métalleux de tout poil en quête d’un peu de magie ancienne, mais toujours si puissante !… Bien sûr, vous vous devrez d’être vous-même courageux ! Ne craignez point quelques assauts de black Metal (« Die Auserwählten »…), ne fuyez pas les voix approximatives quand les mélodies sont belles et l’expression sincère, et enfin…Donnez leur chance à ces vaillants combattants, qui depuis l’époque, nous ont toujours abreuvés de très bons albums…Car « Die Ewigen Steine », « Les pierres éternelles » est un excellent cru ! Grâce soit rendue à Menhir et à ses plus vaillants auditeurs ! Et que l’hydromel coule à flot…

Note réelle : 7,5/10


Gounouman