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Vous aimez Dimmu Borgir et vous vous ennuyez depuis qu’est paru  le dernier album de la bande à Shagrath ? Vous aimeriez bien reprendre une petite dose de black metal symphonique qui en met plein la vue en attendant la prochaine sortie des norvégiens parce que vous êtes en manque de grosses orchestrations qui tapent fort ? Pas de panique Heavylaw a la solution à votre problème et vous propose cette semaine de découvrir le premier opus de Saturnian : Dimensions. Vous y trouverez à coup sûr votre bonheur.

En effet, il faudrait être sourd pour ne pas se rendre compte de quel groupe s’inspirent les britanniques. Dès les premières secondes, Dimensions revendique clairement ses influences borgiennes. Les arrangements s’ajoutent aux grosses guitares pour créer une atmosphère puissante et mélodique si caractéristique du black metal symphonique. On baigne du début à la fin de l’opus dans un univers calqué sur les leaders de la scène black mélodique. A ceci près toutefois (et ceci est à porter au crédit de Saturnian) que le jeune combo ne donne pas l’impression de cacher ses guitares le plus loin possible de l’auditeur.

Saturnian a de bonnes idées avec ses ajouts de chant féminin et ses morceaux longs et denses ; mais force est de constater que Dimensions  a du mal à tenir la distance. Ce qui avait titillé la curiosité de l’auditeur durant les toutes premières écoutes perd vite de son intérêt au fil du temps. Ainsi, les qualités de « Into Etherea » et d’ « Aphotic », les harmonies travaillées et sophistiquées finissent par énerver parce qu’elles partent un peu dans tous les sens. Au milieu de ce joyeux bazar, où tout se mélange et s’entrechoque, il est difficile de trouver le temps de respirer pour mettre un peu d’ordre dans tout ça. Et, en fait, une fois qu’on y arrive, qu’on prend un peu de recul, il apparait que Saturnian met à notre disposition un album dense mais pas très bien rangé qui, sur la longueur, a du mal à retenir l’attention.

Bien sûr, ce grand déballage, cet étalage d’arrangements symphoniques est un passage obligé du genre (et Dimmu Borgir nous en a fait la « brillante » démonstration il y a deux ans) mais il faudrait quand même modérer un peu les doses infligées au public sous peine d’overdose surtout quand ces effets sont un peu bizarres et mécaniques (la fin de « Dimensions » et « Origins Of The Future ») .  Sérieusement, je n’ai rien contre quelques orchestrations (contrairement à ce que les apparences peuvent laisser penser) mais je n’aime pas l’idée qu’un album, et a fortiori sa cohésion, reposent uniquement sur la virtuosité d’un clavier. Sans aller jusque-là, Dimensions ne tire pas assez profit de ses musiciens, poussés trop en retrait quand les accommodements sont laissés trop longtemps sans surveillance . C’est d’autant plus dommage que les britanniques ont des atouts dans leurs manches. « Eternal Eclipse » démarre assez bien par exemple avec un rythme assez agressif et un riff soutenu intéressant tout au long du morceau.

Le chant guttural, s’il rappelle fortement ce brave Shagrath, est puissant et bien dosé. Une valeur sûre sur laquelle Saturnian peut s’appuyer. Wilson possède le timbre de l’emploi et apporte la violence nécessaire quand il le faut (« Shadow of Prophecy »). De la même façon, la chanteuse Lydia Bateman est un atout pour la formation britannique. Son travail et son apport sur Dimensions sont subtiles et appropriées. Le lyrisme dont elle fait preuve constitue un vrai plus pour les morceaux (« Dimensions ») et le groupe sait l’utiliser avec intelligence.  Par contre, il est urgent que Saturnian se trouve un autre chanteur clair tant sa voix est désagréable à entendre  (heureusement qu’il est utilisé avec parcimonie).

Malgré sa grande maitrise de son sujet (Dimensions est un debut album bien produit et cohérent de bout en bout), on a quand même l’impression que Saturnian a voulu se faire plus grosse que le bœuf un peu trop vite. L’album est un peu trop dense pour s’ingérer facilement. Les titres auraient sans doute gagné à être allégés surtout « The Immaculate Deception » qui ne semble plus en finir.

Il est difficile de faire plus mélodique que Dimensions en matière de black metal (enfin si, il y a mes petits Dimmu pour ça mais eux, ils sont quand même hors compétition) : les titres s’enchaînent dans l’allégresse mélodique des orchestrations soulignées par des guitares soutenues mais quelques fois trop timides. Il y a donc de grandes chances que cet album plaise à tous ceux qui recherchent un mélange de force et de mélodie. En ce qui me concerne c’est un trop lourd à digérer mais Dimensions m’aura permis d’en remettre une couche sur le dernier Dimmu Borgir que j’avais presque oublié. Ca faisait longtemps et ça m’avait manqué !

Nola

0 Comments 18 octobre 2012
Whysy

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