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Ami du soir, bonsoir. La grande faucheuse semant la mort et la désolation sur son passage est de retour parce qu'elle a été invoquée par delà les plaines ibériques. En effet, nos voisins espagnols sont responsables de son retour sur Terre. La musique de Noctem prend ses racines dans un style extrême à la croisée de plusieurs genres. Mélangeant du thrash et du death pour ce qui est de la partie musicale, le chant du frontman est basée de son coté sur un registre black métal. Le mixe des sonorités est parfait pour faire appel aux faveurs de Shiva ou Baal, autant dire qu'on est en présence d'une musique apocalyptique et qui répondrait pourquoi pas aux clichés du satanisme.

Divinity fait une incursion dans les méandres des tréfonds de la violence. Ceci prend forme sous une couche musicale remplie de saturations, de shreds prononcés et de growls à profusion. Les musiciens s'adonnent corps et âme et se démènent ardemment afin de susciter la peur et la crainte à chaque note composant cet opus. L'omniprésence de la célérité d'exécution n'est pas la seule constante que l'on retrouve, elle est complétée par des ajouts de blast beats et une forte maitrise de double grosse caisse (« Realms In Decay »). Le ton donné par Noctem reste oppressant et va même en s'intensifiant au fur et à mesure que s'égrainent les secondes. Pour en rev enir aux chants, Beleth contribue grandement à l'effroi, en effet, ce drôle de personnage adopte un caractère inquiétant et monstrueux grâce à la dualité de son timbre raillé et caverneux. Il entérine un style effroyable nourrissant les lignes instrumentales dans l'orientation brutale et approfondit le coté abyssal de ses lignes vocales lorsqu'il souhaite renforcer le caractère violent et démoniaque des chansons.

Effectivement, les mélodies sont survitaminées et montrent toute une férocité invraisemblable néanmoins, les titres n'en demeurent pas moins travaillés. On pourrait croire que les Espagnols ont créé une véritable hymne à la mort et à la destruction. Ce n'est pas faux car bien évidemment la froideur et la technique irradient la tracklist, mais on ne peut pas non plus reconnaître que l'aspect bourrin de cet opus. La démarche du groupe est plus profonde qu'il n'y paraît, et c'est avec des instrumentales comme « In The Aeons Of Time » que l'on découvre une approche moins aseptisée qu'on ne pourrait le croire. Les mélodies sont bel et bien présentes dans cet épais amas de violence, et une fois n'est pas coutume, cette nuance est apportée par les guitaristes. Ils arrivent à faire sortir la brutalité de nos esprits pendant quelques secondes avec l'apparition de leads (« In The Path Of Heleim ») et de riffs qui viennent perturber la rigide orientation horrifique jusque là employée. « Religious Pleagues » et son break instrumental vient perforer un grand coup la densité du tissu musical, sur « Under Seas Of Silence » cette idée est reprise en guise d'outro. Vous l'aurez compris, Divinity est un album à la tangente des lignes éditoriales de Heavylaw, mais arrive à basculer du bon coté de la barrière grâce à la présence de petites nomenclatures harmoniques.

La démarche mélodique se révèle de plus en plus réelle grâce à la présence de morceaux symphoniques. Par souci du détail, le groupe propose deux versions du titre éponyme « Divinity », une pour ceux qui aiment que ca bastonne (qui pour moi est moins intéressante forcément), et une autre avec une mise en scène orchestrale et la présence de Chris Antoniou (guitariste de Septicflesh). La deuxième version fait appel aux cuivres et aux claviers, mais est-il nécessaire de le dire ? La richesse instrumentale vient définitivement mettre du relief à ce qui en avait pas vraiment jusqu'à présent. La chanson créée une deuxième dimension au sein de l'album et ce clivage contraste d'autant plus avec le coté technique qui a été mis en avant depuis le début de l'écoute.
Cette alternative montre que Noctem est capable d'entrevoir deux visions de son album (par extension de ce titre) tout en restant dans en immersion dans un environnement d'épouvante. Personnellement, c'est ce que je regrette car un peu plus d'ornements symphoniques n'auraient pas surchargé Divinity et bien au contraire! Je pense qu'on aurait pu bénéficier d'une alliance sur la technique et du feeling qui auraient pu laisser présager un album plus mature peut-être et surtout montrant des signes d'un aboutissement certain.


- ȦɭɐxƑuɭɭĦĐ -

0 Comments 02 octobre 2009
Whysy

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