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Parfois, certains cadeaux vous semblent empoisonnés.
Pour votre plus grand bonheur, la chaîne Heavylaw est conviée au mariage de Nachtblut, sur le thème "Dogma". Et pour couvrir l'évènement, l'une des journalistes s'est invitée à la fête pour vous rapporter ce qu'elle a vu.

Nachtblut, avant, c'était des inconnus pour moi. Jamais entendu parler de cette formation allemande au nom assez ... germanique (le sang de la nuit, ouuuuh) et aux looks inspirés par les britanniques de Cradle of Filth, mais en moins classe (enfin, déjà que le mot "classe" n'est pas vraiment à donner pour les anglais, alors ici, n'en parlons pas !). Et puis, leur précédent opus, "Antik" de son petit nom, avait laissé un goût amer à beaucoup, mais alors beaucoup de monde. Les chroniques étaient, dans une bonne partie, plutôt négative quant à ce que nos allemands nous offraient. Une musique qui, apparemment, débordait de clichés, et d'une platitude sans nom. C'était effectivement le cas du morceau éponyme, écouté vite fait sur Youtube, et ce, en dépit d'une mélodie de clavier fort jolie. Et c'était à peu près tout ce que l'on devait retenir.

Mais ils reviennent, n'abandonnant pas. La détermination, c'est bien. Et puis, si ça se trouve, il y a du progrès là-dedans. "Dogma" avec une pochette assez ... étrange, mais qui, finalement, me plaît bien. Ce point-là, ce sera soumis aux goûts de chacun. Quant à la musique de Nachtblut, là, c'est une autre paire de manches ...

Bienvenue dans le royaume du cliché et de la monotonie, où le mauvais goût côtoie l'ennui, et se marient sous les bonnes grâces d'une grande prêtresse, nommée l'absence totale de personnalité. Jamais pour le meilleur, rien que pour le pire, les amants se complaisent dans cette musique désespérément fade et franchement peu inventive, où la guitare, elle, est exclue des invités, et ne trouvera pas sa place dans le repas de noce. Peut-être un peu au fond, vers ceux que l'on invite mais seulement par courtoisie, car en réalité, ça ne nous fait pas trop plaisir de voir ces troubles-fêtes à notre beau mariage si parfait. Pourtant, au lieu d'aller garder les enfants qui gênent dans une pièce isolée, cette dame ravissante aurait contribuée à donner à la fête un aspect plus mordant, et à pimenter un peu l'action. Mais au moment du bal, personne ne veut danser avec cette demoiselle et sa belle robe métallique. Celle qui a tout le succès, c'est la jeune fille vêtue de blanc, nommée clavier, qui est courtisée par toutes les pistes du brûlot, à tel point qu'à force de danser encore et encore, elle en fait tourner la tête à presque en donner la nausée. Objet de la convoitise, elle est omniprésente, cette invitée, et parfois là où il ne faut pas. Par exemple, elle ne sert pas à grand chose, à part meubler et faire jolie lorsqu'elle se retrouve aux bras du témoin numéro 4, "Eiskönigin". Dommage, dommage.

Et puis, il y a le marié, qui s'appelle chant. Lui, il est insupportable, et c'est pour ça que tout le monde le complimente. Plat, monotone, voir risible, il est affublé d'un accoutrement honteux, gris, et uniforme. Et à la vue de son visage, il semblerait qu'il n'est pas très heureux, en ce jour. Pourtant, c'est son mariage, mais le sentiment qu'il tente de faire passer, c'est l'angoisse, la frayeur ... ce qu'il n'arrivera pas à faire éprouver. Seulement de la lassitude, et encore, c'est peu dire. Sa femme, il l'a rencontrée dans une émission de télé-réalité, où un jeune célibataire était courtisé par de jeunes prétendantes, 11 au total. Enfin, 10, car le témoin numéro 4 était en réalité un transsexuel brésilien, et une fois ce point découvert, il fut exclu à son grand damn (il se rattrapera au bal avec mademoiselle clavier). Et il n'en resta plus qu'une : la plus chiante, mal habillée, celle qui s'accordait parfaitement à chant. Elle s'appelle piste numéro 1, de son petit nom "Dogma", et synthétise tout l'ennui que l'on éprouvait en passant en revue chacune des demoiselles.

Enfin, presque toutes étaient dans ce lot, car une fut éliminée très rapidement, la faute à plus de joie, et de couleur : mademoiselle numéro 2, du nom de "Der Weg ist das Ziel". Elle a du répondant, et sa mélodie est intéressante. Mais au bal de l'ennui, la pauvre était intruse, et rejetée. Pourtant, dans le mariage voisin, nommé "le mariage du bon goût et de l'inspiration", elle aurait pu avoir sa place. Bon, elle ne dénoterait pas spécialement, mais quand même, par rapport aux autres de la première réception, elle tire son épingle du jeu. Hélas, dans ce cruel jeu du "qui sera le plus fatiguant", la concurrence est rude, très rude ! Maintenant que mariée a été élue précédemment, elle a quand même quelques dauphines : la première dauphine est candidate n°8, "Macht", pour son incroyable capacité à faire retomber une mayonnaise aussi vite qu'elle commençait à monter, et candidate n°6, seconde dauphine, "Mein Herz in ihren Händen", pour sa façon de faire une chose essentielle : absolument rien du tout. Car il ne se passe rien, vraiment, vraiment rien. Parfait dans un concours pareil !

Awi, je dois préciser, toutes ces dames et ces hommes viennent prendre des costumes et des robes chez des couturiers que l'on connaît déjà ! Le maître Rammstein von Oomph! par exemple, qui ici habille bien des demoiselles et des damoiseaux. Tellement sont vêtus de la même façon que ces grands noms que ça en deviendrait presque de la copie conforme de temps en temps. Mais certains veulent se démarquer, et eux, ils se disent que personne n'ira chercher dans les grandes collections de Cradle d'Eisregen. Tout faux. On retrouve une bonne moitié des invités affublés de ces costumes, surtout celui-là, le "Thornography". Du coup, pas d'originalité dans l'habillement, mais ils s'en fichent, ils se livrent à leur passion la plus dévorante : compter le nombre de costumes gris et le nombre de costumes noirs, pour savoir qui gagnera. Résultat : ex-aequo !

Ainsi, le bal se termine. "Dogma" de Nachtblut est une réception parfaitement ennuyeuse, qui fera fuir tous ceux qui recherchent un opus agréable à écouter, et une musique de qualité. On se demanderait presque comment un tel flop fait pour être sponsorisé par Napalm Records qui nous habitue souvent à des danses plus amusantes !

Voilà qui ne donne pas envie. Tant mieux, car si vous le pouvez, ne répondez pas à leur invitation avant de ... de ... de devenir ... l'un des leurs ... je me sens grise et ... *communication perdue avec notre reporter vedette*

0 Comments 12 juin 2012
Whysy

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