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Summoning est un groupe autrichien né dans le milieu des années 90. Il est né sous l’impulsion de deux grands musiciens, Silenius et Protector, qui souhaitent grâce à ce nouveau groupe s’échapper de leurs autres projets black, tels qu’Abigor ou Pazuzu, tous deux assez portés sur le satanisme et l’agression sonore. Cette nouvelle entité musicale, fondamentalement différente, choisit de proposer à ses heureux auditeurs une musique plus éloignée du black traditionnel, ambiante et prenante, qui s’apparente souvent à un véritable enchantement.  Tout d’abord je présente le groupe à ceux qui n’auraient pas encore eu la chance de les entendre. Summoning a débuté avec un premier album, « Lugburz » en 1994. Le duo autrichien y présentait son atypique et très belle ambition : retranscrire musicalement, comme une vraie bande originale de livre, les sombres émotions suscitées par la lecture de cet intemporel chef d’œuvre qu’est le Seigneur des Anneaux. Tous les textes, titres d’albums et ambiances y font quasi exclusivement référence !! N’étant pas moi-même grand fan de la saga de Tolkien, je ne pourrais hélas vous éclairer davantage sur ce que signifient les titres du groupe. Cela me permet donc de préciser ce point : la musique de Summoning, les visuels et les ambiances ne sont pas du tout satanistes !! Je le signale pour ceux qui, comme moi, y attachent une grande importance. Je vous déconseille néanmoins le premier opus du groupe, qui en dehors des paroles, ne retranscrit que très maladroitement la beauté de la terre du milieu. Le groupe évoluait encore dans un black primaire et brutal, et n‘avait pas encore trouvé son véritable style.  En 1995 paraît « Minas Morgul », dans lequel Summoning réussit davantage à s’affirmer, mais la production et certains morceaux sont encore approximatifs. Disons simplement que « Minas Morgul » est une étape obligatoire avant d’arriver au chef d’œuvre du groupe, « Dol guldur » !!!  Je dois dès à présent le préciser : Summoning est avant tout une musique d’ambiance. Protector assure les percussions, très travaillées et variées, avec une boîte à rythme. Ce choix aurait pu s’avérer handicapant mais il n’en est rien, le son du groupe y gagne au contraire en mysticisme et en profondeur. Les guitares ont un son assez crade, très particulier, mais qui n’enlève rien à la beauté des compositions. Au niveau vocal, et cela en refroidira probablement beaucoup, une voix typiquement Black, le plus souvent écorchée ou gémissante, mais toujours puissante, jamais bêtement agressive. De plus, le fait qu’elle soit mixée en retrait la rend plus agréable et plus « digeste ».  Dans cet album plus que dans tout autre du groupe, ce sont les claviers qui dominent l’ensemble. Les riffs, les percussions et la voix apportent une sorte de soutien aux sublimes mélodies de clavier. Donc au programme ici, des titres très longs et étendus, avec des nappes de claviers pures et atmosphériques répétées indéfiniment… On a souvent reproché au groupe son aspect répétitif, mais cela contribue parfaitement à instaurer l’ambiance. Personnellement, cela ne me lasse absolument pas, car l’auditeur peut réellement s’immerger dans cette sombre et belle ambiance, des obscures forêts, montagnes enneigées, paysages bucoliques de cette terre du milieu.  Deux titres sont uniquement instrumentaux (la perle « Angbands Schmieden », servant d’introduction à l’album et idéale pour s’immerger dans l’atmosphère avec ces mélodies très douces et ses sons de cloches inquiétants, et « Wyrmvater Glaurung », court interlude presque malsain, avec sa mélodie hantée et ses bruitages étranges ») et permettent d’aérer l’album.  Autre précision d’importance : même si la machine Summoning s’active parfois, le ton global de l’album est mid-tempo, relativement calme et propice à la rêverie. Et si la voix et le son prouvent sans aucune erreur possible la justesse de l’affiliation du groupe à la catégorie Black, je le répète, ce sont avant tout les ambiances qui priment. La musique du groupe est donc assez accessible, même pour les personnes habituellement réfractaires au black.  Pièces épiques majestueuses et guerrières (« Nightshade forests » et ses très beaux riffs), complaintes troublantes et mélancolique (« Kor », l’un des plus beaux morceaux du groupe), mid tempos merveilleux et épiques à souhait (« Khazad dum » et son intro aux claviers, « Elfstone », morceau varié et vraiment beau à pleurer sur certains passages), cet album est un voyage que l’on ne voudrait pas voir s’achever. Et même si la voix pourrait par moments refroidir mon enthousiasme, je vous recommande cet album, qui propose vraiment quelque chose de merveilleux et si atypique !!  Summoning est un groupe à part, on n’a jamais rien entendu de tel. Le talent des musiciens pour retranscrire des ambiances est ahurissant. J’ai été surpris de voir tant de monde apprécier cet album. Nul doute qu’une voix moins typée black aurait permis au groupe un large succès. Cet album me donne donc l’impression d’un quasi chef d’œuvre, en tout cas, voici l’un des meilleurs groupes de Black Metal qu’il m’est été donné d’entendre. Un très bel hommage à Tolkien, intemporel et très prenant. Premier album d’une longue série de superbes réussites.   Gounouman

0 Comments 24 mars 2006
Whysy

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