Doomsword est l’un de ces groupes encore relativement underground qui continue de perpétuer la tradition du heavy Metal tel qu’il était pratiqué dans les années 80… Ou comment faire du neuf avec du vieux !! Cependant, j’ai personnellement bien accroché à leur style au final assez particulier, entre heavy et doom, épique à souhait comme vous l’expliquera ci-dessous l’adorable guitariste du groupe…(Merci encore à Metalno pour la découverte)

Un gars vraiment très cool, très chaleureux, mais à l’anglais relativement approximatif, avec un très fort accent du sud… Une interview passionnante et amusante (parfois bien laborieux de se faire comprendre) à accomplir, moins à retranscrire…

Sachez donc savourer ce qui vous est proposé ! Je laisse à présent la parole à  The Forger, le mighty guitarist de la formation… Hail Brothers !

Gounouman : 1) Salut ! Peux-tu te présenter ainsi que ton groupe ?

The Forger : - Salut à toi, je suis The Forger, le guitariste rythmique du groupe italien Doomsword. Je suis arrivé dans le groupe pour l’album « Resound the horn »… Bien, à présent, que puis-je te dire d’autre? (rire !) Doomsword est un groupe qui existe depuis maintenant…1997, où Deathmaster (chanteur et leader du combo) avait déjà produit quelques démos. En 1999, le groupe a sorti son premier album éponyme. Et là, dix ans après la création du groupe, nous venons de sortir notre quatrième opus, « My Name will live on ».


2) Musicalement, comment définirais-tu le style de Doomsword ?

- Et bien, je dirais que Doomsword est un groupe de heavy Metal épique, je pense vraiment que c’est fondamental, c’est le point le plus important à savoir sur nous. Nous sommes un groupe relativement underground, épique sur tous les points ! Aussi bien pour les textes que les visuels, l’ambiance…


3) Pourrais-tu nous présenter chacun de vos 4 albums ?

- Le premier album est encore très influencé par les maîtres du genre, dans un style qui balançait entre heavy et doom (pour la lenteur des tempi). Le groupe y affirmait déjà son style épique. Le second, « Resound the horn », est plus heavy, mieux produit… Le troisième, « Let Battle Commence » est plus viking, plus basé sur les ambiances, et s’éloigne plus du heavy. Je n’aime pas trop dire cela, car après, beaucoup nous cataloguent dans le viking Metal, ce qui ne nous correspond pas vraiment. Mais c’est vrai que cet album devient de plus en plus triste de chanson en chanson, et le tempo reste assez lourd et ne change pas beaucoup, contrairement à « My Name will live on ». « Once Glorious » (titre du dernier opus, ndg) n’est pas trop éloigné du style de l’album précédent…

Et je définirais notre nouvel opus comme un mélange de tout cela, avec un côté plus heavy bien plus appuyé. Nous en sommes vraiment satisfaits !!

4) Parlons justement plus du nouvel album. Je le trouve très typique de l’univers de Doomsword, mais plus puissant, plus proche du heavy que du doom et aussi plus varié que les précédents. Est-ce aussi ton avis ?

- Oui, tout à fait ! Je ne le définirais pas autrement moi-même. Il est certain que quelques années auparavant, Doomsword n’aurait jamais enregistré un morceau comme « Steel of my axe », elle rend l’album différent…

- J’adore ce morceau !

- Ahah, moi aussi ! C’est juste qu’il tranche avec les influences plus doom de notre musique, et même si nous sommes très contents de l’avoir fait, il est certain que nous ne l’aurions pas fait il y a quelques années. Il y a une marque de fabrique Doomsword, notre style est très reconnaissable, d’album en album, même chacun d’entre eux est différent. Mais si nous sommes aussi fiers de notre dernier album, c’est justement parce que nous avons  poussé notre style dans ses limites. « Let Battle Commence » était plus extrême, tandis que le nouveau est plus puissant, avec un impact plus immédiat. Nous n’avions jamais joué de chansons comme cela auparavant.


5) 4 ans ont passé depuis la sortie de « Let Battle Commence ». Pourquoi avez-vous tant attendu pour rentrer en studio ?

- Et bien, nous avons pris du temps pour nous. Tu sais, excepté entre 2002 et 2003 où nous nous sommes montrés très productifs, Doomsword n’est pas  du tout un groupe connu pour sortir un album par an ! Il faut dire aussi que Deathmaster (qui compose l’essentiel des morceaux de Doomsword) et Wrathlord, notre batteur, étaient aussi occupés avec leur autre projet Gjallarhorn (groupe de viking Metal qui a sorti son premier album en 2005, ndg), qui est un groupe un peu plus extrême que nous, mais toujours épique à souhait !

Personnellement, j’ai pris du temps pour moi, pour ma vie privée… Et puis, Deathmaster a souhaité lui aussi attendre avant d’écrire de nouveaux morceaux, pour être sûr de ne pas se répéter ou d’être trop influencé par Gjallarhorn. Il a quitté l’Italie pour aller vivre en Irlande, et ce déménagement nous a aussi ralentis, c’est l’une des raisons majeures qui explique cette sortie tardive… Au final, nous sommes satisfaits, car nous avons commencé les sessions studio il y a presque un an, mais nous avons enregistré l’album à notre rythme, comme nous le voulions. Après deux albums un peu différents, nous savions ce que nous voulions vraiment pour ce quatrième opus.


6) Quelles sont tes chansons préférées sur ce nouvel album ?

- Oulà, je dois vraiment répondre à ça ? (rire) Je les aime toutes ! Tout le groupe est vraiment satisfait du travail que nous avons accompli tous ensemble… Bon, ok, mais note bien qu’en tant que musicien du groupe, je suis loin d’être objectif… Je dirais que mes titres préférés sont  « Gergovia », « Once Glorious » et « Steel of my axe ». Mais comme je te l’ai dit, j’aime vraiment chaque morceau du disque, c’est une question difficile !


7) Doomsword est connu pour son univers très épique. Y a-t-il un concept caché derrière l’ensemble des paroles de « My Name Will Live On » ?

- Non, il n’y a pas de concept à proprement parler. Chaque chanson est détachée. On peut cependant l’appréhender comme un concept, dans le sens où il y a une logique à l’ordre des titres, et que le texte de chacune des chansons est lié au titre de l’album. Pour faire simple, chaque chanson retrace l’histoire d’un héros en particulier.


8) Comment s’est déroulé le processus de composition de ce nouvel album ?

- Et bien, si d’habitude, Deathmaster s’occupe vraiment de tout, cette fois-ci, pour la première fois, nous avons travaillé comme un vrai groupe. C'est-à-dire que même si Deathmaster reste l’auteur de l’essentiel des musiques, chacun a pu y mettre du sien et a apporté ses propres idées, sur presque chaque morceau. Mais c’est vraiment lui qui donne ce côté si épique à la musique !! C’est quelque chose de nouveau pour nous, mais nous avons beaucoup apprécié cette formule-là ! Deathmaster a écrit toutes les paroles, sauf celles de « Thundercult », qui sont de Geilt, notre bassiste.

9) Avez-vous déjà pensé à mettre votre musique en image, avec un dvd ou un clip vidéo ?

- A chaque album nous envisageons de faire un clip…Mais nous n’en avons ni les moyens ni la possibilité, alors nous attendrons encore. Pour ce qui est des concerts, tu dois savoir que nous ne faisons pas de tournées…Nous avons cependant prévu quelques shows, en décembre et en avril, dans des festivals en Allemagne (« Keep it true »), où notre présence est confirmée. Nous avons eu quelques autres propositions que nous allons examiner, et puis nous allons sûrement donner quelques concerts en Italie dans l’année. Il n’y aura donc sûrement jamais de DVD officiel avec le logo de Doomsword.


10) Quelles sont vos influences principales ? Vous semblez vraiment nostalgiques des années 80…

- C’est certain (rires) ! Dans chaque album tu pourras trouver des influences, même si comme je te le disais, la marque de fabrique du groupe est toujours omniprésente ! Les groupes qui nous inspirent le plus sont avant tout Manilla Road et Candlemass… Même si l’influence majeure de notre dernier album, dans un style plus heavy Metal, est bien sûr Manowar !


11) Il y a eu beaucoup de changements dans le line-up de Doomsword. Pourrais-tu nous expliquer pourquoi ?

- Tout ce que je peux te dire, c’est que depuis 2004, nous sommes à présent un vrai groupe. Je trouve ça vraiment génial, le line up n’a plus changé depuis. Je ne peux pas parler du passé, mais maintenant nous marchons vraiment ensemble, tournés vers la même direction. Et c’est le plus important ! Deathmaster attend de nous beaucoup d’implication, ce qui contribue à expliquer que les musiciens moins motivés ne trouvaient plus leur place dans le groupe.

12) Les guerres, batailles, récits épiques, sont un thème très commun dans le monde du heavy Metal. Est-ce que c’est important pour vous d’entretenir cet esprit « guerrier » ?

- C’est plus qu’important, c’est fondamental ! Beaucoup de groupes disent jouer du Heavy Metal et proposent en fait une musique aseptisée, et s’éloignent complètement de cet univers-là… ça me fait rire ! C’est vraiment indissociable…
Et oui, nous aimons parler de mythes ! Mais je précise que notre domaine d’inspiration est plus large que cela. Par exemple, sur notre nouvel album, le morceau « Days of high adventures » parle de quelqu’un qui passe son temps à lire des livres de « Fantasy »… « Thundercult » parle d’un homme qui ne sait plus qui il est, qui perd progressivement contact avec la réalité et se prend pour le dieu du tonnerre…


13) Quel est ton avis sur la scène Metal italienne, qui est plus connue pour sa scène speed que les groupes officiant dans le heavy/doom ?

- Ah, ça me fait de la peine que tu me dises ça (rires !) A mon avis, l’underground est beaucoup plus intéressant que les grands groupes italiens qui s’exportent. Je ne sais pas si tu connais les groupes Holy Martyr, Wotan, Luni, Assedium… Tous ces groupes sont géniaux ! (n’est-ce pas Doryan ? ndg). Ils font vraiment de l’excellent heavy épique…En doom, je te recommanderais aussi Thunderstorm..
Tous ces groupes sont très épiques. Je connais personnellement des musiciens de tous les groupes que je t’ai cités, et ils sont excellents. J’aime penser à l’underground italien comme à une grande famille, et nous sommes tous soudés.


14) Quels sont vos projets pour l’avenir ?

- Un autre album qui se fera moins attendre que le précédent (rires) ! Jouer quelques concerts en Europe… Peut-être un jour venir en France ? J’aimerais beaucoup, mais pour l’instant je ne peux rien te promettre à ce sujet. J’ai rapidement visité la France… Mais personne de chez toi ne nous a jamais réclamés ! (rire) Il y a d’ailleurs un groupe français que j’apprécie beaucoup, Malédiction. Nous avons joué ensemble il y a quelques années… Les musiciens étaient vraiment très cool !


15) Un dernier mot pour les fans français et les lecteurs d’HeavyLaw ?

J’aime la France et j’aimerais venir vous voir… Je suis triste que nous n’y ayons jamais joué ! Je suis sûr que nous avons au moins quelques fans là-bas… Pour ceux qui ne connaissent pas Doomsword, s’il vous plaît, écoutez notre dernier album ! Merci pour l’interview…

Hail Brothers !