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Le métal italien semble victime du succès du speed mélodique depuis le boom Labyrinth, Rhapsody. C’est ce qu’a semblé nous dire Simone Fiorletta dans son interview avec Heavylaw où il nous confiait que le groupe Moonlight Comedy avait du mal à recueillir des retours positifs aussi bien au sein de la presse italienne que dans le public national. Pourtant ce n’est pas faute d’avoir des formations talentueuses sur les terres italiennes dans le domaine Power/prog ou prog. La preuve en est par The Prowlers, que Dragonman ne renierait pas, et Dynamic Lights qui m’avait fait une grosse impression il y a un an.

Moonlight Comedy vient nous présenter son deuxième album, Dorothy qui s’inspire du « Magicien d’Oz ». Le concept album traite des questions relatives à l’adolescence. « Que dois-je être ? » Sans guide, Dorothy supporte une double personnalité. Cachant ses vraies émotions de haine et de colère à l’égard de son entourage avec un masque grotesque de lapin, elle laisse s’épuiser son âme, elle est au bord de la folie. « I was wrong » (que l’on entend dans l’introduction) est la clef pour comprendre ce personnage instable.
Si l’aspect assez psychologique laisse sceptique quand à l’originalité de l’approche musicale de Moonlight Comedy, leur manière de penser fait la différence. Se considérant comme des acteurs plus que des musiciens, Moonlight Comedy souhaite transmettre des émotions.
Pour cela, le groupe met l’accent sur un chant correct et plaisant et des refrains assez percutants. Italie oblige ? Sans doute. Le chanteur évolue dans un registre assez haut tout en restant bien loin des chanteurs de speed italien. Musicalement le groupe se débrouille bien et tend à se départir de ses influences Dream Theater qu’il s’était vu reprocher sur son premier album. Les références possibles aux américains restent éparses et succinctes. Il faut alors faire remarquer les originalités que l’on peut trouver sur cet album: la partie influencée reggae/ska dans la très progressive Metamorfosi ainsi que les discrètes parties électroniques de Solar Eclipse ou encore The Sea And The Time On Mars qui plaident en faveur de cet album.
Le jeu de batterie est également assez intéressant puisqu’on y retrouve des subtilités rythmiques avec le charleston qui sont fort agréables à mes oreilles progueuses. Les breaks sont aussi assez plaisants, Falling Under vous fera passer de riffing percutants à des parties plus calmes et subtiles. Le clavier tire également son épingle du jeu par ses interventions globalement réussies et sa minute d’expression Dust Of The Past où il brille d’agilité.
Le son est plutôt bien équilibré, mettant chacun des acteurs à leur avantage et donnant un ensemble assez percutant.
La technique ne semble pas être un problème pour les musiciens, toutefois les solos de claviers et guitares ne se font pas en permanence indispensables et ont tendance à verser dans un gavage de note malvenu.

On reviendra avec plaisir sur cet album sans jamais à avoir de gros défauts à lui reprocher mais on n’aura pas non plus d’éléments qui nous mettrons sur le cul. Il s’agit d’un bon album où le groupe trouve sa voix et introduit de nouveaux éléments, abolissant ainsi des barrières stylistiques souvent obstacle au succès dans le monde du prog. Les paroles ne seraient sans doute pas superflues pour saisir avec précision toute la profondeur de la musique du groupe.

Dreamer

0 Comments 30 avril 2007
Whysy

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