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Dès les premières notes, les premières minutes de Draconian Times, on sent que quelque chose a changé. Dans le bon sens du terme. On se dit que ça y est, après cinq albums, les anglais ont enfin trouvé leur voie, ou tout du moins ont réussi à mûrir leur musique pour nous offrir quelque chose vraiment à la hauteur de leur talent. Car autant ne pas vous le cacher plus longtemps, ce nouvel opus de Paradise Lost prend très vite la mesure de ses prédécesseurs.

Icon avait ouvert une brèche, Draconian Times se charge de finir le travail. Les anglais semblent avoir trouvé la bonne recette pour mettre en valeur leur arme principale : la guitare lead. On avait entrevu partiellement son pouvoir attractif lors des albums précédents, mais c’est ici qu’elle va prendre une place de tout premier choix. Grâce à une production de très haute volée, cette guitare devient tantôt lumineuse, tantôt inquiétante ou bien évanescente, et répond assez bien à l’appellation gothique dont on affuble souvent Paradise Lost. Un vrai bonheur, croyez-moi.

La guitare lead n’est cependant pas le seul instrument à bénéficier de cette production équilibrée : la basse, très audible, apporte un côté groovy qu’on ne connaissait pas aux anglais, la batterie impose une rythmique évolutive et solide, bien assistée par la guitare rythmique. La complémentarité est vraiment flagrante, beaucoup plus que sur les albums précédents, et dans la continuité de Icon, on sent cette aisance, cette fluidité musicale qui illumine Draconian Times.

Nick Holmes prend aussi une importance croissante dans le schéma musical de Paradise Lost : très présent, son timbre hargneux et puissant est d’une efficacité impressionnante, on peut tout juste lui reprocher quelques faiblesses dans les aigus, mais rien de vraiment pénalisant. D’ailleurs, le chanteur joue la carte de la diversité, alternant parties graves inspirées du doom et parties plus énervées inspirées du heavy.

Et justement, c’est cette diversité, cette alternance musicale qui tire l’album vers le haut. Forever Failure, titre plutôt sombre, lent où le chant se fait très torturé, contraste avec la chanson suivante, Once Solemn, petit brûlot heavy dopé aux amphétamines. Si l’on pouvait reprocher une trop grande linéarité aux anglais sur leurs opus précédents, ce n’est clairement plus le cas désormais, les progrès de composition et d’intelligence musicale sont nets et sans bavure.

Il aura donc fallu cinq ans pour que les anglais parviennent à toucher à la quintessence même de leur musique. Draconian Times est et reste encore aujourd’hui la référence musicale du groupe d’outre Manche. Album très riche malgré son aspect épuré, d’une fluidité incroyable grâce à cette guitare lead lumineuse et à un très bon équilibrage sonore des différents instruments, il impressionne par son intelligence de construction et ses alternances bienvenues. Paradise Lost frappe extrêmement fort avec cet album, quasi parfait dans son style heavy gothique. Un incontournable qui promet de belles heures au combo anglais, et qui lui assure d’ores et déjà une place au panthéon des albums de légende.

0 Comments 23 juillet 2007
Whysy

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