Vous recherchez quelque chose ?

Dragontown est le 22ème album du prolifique Alice Cooper sorti en septembre 2001, à peine plus d’un an après Brutal Planet. On retrouve d’ailleurs au coté d’Alice le même producteur que pour ce dernier, Bob Marlette. Fait étrange dans la discographie du sieur, cet album ne produira pas de singles... Il y a de quoi inquiéter sur ce que peut bien nous réserver cette galette.

Lorsque l’on se lance dans l’écoute de cet album on appréciera le punch de Triggerman ou encore la morosité suicidaire de Deeper mais après plusieurs écoutes de ces premières pistes, un doute s’installe.. Le bouzin ne serait-il pas un peu répétitif ? Pour une oreille non averti à l’anglais ou non concentré, on a quasi l’impression qu’il chante ses refrains une trouzaine de fois par chanson, ça sonne un peu dans la facilité. Évidemment ce n’est pas exactement ça mais ça laisse une impression bizarre tout de même. Néanmoins ça balance pas mal en proposant un Hard Rock somme toute efficace. Disgraceland se lance alors pour une caricature caustique et limite vilipendieuse de la fin de carrière du King, fleurant bon le rock 50’s, se payant au passage le luxe d’être plutôt entrainante.

Par contre la seconde partie de l’album est moins folichonne. Pour faire une analogie, imaginez vous en train de trottiner sur les premières pistes de l’album pour finalement courir tranquillement et que quelqu’un décide de vous faire un croche-pied quand vous arrivez à la huitième piste. Avec Sister Sara et l’histoire de sa nonne damnée on a affaire à une rupture dans l’album avec une baisse de rythme certain, des chœurs féminins qui ne semblent pas à leur place et à un chant sur l’intro où Alice Cooper a tenté d’expérimenter un truc à mi-chemin du rap. Le changement de rythme en rebutera plus d’un, moi le premier. Et ne parlons pas de It’s Much Too Late qui si les paroles n’était pas si sombre aurait pu avoir sa place sur un album de pop rock. Le tableau n’est pas si noir The Sentinel rehausse le niveau pour conclure l’album.

Si on excepte le quasi mielleux Every Woman has a Name, on peut profiter des textes sombres du groupe. L’enfer, la religion, la violence et une certaine misogynie (Fantasy Man) parcourent l’album, tout à fait dans l’image qu’on se fait d’un album d’Alice Cooper, le problème n’était donc pas là.

Alice Cooper a toujours eu une voix particulière qu’on reconnait aisément et qu’on appréciera parce qu’elle est quand même terrible. Pour l'amusement sans doute, il se laisse aller à caricaturer le King sur Disgraceland où on l’imaginerai presque avec une banane sur la tête. Mais là où le bât blesse, c'est au niveau du mixage, la voix est parfois assez inaudible, le plus flagrant se trouvant être Triggerman. Niveau instru, j’ai pu entendre des passages sympathiques, je me suis même pris à faire attention à la batterie sur Triggerman, mais on ne retiendra rien de transcendant dans cet album.

Finalement ce n’est pas un album d’Alice Cooper qui restera dans les annales. Il ne fait sûrement pas partie de ses meilleurs (allez plutôt écouter Trash) et qui a pour principaux défauts d’être assez répétitifs au départ pour devenir déstabilisant sur la fin. Certaines pistes sont sympathiques mais ne parviennent à maintenir l’album hors de l’eau que de peu.


Line-up :

Alice Cooper : Chant
Ryan Roxie : Guitare
Tim Pierce : Guitare
Greg Smith : Basse
Kenny Aronoff : Batterie
Bob Marlette : Guitare rythmique, Basse & Claviers

J’ai cherché un petit peu d’autres chroniques pour voir d’autres avis, j'en ai trouvé qui abondaient dans mon sens et aussi pas mal d'avis contraires, c’est à dire des gens qui enterraient six pieds sous terre le début de l’album et encensaient sa seconde moitié. Comme quoi il vaut sans doute que vous l’écoutiez pour vous faire un avis. En bonus, mes conseils de pistes, si vous ne deviez en écouter que deux, je dirai Fantasy Man et Dragontown.

0 Comments 14 août 2012
Whysy

Whysy

Read more posts by this author.

 
Comments powered by Disqus