Il y a moins de deux ans, j’étais tombé sous le charme de Victorius, petit groupe allemand qui s’était approprié les codes du Power Metal à la perfection, pour servir un album réellement convaincant sous bien des aspects, malgré un manque d’originalité flagrant…

Les jeunes teutons reviennent sur le devant de la scène avec « Dreamchaser ». Un troisième opus portant l’espoir d’enfoncer le clou et de proposer encore plus d’hymnes accrocheurs, efficaces et sans concessions.

Je n’irais pas par quatre chemins, les premières écoutes laissent perplexe… à tel point qu’il m’a été bien difficile de pousser l’écoute dans son intégralité. La faute à un début d’album insipide au possible… Je vous l’avoue, j’ai buté plusieurs fois sur le titre éponyme… en ayant la fâcheuse impression d’entendre un remix de la troisième piste « Dragonheart »…

Le point faible du précédent opus, résidait dans son incapacité à proposer ne serait ce qu’une once de fraîcheur, mais « The Awakening » avait le mérite de tenir la route grâce à sa diversité et sa perfection dans son exécution…

Ici, avec « Dreamchaser », la recette est la même, mais sur la première moitié du disque, le groupe varie peu en terme de rythme, de mélodies… toutes les structures sont identiques au point de nous faire penser à la fameuse scène des « Skins Heads » dans le non moins fameux long métrage « Didier ». La même chanson, encore et toujours, toujours et encore…

Je ne pouvais malheureusement pas en rester là, et après plusieurs jours de breaks, je me suis forcé à démarrer le disque à partir de la 6^ème piste. « Batallions of The Holy Cross » est certainement l’un des titres les plus intéressants, épique, guerrier, et le chant de David Baßin, qui me fait à nouveau rêver en proposant tout son talent au sein d’une même piste ! Bizarrement, la seconde moitié du disque est inspirée, certes toujours codifiée avec peu de surprises il est vrai…mais le groupe s’aventure vers un registre plus agressif (« Blood Alliance »), propose des riffs incisifs et percutant ainsi que des mélodies moins évidentes. Comme son titre l’indique « SpeedRacer » est un tube qui parviendra à rendre fou de joie tous les amateurs de speederies, avec un refrain qui devrait faire un carton en concert.

A l’instar de l’album précédent, il faut souligner le côté professionnel de la galette. L’ensemble est assez cohérent, très bien produit, et devrait satisfaire tous néophytes initiés aux joyeusetés de cette musique que j’encense depuis de nombreuses années.

Restons cependant raisonnable, le groupe frise ici la correctionnelle, et ce disque est à réserver aux inconditionnels du genre tant le début du disque peut paraître entendu mille fois… Un disque mi-figue, mi-raisin… Le groupe a trop vouloir copier ses aînés réussit déjà la performance de s’autoparodier… et il faudra persévérer et s’aventurer plutôt vers la fin du disque pour trouver quelque chose d’un peu plus frais méritant vraiment le détour! Mais ce combo pétri de talent, possède un capital sympathie si gigantesque qu’il m’est difficile de ne pas penser qu’ils arriveront à s’extraire un jour de ce fameux lot de groupes dits « de seconde zone ».