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Nous voici en 1979, à New York, où la cote de popularité de nos quatre héros masqués ne cesse de grandir. Les albums solos de 1978 ont obtenu un franc succès, et le marketing autour du groupe n’a (hélas) jamais été aussi vivant. Poupées Kiss, flippers, objets de toute sorte valant aujourd’hui des cents et des milles pour les collectionneurs… Tout semble sourire au groupe, mais ce que les fans ignorent, c’est que l’ambiance commence à se détériorer franchement au sein de la petite équipe. Si les excès et le comportement lunatique d’Ace Frehley semblent s’être calmés, c’est au tour du batteur de poser problème. Difficultés conjugales et problème d’alcool hantent Peter Criss à tel point qu’il rendra l’enregistrement de ce Dynasty difficile et finira par quitter le groupe l’année suivante.   Et même les fameux leaders ne sont pas dans une très bonne passe. Gene Simmons semble se désintéresser du groupe (il ne signera que deux titres sur l’album) et Paul Stanley, souhaitant surfer sur la vague du succès, n’hésitera pas à mettre pas mal d’eau dans son vin, au point de faire de cet album un mélange improbable entre Metal et.. disco, le style faisant fureur à l’époque.  Mais malgré les errements musicaux, cet album est et restera culte, ne serait-ce que pour une seule raison : il contient LE tube de Kiss. LE tube incontournable, le seul, l’unique. Celui qui a récemment servi dans la pub de Coca cola, celui qui est utilisé comme bande originale du film « Moulin Rouge », celui qui a été repris par des dizaines de groupes. Qui ne peut chanter le refrain de ce morceau cultissime ne peut prétendre connaître le groupe : j’ai nommé « I was made for lovin’ you ». Co-écrite par Vini Poncia (producteur de l’album) et Desmond Child, elle assurera le succès de ce dernier, lui permettant de se faire une place remarquée en tant que compositeur. Il travaillera ensuite avec Alice Cooper, Aerosmith, Ricky Martin, et des dizaines d’autres de plus ou moins bon goût, sa patte sur un morceau assurant à coup sûr un immense succès.  Le Heavy rock saupoudré d’une légère touche disco de cet album (jeu de mots entre « Dynastie » et « Die, nasty » se traduisant par : « Crève, charogne ») est néanmoins des plus efficaces. Et il est très intéressant de constater à quel point chaque membre privilégie une voie différente dans ses compositions. Paul privilégie l’efficacité et les refrains accrocheurs, avec une basse au groove efficace bien mise en avant. Parfois, cela marche du tonnerre (« I was made for lovin’ you » et « Sure know something » sont des indispensables du groupe, excellents), mais à d’autres moments, c’est plus anecdotique (la sympathique mais longuette « Magic touch »). Le fils des étoiles nous surprend même en jouant plus que jamais sur son registre aigu, mais toujours avec classe et à propos.  A la grande surprise des fans, sur « Dynasty », Ace, encouragé par le grand succès de son album solo, prend les devants, et signe pas moins de trois morceaux sur 9. La reprise des Rolling Stones « 2000 Man » est absolument excellente, et ses deux autres morceaux surprennent par leur côté bien heavy, sans concession. Si le son de l’album avait été moins lisse (en particulier au niveau des rythmiques, très accessibles), ces morceaux auraient pu être de vrais brûlots, notamment « Hard Times », où Ace parle de son passé de délinquant.  Peter, visiblement fatigué de sa vie de hardos, ne nous pond qu’un titre, aux paroles explicites : « Dirty living », qui passe plutôt bien à mes oreilles mais en dégoûtera sûrement beaucoup avec son côté disco un peu dégoulinant … Quant à Gene, ou bien il se la joue lover ténébreux avec un morceau que je trouve génial, avec ses rythmiques retenues et graves et son refrain aux chœurs popisants « Charisma », ou bien il donne dans un côté science fiction qui surprend et ne convainc qu’à moitié (« X ray eyes »).   En bref, cet album, au son bien plus lisse et accessible, déboussolera les fans de la première heure, mais en séduira bien d’autres. Je trouve personnellement qu’il a très bien vieilli, mais ce ne sera peut-être pas votre avis, car il m’est toujours difficile de prendre du recul sur ce groupe incroyable et génial qui a tant bercé mon enfance… Bref, « Dynasty » n’est peut-être pas le meilleur album de Kiss, mais il reste un très bon moment. Et la présence d’ « I was made for lovin’ you » suffit pour en faire un disque culte de l’histoire du rock au sens large.   Gounouman

0 Comments 22 janvier 2007
Whysy

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