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Dans la veine mélo, atmo, darko, gothico, blacko, sarko, bref du metal quoi, voici enfin le premier LP de Kontinuum. Désolé les amis, moi j’écoute du prog, donc j’avoue que les quelques infos que j’ai pu glaner sur ce combo islandais n’ont fait résonner en moi aucune cloche. Par contre, j’ai bien apprécié cet album, et le voyant traîner sa misère dans le pool des promos, je me suis dit que j’allais lui donnais l’exposition qu’il mérite amplement.

C’est vrai que c’est un melting-pot ce Earth Blood Magic, et en l’écoutant j’ai un peu pensé à quelques trucs que j’avais pu entendre auparavant. Les premiers Paradise Lost par exemple, Gothic évidemment, mais aussi un peu de Draconian Times (miam !). Katatonia, évidemment (again), une référence dans le domaine, tout au moins ancienne référence.

Parce qu’ici, force est de constater que les deux islandais qui composent Kontinuum, Birgir Thorgeirsson et Kristjan Heidarsson, ne font pas vraiment dans la pop music, loin de là. C’est pour ça qu’on distingue aussi des passages plus doom, voire black, qui évoquent également Fields Of The Nephilim (re-miam). Chaque morceau possède son ambiance, d’une certaine façon, même s’il ne s’agit pas du tout d’alterner entre ragga et ballet, bien sûr, vous vous en doutiez bande de petits malins, tout ça reste très dark-gothique. Genre « voici ma lettre de suicide ». Une chose qui m’a beaucoup plu, et qui vous plaira aussi je n’en doute pas, c’est cette variété justement, qui se situe surtout dans le chant et les parties lead, disons, je n’ai pas de meilleur terme. En plus clair : la batterie, la basse et la guitare rythmique, au niveau des tonalités et des tempos, tout ça reste très conventionnel, et assez répétitif, sans que cela soit gênant, c’est le style qui veut ça. C’est le cas de beaucoup de styles, d’ailleurs. Mais plutôt que de nous proposer un album uniforme et monotone, le fils de Thorgeir et celui de Heidar font le choix de la créativité, et alternent chant clair, mélodies monocordes ou harmonieuses, vers déclamés d’un ton sépulcral, cris black et même chant féminin.

L’ensemble se trouve être remarquablement enregistré, et les riffs et mélodies en présence sont d’une qualité assez évidente, ce qui fait franchement plaisir. Il n’y a pas là, bien sûr, matière à un album de l’année, sauf peut-être dans ce style précis mais que je ne pratique pas assez pour pouvoir vous en dire plus. Evoluant entre heavy et dark, alternant chant en islandais et en anglais, Kontinuum est une création hybride, qui tient autant des landes glacées de l’île volcanique que d’un manoir hanté dans l’Essex. C’est quand le groupe accélère le tempo, et se situe dans une veine moins dark-pagan et plus orientée indus, qu’il donne son meilleur, allant même jusqu’à nous offrir des harmonies vocales intéressantes (Stranger Air).

C’est sur ce morceau, Stranger Air, et sur d’autres également, que vous entendrez un son de guitare très inspiré de Draconian Times, ce qui m’a fait, je l’avoue, un petit effet proustien tout à fait agréable.

Bien entendu, leur nationalité d’islandais force un peu la comparaison principale avec Solstafir, petit jeu qui lasse vite et sur lequel je ne m’éterniserai pas sauf pour signaler un point tout à fait intéressant, en ce qui me concerne : si Kontinuum puise ses racines dans le black metal, notamment en ce qui concerne les anciennes activités des deux membres du groupe, il ne lui a pas complètement tourné le dos, et des cris rauques ou des riffs typique viennent parfois percer le confortable matelas heavy-dark que le groupe s’était tissé. Confortable mais puissant et souvent roboratif, comme sur le magnifique City, pièce majeure de l’album.

Sans pour autant en faire une véritable prise de risque, ces échos enrichissent la musique du duo, et cet album que je vous conseille vivement. Avis très favorable donc, pour ce Earth Blood Magic, des islandais de Kontinuum.

0 Comments 31 octobre 2012
Whysy

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