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Six ans après ses débuts, et faisant suite à deux EPs, le groupe nancéen Fenrir nous délivre cette année son premier album «Echoes of the Wolf» distribué par Savage Prod / Season of Mist. Une étape primordiale pour toute formation, abordée avec plus ou moins de réussite selon les talents,  l'expérience, et la personnalité de chacun. Trois qualités que les français avaient déjà laissés transparaitre sur leurs précédents essais, et qu'il convient désormais de confirmer concrètement.


Comme l'indique son patronyme (Fenrir est un loup géant issu de la mythologie), l'univers du groupe s’inspire du folklore et des légendes nordiques. Une inspiration que l'on retrouve aussi bien dans les textes (jetez un œil à la tracklist) que dans la musique (place prépondérante du violon, ritournelles celtiques...), et même dans leurs prestations scéniques ! Pour autant, les lorrains ne font pas dans la surenchère pittoresque ; les amateurs de débauches folks outrancières en seront donc pour leurs frais. Fenrir joue plutôt sur la justesse. Le violon ne sert pas, comme trop souvent dans le style, de cache-misère, mais il possède ses propres lignes musicales, comme tout instrument. Il apporte sa propre contribution à l'édifice. Tour à tour virevoltant, entrainant, ou enchanteur, il constitue un élément fondamental du groupe et participe à sa personnalité.

La base musicale du groupe s'ancre indéniablement dans le Metal traditionnel, Vierge de Fer en tête. Les solis "maideniens" et le jeu en twin guitares caractéristique ne mentent pas («Lost in the Twilight», «Thuder-Cliff», etc.). Le ton sait aussi parfois se durcir quelque peu («Fenrir», «The Battle of Stirling») montrant également un amour pour le Metal direct et efficace ! Mais les nancéens ne s'arrêtent pas à ces seules inspirations et dévoilent au cours de leur périple quelques originalités de parcours : ici des incursions dans l'univers Pagan («Tristan and Iseult»), là des ambiances épiques («Macbeth» ), et même un titre à la fibre assez très "rock'n roll" («Mama Troll»).

«Echoes of the Wolf» est un album relativement long : 15 titres au compteur pour près d'une heure de musique tout de même ! Cela rend l'assimilation moins évidente lors des premières écoutes. La présence de ballades («The Tale of Taliesin»), d'intermèdes instrumentaux («Prancing Poney», «Gaya») et d'airs traditionnels («Pavane») apportent heureusement un peu de respiration à l'ensemble. Ils évitent ainsi la redite avec des morceaux à la structure parfois trop similaire. A ce titre, la première partie de l'opus parait plus linéaire que la seconde qui se démarque par des titres aux atmosphères différentes («Pavane», «Prancing Poney», «Mama Troll» «Tristan and Iseult»). Un format plus proche des traditionnelles "45 minutes" au lieu des 60', augmenterait probablement encore plus l'impact de l'album qui possède pourtant déjà une sérieuse dose de puissance et d'efficacité.

Un petit mot, enfin, sur la production. Cette dernière est très bonne pour le premier effort d'un groupe français et s'avère convaincante à défaut de pouvoir encore rivaliser avec les grosses pointures européennes. De prime abord le chant semble parfois fragile et légèrement trop en retrait, ce qui lui donne une impression de manque de puissance. Le prestation reste cependant concluante, mais gagnerait à s'affirmer de manière plus importante.


Fenrir propose une fusion entre Metal et univers mythologique qui repose sur un juste équilibre entre ces deux mondes. Il offre une recette originale qui accroche facilement l'auditeur par des titres intrinsèquement entrainants et fédérateurs. L'évolution depuis leurs débuts est visible, mais on sent cependant que le groupe en garde encore sous le pied. Souhaitons-lui qu'il trouve l'alchimie parfaite entre ses deux mondes afin de nous proposer de nouvelles aventures musicales encore plus abouties et convaincantes. Le potentiel est présent et bien présent... Vivement la suite !


0 Comments 04 septembre 2012
Whysy

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