Somniae Status… tiens, bizarre, ce nom ne me dit rien.
Bref, s’agissant d’un nouveau groupe italien, ce doit forcément être intéressant à découvrir. Et pour être tout à fait honnête, cela faisait un bon moment que je n’avais pas écouté ce style endémique si particulier, cher au cœur de notre Dragonman national... Etrange d’ailleurs que notre éminent spécialiste transalpino- symphonico- speedo- metallique ne se soit pas encore jeté dessus ! Bah, il doit être débordé… Du coup c’est votre serviteur qui s’y colle.
Allez, en avant la musique !!!

!?!?!?!
Ah… je comprends mieux maintenant pourquoi l’homme-dragon ne s’est pas jeté dessus avec la promptitude qui le caractérise d’habitude ! Car ici, point de dragons, de trolls ou de chevaliers, ni de double pédale à gogo, nappes de claviers bontempi ou autre chant de castra ! En effet, Somniae Status officie dans le Heavy Metal tout ce qu’il y a de plus simple et de plus traditionnel.

Musicalement, le groupe propose un mélange intéressant de Hard Rock typé FM et de Heavy Metal de facture très classique, dont l’influence majeure est à rechercher du côté de la scène américaine plutôt qu’européenne. A défaut d’être particulièrement échevelée, la musique des italiens a au moins le mérite d’être très efficace, grâce à ses refrains particulièrement mélodiques et accrocheurs. La voix du chanteur est d’ailleurs un atout important du groupe car ce dernier possède un timbre à la fois chaud et puissant, qui ne cherche pas les exploits dans les aigus, mais reste au contraire dans un registre plus grave et mieux maîtrisé.

Echoes, second album du groupe, suit une recette efficace qui voit les différents morceaux répéter un schéma plutôt bien rôdé.
Les couplets sont généralement puissants et agressifs, aidés en cela par une section rythmique et des riffs très lourds, directement issus du Metal des années 80. Sur des morceaux comme Selling Souls, une petite ressemblance avec Nevermore se fait d’ailleurs ressentir, et la puissance de The Lake n’est pas sans rappeler celle d’un Brainstorm. D’autre part, les quelques contretemps et autres riffs saccadés sur Dark City et Confurious 12 évoquent, quant à eux, les récents travaux de Rage.
A l’inverse, les refrains se font très mélodiques, dans un registre assez proche du Rock US calibré FM de Pink Cream 69 ou Queensrÿche. La voix y est souvent doublée (voire plus) et se voit de temps à autre soutenue par des chœurs (Evil Thoughts, B.T.T.W.), ce qui en renforce l’impact mélodique et accentue la différence avec les couplets.

La tracklist de l’album voit se succéder des morceaux globalement mid-tempo, quelques titres un peu plus Speed, un instrumental très bien ficelé (Confurious 12) et, bien évidemment, la traditionnelle ballade (Useless), bien fichue mais un peu trop clichée. Du coup, cet album se montre assez bien équilibré et suffisamment varié pour ne pas lasser au fil de l’écoute. Il possède, de plus, l’énorme avantage de pouvoir plaire à un public très large, car chacun y trouvera de quoi le satisfaire musicalement...

Certes, Somniae Status ne propose rien de neuf, mais le groupe s’applique avec tellement de conviction et de rigueur, qu’il parvient à faire passer ce petit quelque chose, ce "je ne sais quoi" qui les rend intéressants et attractifs. Un résultat pour le moins paradoxal, car il voit un groupe utilisant de vieux trucs maintes et maintes fois entendu se révéler être une bouffée d’air frais dans un style sursaturé ! Avec Echoes, Somniae Status confirme, de la meilleure façon qui soit, le renouveau de la scène italienne et du Classic Heavy Metal en général…

Une très bonne surprise !