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A l'occasion de la sortie de son troisième album (dont vous pouvez lire la chronique ici même), nous avons pu nous entretenir avec la tête pensante du groupe, Sébastien REGNIER...



wazbones : Bonjour Sébastien. Nous célébrons aujourd’hui la sortie du 3ème album d’Eclectika, «Lure of Ephemeral Beauty». Pour ceux qui découvriraient le groupe avec cet album, pourrais-tu, en quelques mots, résumer ta démarche artistique, assez osée, et le concept global autour d’Eclectika ?

Sébastien REGNIER : Salut ! Même si le groupe a été créé en 2001, il a été réellement actif avec la démo « Funeral Victorious March » réalisée en 2005. Déjà, à cette époque, la musique du groupe était variée et mélangeait plusieurs genres. Cette orientation est encore plus marquée dès le premier album « The Last Blue Bird » sorti en 2007. Ce n’est pas vraiment un concept réfléchi et marketé pour être original et se démarquer. Mais ce qui m’anime, c’est plutôt le désir de ne pas me laisser enfermer dans un style et pouvoir être totalement libre dans la créativité. Les albums d’Eclectika explorent plusieurs styles ; sur une base Black Metal et Ambient viennent se greffer des éléments comme des sons électroniques, du chant féminin et des éléments plus expérimentaux.


A nouveau, tu explores, avec ce disque, des ambiances et atmosphères propres aux bandes originales de films (dont je sais que tu es friand), mais jamais ta musique n’aura été aussi proche du metal atmosphérique à chant féminin développé en Europe à partir de la deuxième moitié des 90’s, ce qui rend le tout peut être beaucoup plus accessible et immédiat qu'auparavant. Etait-ce une démarche volontaire de ta part ?

La démarche n’était pas du tout volontaire mais c’est vrai que cette facette de la musique ressort particulièrement sur cet album. A la base je voulais quelque chose de plus rock et de moins extrême que sur les disques précédents sans pour autant m’éloigner de la ligne directrice du groupe. Les compositions sont venues naturellement, comme à chaque fois. Rien n’est prémédité à l’avance et c’est à force d’expérimentations, de travail et de confrontations des idées que naissent les chansons qui composent un album. Il est vrai que j’aime beaucoup des styles comme le Metal Atmosphérique à chant féminin ainsi que les BO de films. Ca se ressent dans les compositions.


Jamais, à mes yeux, ta musique n’avait été aussi épique, tout en gardant ce coté onirique et hypnotique propre à Eclectika. Ou trouves tu ton inspiration, et de quelle manière envisages tu la composition d’un nouvel album ?

L’inspiration ça va, ça vient. Je note absolument toutes les idées qui me viennent en tête aussi bien musicales que les thèmes abordés, les textes ou des éléments de l’artwork. Au bout de plusieurs mois voire années je me retrouve avec des classeurs entiers fourmillant de notes diverses et variées.  Après un bon tri dans ces écrits, le plus gros travail commence, à savoir confronter toutes les idées, les articuler les unes avec les autres et enfin tisser une trame qui deviendra le fil conducteur de l’album. Etant assez pointilleux je peux passer du temps sur une idée qui en fin de compte ne sera pas retenue. Au final, la conception et la réalisation d’un album me demande un temps fou. Les thèmes que j’ai voulu aborder à travers ce disque sont l’amour en particulier, les sentiments et les interrogations face à la vacuité de l’existence tout en magnifiant la vie en général.


La sortie de ce nouvel album sera-t-elle suivie de concerts de votre part ?

Pas dans l’immédiat malheureusement. Mais c’est bien sûr l’objectif à long terme. Pouvoir jouer les morceaux en live est très important et permet d’exprimer toute la profondeur et l’énergie des compostions. Eclectika a toujours eu un line-up chaotique et donc malheureusement se retrouve handicapé pour pouvoir tourner et assurer des concerts. J’ai toujours dans l’optique de constituer une formation solide pour jouer en live. Mais tous les aléas de la vie de groupe font que pour le moment les opportunités de concerts n’ont pu être concrétisées.


Eclectika étant quasiment un style à lui tout seul, il ne doit pas être facile pour toi de communiquer et de «marketer» chaque nouveau disque. Quel regard portes-tu sur ta carrière musicale aujourd’hui, et depuis tes débuts ?

Effectivement ce n’est pas simple de promouvoir une musique qui ne rentre pas dans un cadre prédéfini. Eclectika nage entre plusieurs eaux et généralement il y a un élément de la musique qui ne correspond pas avec la ligne éditorial d’un média ou tout simplement avec les goûts de l’auditeur.  Est-ce qu’il est plus simple de faire un album qui rentre parfaitement dans une étiquette au risque d’être qualifié de « trop classique » ? Je pense que oui malgré tout. Chacun y retrouve plus de repères. Après on y perd en innovation,  en nouveauté et en expérimentations.  Ce que je préfère, c’est plutôt de fusionner et d’expérimenter des sons pour créer des émotions. Lorsque je regarde en arrière, j’observe une certaine continuité et une envie toujours animée par une passion omniprésente.


D’une manière générale, que penses-tu du paysage metal français aujourd’hui, aussi bien au niveau local que national ?

Le paysage Metal français fourmille de petits groupes intéressants qui méritent une attention particulière. Il faut bien évidemment pour l’auditeur faire un travail de recherche pour dégoter le groupe ou la musique qui lui plaira. Le problème à mes yeux c’est que beaucoup de groupes splitent après une démo ou un album et que peu de formations  perdurent dans le temps. C’est un milieu très difficile ou l’abnégation et la passion sont les maitres mots. Au jour d’aujourd’hui faire de la musique est considéré comme une dévotion qui demande beaucoup d’argent et d’énergie. Concernant les dernières nouveautés françaises le dernier Blockheads est excellent.


Tu avais créé, avec «Dazzling dawn», l’album précédent, des éditions limitées et uniques de l’album, démarche artistique finalement cohérente par rapport à l’image que le groupe dégage. As-tu d’autres idées en tête de ce genre pour la suite ?

Oui plusieurs éditions très limitées sont prévues. Tout d’abord je vais réitérer la sortie prochaine de digifiles comme pour l’album « Dazzling Dawn » (2010). Ceux-ci seront réalisés à l’unité avec un visuel unique créé à la bombe de peinture. D’autres projets et idées sont en cours de développement dans le but de proposer quelque chose d’original et de créatif. J’aime le côté artisanal que ce soit dans le packaging ou dans la musique.  Par exemple on peut reprocher la qualité du son d’un album loin d’être professionnel et plutôt éloigné des productions standards. Pour moi le plus important reste la vision créative et artisanale de la musique. J’adore des albums de petits groupes qui se sont fait littéralement descendre par la critique à cause d’un son médiocre et d’une approximation dans l’interprétation. A mes yeux je privilégie plus l’aspect créatif et émotionnel que je n’arrive pas forcément à retrouver dans les grosses productions.


Peux-tu, enfin, rappeler à tous comment se procurer la discographie d’Eclectika ?

Le plus simple est d’aller sur notre site Internet www.eclectika.fr . Une rubrique « Store » permet de se procurer les albums en version physique ou en téléchargement. Les disques sont plutôt mal distribués car ils ne transitent pas via les réseaux de distribution traditionnels. Néanmoins les albums sont en écoute intégrale sur des sites comme Deezer ou Spotify, ce qui permet de se faire une idée sur notre musique.
De mon côté, outre cette pleine période de promotion, je continue de composer et de concentrer toutes les idées pour un prochain album. Merci beaucoup pour l’interview et bonne continuation à Heavy Law !

0 Comments 24 février 2013
Whysy

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