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On peut dire que le bug de l’an 2000 aura laissé des traces en Finlande, car le pays fut violemment frappé dans la nuit de la nouvelle année par une terrible tempête qui ravagea tout sur son passage et déposa à l’entrée d’un petit village sans nom quatre extra-terrestres qui allaient profondément marquer le paysage musical. Ces quatre organismes venus d’ailleurs décidèrent immédiatement de s’atteler à un premier album destiné à tout détruire sur son passage et à imposer une nouvelle institution dans le monde du Speed Metal : Sonata Arctica!!! La même nuit, comme frappés d’un mystérieux sortilège, les géants de Stratovarius produisaient leur pire album depuis dix ans…  Il est clair que ce jeune combo finlandais, sorti de nulle part, a particulièrement bien choisi son moment pour apparaître. Profitant à merveille d’un gros creux dans la vague speed mélodique pour se poser dans le coeur de tous comme le nouveau phare de la scène finlandaise, en un seul album! Cette première offrande affublée d’un nom mystérieux : «Ecliptica», présente toutefois encore de nombreuses ressemblances avec les produits phares du genre, le guitariste Jani Liimatainen semble avoir ingurgité la collection complète des oeuvres de Timo Tolkki (gloup!) et le vocaliste/compositeur Tony Kakko donne l’impression d’avoir un Kotipelto dans la gorge. Stratovarius est donc particulièrement présent dans l’esprit et les compositions, avec des claviers en nappes assez récurrents, des rythmes de batterie extrêmement limités (Tommy Portimo le batteur doit varier son rythme trois fois dans l’album à tout casser), la basse se cantonne à une rythmique simple, et la guitare aligne les riffs carrés et les power chords dans la plus pure tradition Speed. Sans oublier les désormais mythiques duels six cordes/claviers que je ne présente plus…  Et pourtant malgré toutes ces similitudes, Sonata Arctica apporte un véritable bol d’air frais au genre, avec un esprit plus léger et moins caricatural, une musique moins complexée et plus insouciante. Un souci d’être accrocheur avant d’être technique. Et à ce petit jeu, les jeunes finlandais se montre très efficace là où leurs grands frères n’avaient que trop souvent échoué. La force du groupe repose sans doute sur son leader Tony Kakko qui dispose d’un timbre varié et agréable malgré quelques soucis de jeunesses (avec les accents et les intonations, comme sur «Letter To Dana» ou «8th Commandmant») et surtout d’un grand talent de song-writer, apportant aux compos ce petit plus qui fait les hits, et donne à l’album une régularité exemplaire. Mais également sur son fantasque guitariste Jani Liimatainen qui parvient à donner un vrai charme à son jeu, malgré un panel de riffs et de chords relativement limité (un peu trop sans doute), la qualité de ses soli fera le reste.  Ce «Ecliptica» est donc un pur concentré de brûlots Speed Metal, se posant comme une excellente base de travail pour un groupe qui à bien l’intention de s’affirmer dans un proche avenir. Les recettes du genre, qui paraissaient usées jusqu'à là corde, sont remises au goût du jour et largement dépoussiérées pour un résultat à la hauteur des attentes. Tout est présent pour attirer l’oreille du néophyte : Des tueries speed, dotées de refrains waterproof ; des mid-tempo entraînantes, headbanguantes et fédératrices ainsi que des morceaux originaux, échappant aux stéréotypes enracinés dans la conscience collective (c’est sur ces chansons que le groupe s’appuiera dans le futur pour forger son style). La production de son côté est moins léchée et plus brute que la norme Finnvox de rigueur en Finlande. Chaque instrument trouve sa place, et l’ensemble présente une agréable chaleur qu’on désespère souvent à trouver chez les nordiques.  Outre les speederies «Blank File», «Kingdom For A Heart» et «UnOpened» qui explosent les standards par leur fraîcheur et leurs multiples petites trouvailles du meilleur effet, les mid-tempos plus subtiles que sont «My Land» (avec une douce mélodie d’intro qu’il est difficile de rejeter) et «Destruction Preventer» (une petit perle, dont les claviers cristallins d’intro évoquent largement la glace des terres du nord) s’imposent comme le style dans lequel Sonata se montre le plus créatif, avec en point d’orgue la fantastique «Fullmoon» et sa montée en puissance, ponctuée d’un refrain incroyable et d’un lead tout aussi impressionnant (à n’en pas douter le meilleur titre de l’album, quelle baffe!!!). Malheureusement tous les titres ne sont pas de cette remarquable facture, la ballade «Letter To Dana» (une chanson qui fleure bon l’amateurisme) et les speeds «Picturing The Past» et «8th Commandmant» affichent un manque flagrant d’originalité malgré une belle efficacité. Même constat pour la power-ballade «Replica» dont l’arpège bateau et le refrain téléphoné ne parviennent pas à me toucher.  Malgré l’apparente déception que suggère la fin de cette chronique, je reste sur un avis extrêmement positif sur ce «Ecliptica». Pour un coup d’essai c’est un coup de maître, et Sonata Arctica vient de frapper très fort sur la table. Certains titres restent profondément inscrits dans l’esprit, et les prochains concerts promettent déjà furieusement. Je gage que la confirmation ne sera qu’une formalité pour la bande à Tony Kakko.  SMAUG...

0 Comments 02 février 2006
Whysy

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