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Wolfchant et moi, ça avait mal commencé. Il s’en est fallu de peu pour ça colle pourtant. La faute à pas de chance sans doute. Des musiques épiques, des accents tantôt sauvages tantôt très mélodiques, du viril et du grandiose, Wolfchant ne manquait pourtant pas d’arguments tape-à-l’oreille. Seulement voilà, si sur le papier ça pouvait marcher, dans la vie les relations musique-auditeur sont, heureusement ou malheureusement, beaucoup plus compliquées. Sans ardeur magique, et l’ennui aidant, Call Of The Black Winds ne m’avait pas enthousiasmée. Et je m’étais juré qu’on ne m’y reprendrait plus.

Enfin, bon, finalement deux ans après nous y revoilà : Wolfchant nous propose un nouvel album Embraced by Fire. J’aurais pu faire la sourde oreille et ignorer cet opus superbement (en plus le titre est un peu cliché voire ridicule). Mais la curiosité a été la plus forte. Le groupe va-t-il parvenir à faire mieux en 2013 ? Cette question, j’en suis sûre, vous ne vous l’êtes jamais posée mais, même si elle ne vous tient pas éveillé la nuit, je devine que vous voulez en connaître la réponse. Sinon vous ne seriez pas là, à lire ces quelques lignes. A la place vous seriez probablement en train de trier vos chaussettes ou de regarder des photos de chatons sur internet, le genre de choses qu’on fait le mardi soir en quelque sorte. Sans plus attendre donc penchons-nous sur le nouveau disque de Wolfchant. Après tout, les miracles, ça existe.

Sauf que, malheureusement, les miracles ça doit apparemment être réservé pour les grandes causes (la finale de la Coupe du Monde, le bac, ou Rainbow Road en difficile…) et les albums d’extrême metal épique n’en font clairement pas partie parce que Embraced by Fire est aussi insipide que son prédécesseur.

Tout commence déjà dès l’intro où on se retrouve soudainement comme happé dans Pirates des Caraïbes 5 : Sankt Oswald-Riedlhütte – Port Royal même combat. Il faut le dire ça surprend un peu surtout que quand on avait laissé le groupe la dernière fois, il se prenait pour Summoning. Enfin bon, je suppose que Wolfchant a eu envie de voir la mer ; l’air frais ça donne des idées. C’est épique et entraînant (heureusement vu que c’est du Pirates des Caraibes) mais ce brusque changement de ligne directrice fait s’interroger sur la constance du groupe. Et on ne peut s’empêcher de penser que Wolfchant veut manger à tous les râteliers. Aller avec le vent de la facilité, c’est, somme toute, une solution honorable mais pour une raison qui m’est inconnue, chez les allemands ça leur coûte toute leur crédibilité.

Ainsi quand, tout de suite après l’introduction, J[s]ack Sparrow et Will Turner commencent à se battre sur le pont du Black Pearl[/s] « Embraced by Fire » se lance, on reconnaît l’efficacité de la chanson remplie de rythmes énergiques et forts, et au refrain taillé pour rester dans les mémoires. Cependant c’est tout, Wolfchant ne va pas plus loin. Ça rend bien et ça se fredonne facilement sous la douche mais l’ensemble est d’une platitude effroyable. « Einsame Wacht » et « Autumn Breath » s’oublient aussitôt entendus et il faut plusieurs écoutes pour démêler le début du disque qui entre « Element » et « Turning Into Red » ressemble à une grosse boule impossible à détricotter. Les 8 morceaux se rappellent les uns les autres (jusque dans leur durée ça en est presque effrayant !) : de l’épique bas du front, qui fonce droit sans regarder où il va.

Seulement voilà l’auditeur, lui, sait où Wolfchant se dirige au pas de charge. Droit dans le mur. Pour un peu, on se sentirait désolé pour eux mais Embraced by Fire est tellement creux et futile que l’effort n’en vaut pas la peine. L’opus n’est pas sauvé par le chant. Dynamique mais sans relief, il est à l’unisson parfaite des lignes musicales. « Winter Triumph » tente, sans plus de succès, de finir sur une note plus profonde mi-mélancolique mi-homérique. Ça ne prend toujours pas, sauf que comme le disque se termine ça n’a plus tellement d’importance.

Wolfchant est resté prisonnier de superficialité. Les morceaux tombent à plat comme un soufflet raté produisant des mélodies épiques banales à en pleurer. Le constat peut sembler amer ou gratuit pourtant, malgré le mauvais souvenir laissé par Call of the Black Winds, j’ai essayé d’aborder sereinement Embraced by Fire. L’enthousiasme de pacotille des allemands aura, encore une fois, eu raison de ma tolérance. J’aurais dû tout faire pour ne pas que nos routes se recroisent mais je n’ai pas su résister à la tentation. Le problème c’est aussi que je ne suis pas vraiment rancunière. Alors rendez-vous dans deux ans ?

Nola

0 Comments 26 février 2013
Whysy

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