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Après avoir été jugés en première instance (ici) par mon confrère Smaug pour manque d’originalité aggravé, les finlandais de Burning Point nous reviennent avec Empyre, nouvel album annoncé « Back to the roots ». Avec un tel slogan, la récidive est avouée avant même l’objet du délit écouté. Les musiciens ont au moins l’honnêteté de plaider coupable, l’indulgence est donc de mise pour juger ce quatrième album de Burning Point, qui nous a habitués jusqu’ici à un heavy power très carré, peut-être trop convenu, mais à l’inspiration loin d’être honteuse, juste insuffisante pour prétendre régner en leader sur l’empire métallique.

Empyre, malgré un nom conquérant, n’y changera rien, il reprend l’histoire là où Burned Down The Enemy l’avait laissée. Burning Point délivre son heavy mélodique bien foutu, et même interprété avec une certaine classe et une grande rigueur. Des intrusions hard rockeuses sont à noter sur cet album, ce qui explique le « back to the roots » revendiqué par leur label Metal Heaven pour le promouvoir. Il y a de quoi, effectivement, car elles sont plutôt réussies. Manic Merry-Go-Round, avec son introduction à la AC/DC et ses penchants rock, colle bien à la voix rauque du chanteur Pete Ahonen. Walls Of Stone, aux lignes de chants tout aussi rock, gagne en accroche et ce n’est pas un mal. Quelques riffs à la Motley Crue ponctuent également l’album.

À part ça ? Et bien du heavy power acceptable. Sans être renversant, les titres sont dans l’ensemble bien foutus, avec des refrains qui en imposent tout autant que la section rythmique. Un morceau à la Judas Priest par-ci (Face The Truth), un autre à la Brainstorm par-là (Blinded By The Darkness), on navigue entre heavy et power, un clavier très discret apportant un petit côté épique sans prétention mais toujours bienvenu. Bien sûr la ballade est présente (Was It Me), et on a droit à deux mid tempo pour le prix d’un : Fool's Parade dose habilement riffs lourds / refrain léger, alors que Cruel World est à oublier. L’album est donc varié, le dernier titre Only The Wrong Will Survive est même surprenant par son côté léché et édulcoré (j’ai pensé à Y. Malmsteen en l’entendant).

À défaut d’une géniale inspiration ou de quelconque innovation, Burning Point a su diversifier les plaisirs pour contourner l’effet d’ennui qui se serait sinon inexorablement installé. Le fait que quatre membres aient apporté leur contribution aux compositions y est certainement pour beaucoup. Il semble que Burning Point ait atteint un habile équilibre consistant à savoir varier les styles pour palier le manque d’originalité. En agissant de la sorte, la personnalité du groupe peine à exister, mais j’ai l’impression que Burning Point n’avait tout simplement pas les moyens de faire mieux, et c'est déjà bien. Burning Point est à maturité, c’est le moment ou jamais !
[right]Chris[/right]

0 Comments 20 mars 2009
Whysy

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