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Toi ! Lecteur ! Je te sens blasé ! Je te sens désabusé ! Le power c’était mieux avant ? Tout va à vau-l’eau depuis que Kai Hansen a quitté Helloween ? Moi, Stratovarius, après Fright Night, j’ai trouvé que ça perdait de sa fraîcheur ? Y a plus de saison, ma bonne dame ? Eh bien, n’aie crainte ! Car en cette bien belle journée d’avril, je t’apporte une bien bonne nouvelle. Oyez, oyez, damoiselles et damoiseaux, jeunes filles et jeunes gens de tous âges, venez assister au renouveau du power metal ! Car voici venir les loustics d’Armory, qui nous reviennent – après six ans d’absence et un changement de claviériste – en très grande forme, qu’on se le dise. Et sans plus attendre, mon avis sur leur nouvel effort, hop.

Que le Grand Créateur soit loué, l’album démarre à cent à l’heure avec Eternal Mind, une petite bombe au refrain en béton armé avec du riff mélodieux et une section rythmique montée sur un rail. Ça commence bien, et ça se poursuit de la même façon, sans jamais faiblir. Soyons clairs : le mot d’ordre est tube. Des tubes, des tubes, et encore des tubes. Oui, mais, vous savez ce qu’on dit sur les tubes, ça peut vite sonner creux, si c’est mal fait. Et à ce petit jeu là, les américains ont décidé d’emprunter aux meilleurs des meilleurs. S’ils n’en sont pas à leur coup d’essai, Armory transpire néanmoins les influences par tous les pores. Il y a du Helloween dans ces riffs ciselés. Certaines lignes de chant rappellent Angra époque Rebirth. Une rythmique carrée, presque martiale, n’est pas sans rappeler Gamma Ray. Et la liste est longue, croyez-moi. Pour autant, aucun des titres ne plagie ces différents mentors artistiques. Armory a su se forger une identité propre.

Car cet Empyrean Realms vous portera par-delà les galaxies les plus lointaines, aussi aisément d’un bon bouquin d’Asimov ou de Clarke. C’est bien simple, on se sent transporté dès la première écoute. Chaque composition concoure à rendre cette odyssée spatiale auditive la plus épique possible. Rares sont les groupes de power actuels qui parviennent à renouveler l’intérêt du public, et je pense pouvoir dire qu’avec cet album, Armory a frappé fort, et juste.

Malgré une petite perte de vitesse sur les dernières pistes, ce qui est une constante du genre ces dix dernières années, j’ai l’impression, Empyrean Realms enchaîne les morceaux géniaux, et fout une pèche incroyable. Mais le point d’orgue de toute cette maestria, c’est très certainement Elements Of Creation. C’est bête à dire, mais je me suis cru sur Prophet of the Last Eclipse. Ça ne devrait pas être permis, de concentrer autant d’epicness dans un seul morceau. Cet usage des chœurs est bluffant ! Tout comme sur le très réussi Beyond the Horizon, d’ailleurs. Vous en reprendrez bien encore un peu ? Allez, écoutez-moi donc Fate Seeker, et osez prétendre que le titre ne rivalise pas avec un Warriors de Freedom Call. Ces claviers ! Mais ces claviers ! J’en suis tout retourné, mes petits enfants.

Et n’oublions pas l’exercice habituel de l’instrumental, Horologium, qui est ici, encore une fois, superbe. Et là, je vais faire appel au vieux briscard du power speed qui sommeille en vous. Te souviens-tu, lecteur, du temps ou Stratovarius nous sortait Holy Light ? Et Rhapsody, Trolls in the Dark ? Te souviens-tu du temps où tu pouvais fredonner un morceau instrumental, du début à la fin. Ou la mélodie, la technique, et la thématique de l’album se réunissaient pour ne former qu’un seul morceau, brillamment exécuté, par des musiciens de talent ? Horologium, c’est tout cela à la fois. Et que ceux qui ne voient pas de quoi je parle aillent réviser leurs classiques, ou profitent simplement de l’instant présent avec cette bombe qu’est Empyrean Realms.

Je suis conquis. On ne tient peut-être pas le chef-d’œuvre, mais on s’en approche. Et pour faire court, si comme moi vous portez Prophet of the Last Eclipse ou Paradise in Flames d’Axxis au panthéon du metal, alors vous aimerez ce nouvel opus d’Armory. Je n’ai qu’une seule angoisse : celle qu’il faille attendre à nouveau six ans pour écouter leur prochain disque.

0 Comments 28 mars 2014
Whysy

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