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La science-fiction a toujours été un sujet d’évasion portant les douces rêveries de l’être humain à des points culminants tout en le laissant s’exprimer sans retenue ni barrière. Dans ce domaine, on a toujours assisté à des sujets très variés et quelques soit le moyen utilisé, littéraire ou cinématographique, une pléiade de sujets abordés se retrouve dans les mémoires collectives. Sur le plan musical, Hypocrisy s’est spécialisé avec le temps sur le domaine du surnaturel et notamment avec les petits bonshommes verts. The Arrival marquait ce virage dans la musique du groupe de Peter Tägtgren, et l’album arborait une nouvelle fois le sujet des martiens. Un an plus tard, c’était au tour de Virus d’enfoncer le clou avec encore un artwork dressant le portrait d’aliens s’approchant de la projection de Ridley Scott. Cette fois-ci c’est le cousin d’E.T. qui donne le ton. End Of Disclosure, parcourt un univers un petit peu différent en couvrant neuf morceaux racontant une histoire dissemblable, mais qui se raccroche à la théorie du complot.

Les fantasques de Peter prennent forme au travers de la musique tout en déployant un panel approbateur du death mélodique. Assénant des grosses rythmiques tout au long de l’album, le groupe déploie une structure musclée et qui semble consolidée par des mélodies entrainantes par exemple sur le morceau « The Death Calls ». Les musiciens offrent tout un apanage du death de Göteborg avec une émulsion de riffs et des leads laissant place à une machine musicale survoltée et aux abois. En effet, la musique des Suédois est débordante de violence (« United We Fall »), gorgée de riffs et volontairement adoucie par des nappes aux claviers. « The Eye » ne laisse aucun répit, enchainant coup sur coup, riffs acérés, refrain galopant, et breaks neptuniens... Les passages plus calmes (relativement par rapport au reste) donnent accès aux ajouts donnant un côté théâtral à l’ensemble de l’oeuvre.

C’est cette caractéristique qui donne la sonorité spatiale sur « End Of Disclosure » et c’est ce qui rappelle un certain « Eraser » quelques années auparavant. En outre, la musicalité du groupe virevolte de manière très mesurée, n’allant pas non plus s’étirer au-delà de l’illégalité. Non, les caprices de Peter restent irréprochablement bornés dans un univers cadré et défini par une ligne directrice mise en valeur par un registre extrême. Le riff de cette même chanson sera couplé par un chant dissonant appuyant de ce fait une envergure mutante. Le chant du frontman revêt plusieurs éclairages vernissant le morceau d’une teinte irrité sur les growls pincés et le laquage devient plus profond et impérial sur les passages plus caverneux (« Hell Is Where I Stay »). Le titre de clôture dispense un moment inoubliable de death coloré par une touche progressive, aux aspérités imputrescibles qui demeurent à mon avis les plus remarquables depuis le début de l’écoute. « The Return » est sans nul doute le meilleur morceau de l’album et pour le coup c’est une véritable pépite qui redore le blason un peu terni par quelques écueils...

Et il est vrai que l’album a ses moments de plaisir, ne serait-ce que par exemple les parties à la batterie de « Soldier Of Fortune » qui sont un pur délice pour les oreilles. Cependant, et même si la qualité globale de l’album reste au-dessus de la moyenne, on a la sensation que les titres ont pour objectif de frapper l’esprit avec rapidité, mais sans pour autant marquer ce dernier. En fait, les titres restent un poil trop léger pour pouvoir prétendre au rang ultime d’hymnes. Une espèce d’homogénéité désagréable vient entacher les morceaux. Mis à part « 44 Double Zero » (qui fait le lien avec les fameux 4400 portés disparus), qui abreuve le flux musical d’une originalité non négligeable, le reste perd en intensité et finit par se faire naturellement oublier. À l’heure où j’écris ces lignes, je viens de passer plusieurs fois l’album et malgré tout c’est lorsque je regarde le titre du morceau que je peux l’identifier... Ce n’est pas pour être désagréable, mais si l’album montre patte blanche sur le moment, on a l’impression de s’être fait arnaquer après mûre réflexion.

C’est un peu le souci de cet opus, un album de bonne facture, bien mené tant au niveau mélodique, de la composition que du chant, mais qui manque cruellement d’accroche pour pouvoir le mémoriser ou de feeling... ou des deux. C’est pas vraiment l’extase à tous les niveaux néanmoins, on peut retenir principalement à mon avis le titre éponyme, « 44 Double Zero », « Soldier Of Fortune » et le magistral « The Return » qui marquent End Of Disclosure de manière éblouissante. Le reste présente, selon moi, moins d’intérêt ce qui est dommage, car on a la sensation que le minimum syndical est assuré pour un groupe de la trempe d’Hypocrisy qui pourrait faire suprêmement mieux.

0 Comments 08 mars 2013
Whysy

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