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Amberian Dawn fait fort. En une poignée d’années, c’est ainsi pas moins de trois albums que le groupe de métal sympho (orienté Nightwish, Epica, WT…) offre à un public toujours plus nombreux, fidèle et enthousiaste (suscitant lui-même toujours plus de vocations pour la scène métal mélodique à chant féminin).
Cependant, la question, à ce stade de production industrielle, puisque cumulée aux nombreux concerts, est de savoir si les Finlandais ne tombent pas dans le travers de la répétition. Alors qu’au moment de la sortie de ce nouvel album, on apprend que le line-up du groupe est grandement chamboulé, est-ce que «End of Eden» plagie les deux précédentes offrandes des Finlandais, «River of Tuoni» et «The Clouds of Northland Thunder» ? La question peut sembler méchante mais elle vient d’une fan : en trois ans, trois bons albums, est-ce vraiment possible ? «End of Eden» fait-il bien œuvre originale ?

Le premier single, «Arctica» est en ce sens un indice allant dans le sens de l’autoplagiat. Déplorablement prévisible, il ne rend pas assez justice au talent du groupe.
Enfin, au talent de Tuomas Seppälä et Heidi Parviainen puisque ce sont eux le coeur d’Amberian Dawn, la composition et l’écriture des textes.

Globalement cependant, «End of Eden» est très réussi.
Car, bien que les premières écoutes laissent un pesant sentiment de redite («Talisman», «Blackbird») par rapport à «River of Tuoni» et «The Clouds of Northland Thunder», on est rapidement séduit par d’excellentes pistes. Cependant, il est certain que «End of Eden» n’est pas bon de façon entière et totale comme l’étaient les deux précédents opus, la faute sans doute à une rage de percer et de capitaliser le succès qui a dominé face au souci de se renouveler.

Certains titres se détachent donc nettement et d’autres sont bien plus en retrait.
Une des grandes réussites de l’album est la chanson «Virvatulen Laulu» : chantée en finnois, plutôt lente mais pour autant véritablement puissante, servie par un duo de voix masculine/féminine et une mélodie touchante, le titre rappelle les origines nordiques du groupe en utilisant l’émotion slave. «Sampo» signe un véritable renouvellement, avec une ligne de chant plutôt originale. «Field Of Serpents», avec son synthé imitant les ondulations des reptiles, est également une bonne idée.

À l’inverse, d’autres sont bien moins percutants, et cela n’est pas dû au changement de personnel : les «nouveaux» sont tout aussi bons que les «sortants». Si les refrains sont toujours entraînants grâce à Heidi, ils sont bien plus simplistes que ceux des précédents albums («Arctica», «Come Now Follow»)... D'autant plus qu'il n’y a pas de solo de l’envergure de ceux figurant sur des morceaux comme «The Curse» sur «River of Tuoni» ou «Saga» sur «The Clouds of Northland Thunder».
Avec, tout de même et c’est quand même un très mauvais point vu ce à quoi nous a attribué Amberian Dawn : un refrain agaçant. En effet, le refrain de «Come Now Follow» est irritant au possible, de plus, au vu de sa récurrence, la chanson en devient vite pénible. Écoutez-la plusieurs fois, et le sentiment se transforme en certitude : «Come Now Follow» est mauvaise. «Talisman», «Blackbird» ne sont pas extraordinaires, on l'a dit ; et «War In Heaven» se pose en morceau de clôture, plus dark, mais rate sa cible de clore en beauté le disque en apparaissant bâclé. Le superbe instrumental «Dreamchaser» est loin, trèèès loin.

Alors, force est tout de même d’admettre qu’il aurait peut-être fallu quelques mois de plus pour produire un successeur tout à fait digne de forger une trilogie sans faille.

0 Comments 24 octobre 2010
Whysy

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