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Je me réveille en sursaut de mon lit, tout de suite un bourdonnement gronde à l'intérieur de ma tête... J'ai l'impression que  j'ai cauchemardé mais pour une raison que j'ignore, je n'arrive pas à me souvenir de ce qui a bien pu me réveiller avec autant d'effroi... Petit à petit, ces bourdonnements se recomposent et s'accordent en une mélodie assez brutale et ce satané bruit qui résonnait jusqu'à présent forme des mots... des chants que j'ai  entendus auparavant. Je commence à me souvenir de cette musique teintée d'un death mélodique  ... Il s'agit de ... cinq Autrichiens réunis pour dresser un portrait de la fin du monde... Lost Dreams ! L'album qui a autant su m'éprouver est End Of Time et il est marqué du label Reartone Music. Ce label est une véritable machine à produire les groupes extrêmes, alors il n'est pas inutile de dire que la qualité d'écoute est optimisée ! Le combo sort ici son troisième opus qui est à la fois un pur concentré de violence et présente aussi une thématique qui s'articule autour du sujet de l'apocalypse.

Pour faire une incursion dans ce sujet très repris par de nombreux groupes, Lost Dreams officie dans un style très acharné, le combo se donne à fond dans tous les retranchements. Les parties mélodiques de End Of Time sont mis en évidence par un jeu de musiciens carrément à la hauteur. Et puis la production remarquable sur ce point ajoute son savoir-faire très appréciable. Le résultat est tout à fait hallucinant, les rythmiques sont brutales et nous emportent dans les flots dévastateurs composant la structure musicale (« I Curse You »). L'atmosphère dégagé est bel et bien annonciateur de la fin du monde. L'ambiance plus que pesante corrobore avec l'univers musical. Les chants sont interprétés par Erwin Wibmer, un vocaliste qui ne fait pas dans la demi-mesure. Les leads sont décidés, audacieux et très déprédateurs (« Rise Of The Dead ») . Ceci est une constante sur l'album, le chant clair ne se fera entendre qu'une seule fois sur « Children Rapers (Fuckin Priests) », titre assez monotone dans son ensemble.

Les guitaristes  Herbert Sopracolle et  Andreas Maierhofer arrivent à capter l'attention sur les ponts ou des breaks (assez rares) ou encore lorsque le chanteur pousse son refrain. Le jeu bougrement enflammé des gratteux est un atout essentiel dans les lignes mélodiques « Break My Will ». La mélodie prend de l'ampleur sur les soli et  des riffs actualisent l'intérêt de la chanson. Le Bassiste Manuel Raaß prête main forte, et c'est là que j'ai été surpris, dans les rythmiques très puissantes et cadencées. Le bassiste a eu pour mission de renforcer la sensation de pesanteur sur les refrains et les riffs en plus du travail habituel. C'est pourquoi je parlais de bourdonnement au début. La grosse caisse donne le tempo. Rafael Peychar arbitre sur un rythme d'une vélocité croissante et arrive à récupérer ses acolytes sur un rythme lancinant « I Curse You », « Awaiting The Dead » illustrent ces deux exemples. Les blast beats ont bien évidemment leur place et donnent du caractère aux morceaux.

Outre la noirceur, violence et la rage, End Of Time fait preuve d'une initiative sur la recherche musicale. En effet, Lost Dreams s'approche des sonorités indus sur des titres comme « Jesus Virus » ou « God Of Emptiness » avec des mélodies jouées au clavier. Cependant, au lieu d'être emporté par une tempête d'expérimentation, on aura le droit à un souffle avorté par un retour très roots sur un death mélodique basique, carré et immuable finalement. C'est vraiment ce point que pêche cet album.
Néanmoins on notera la présence de morceaux  incroyablement composés dans un bon esprit comme c'est le cas pour le titre éponyme « End Of Time ». Mais l'entêtement du groupe ou la peur (peut-être) de s'essayer à autre chose ne fait pas aboutir les essais et la formation Autrichienne ne s'aventure pas très longtemps hors de son périmètre. Ce qui découle est une fausse homogénéité asphyxiante (mais pas inflammable !). Le trouble gagne du terrain et la torpeur envahit l'auditeur qui décroche petit à petit  jusqu'à ce qu'il se rende par lui-même compte que l'album est terminé.

Les bonnes idées fleurissent mais le néant reprend ce qui a été créé laissant le champ à la destruction. La formation ne se montre pas assez persistante dans des multiples tentatives et ses essais. J'aurais apprécié une petite chanson qui aurait tiré End Of Time hors des sentiers battus. Sans être mauvais en soit, l'album ne présente que peu d'intérêt si ce n'est que de passer un bon moment défoulant et riche en puissance.


HD

0 Comments 04 avril 2008
Whysy

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